Astronaute

Pas de codification auprès de France-Travail pour l'astronaute ou le spationaute, car nombreux sont ceux qui rêvent de partir un jour dans une fusée vers l'espace, sur la Lune ou de participer à un futur voyage sur Mars. Rares sont ceux qui arrivent, après un parcours long et difficile, jusqu'à un camp d'entraînement pour des missions spatiales. Avant d'arriver à l'étape du lanceur qui l'emmène à la station spatiale internationale, le spationaute européen s'entraîne physiquement pour vivre en apesanteur et y réaliser des expériences scientifiques diverses, à maintenir la station spatiale techniquement et à une vie quotidienne très particulière. Il peut aussi participer à des retours sur la Lune ou intégrer une équipe amie, comme celle des astronautes étasuniens. L'astronaute peut être, avant d'être sélectionné, un aviateur comme Thomas Pesquet, un scientifique ou un militaire. Il représente à la fois son pays d'origine et l'agence spatiale qui l'emploie et joue un rôle d'ambassadeur du progrès scientifique et de l'espace.

Il faut posséder plusieurs masters issus de formations scientifiques et d'ingénierie, ou des diplômes de grandes écoles aéronautiques.

Aucune formation ne trace un chemin tout tracé vers le métier d'astronaute. Après de longues études scientifiques ou dans l'ingénierie, il est possible de postuler aux concours d'entrée de l'ESA.

Il faut remplir certaines conditions : être une femme ou un homme de 27 à 50 ans citoyen d’un État membre de l’ESA, être diplômé au minimum d’un master scientifique (physique, sciences de la Terre, biologie, médecine, mathématiques, informatique) ou d'une école supérieure d'ingénierie, avoir 3 ans d’expérience professionnelle, parler couramment anglais et posséder des aptitudes psychologiques et personnelles.
Ces conditions ne reflètent que peu les vraies demandes du métier. Thomas Pesquet a d'abord été ingénieur aéronautique, cadre au CNES, pilote de ligne sur Air France, et il raconte ses passages aux infernaux concours d'entrée à l'ESA avec beaucoup d'humour. Il parle 6 langues.

L'astronaute a une mission principale : réussir la mission spatiale pour laquelle il a été sélectionné. Mais il doit aussi :

• S'entraîner aux missions scientifiques.
• Accueillir les transports de matériels et d'hommes.
• Maintenir la station.
• Réparer les éléments extérieurs de la station.
• S'habituer à vivre en apesanteur grâce à des exercices physiques, puis supporter le retour sur Terre.
• Communiquer sur son métier, autant sur Terre que dans l'espace.
• Représenter l'espace auprès de différents publics.

• Les astronautes sont mondialement connus, et représentent à la fois leur pays d'origine et leur agence spatiale. Ils s'impliquent aussi dans de nombreuses missions humanitaires ou caritatives.
• Un astronaute voit littéralement le monde entier et rencontre de nombreuses autres cultures. Il a une vue rare de la planète Terre.

• Il est difficile pour un astronaute de bâtir une vie de famille, car il passe la majorité de son temps dans des lieux éloignés, passant du Kazakhstan aux centres d'entraînement européens et américains.
• L'accès à la formation à l'ESA est extrêmement difficile, et il faut déjà avoir un parcours exceptionnel, en particulier en sciences, puis passer les concours d'entrée, pour être sélectionné.

L'astronaute est avant tout un scientifique et un ingénieur, il possède donc une énorme capacité de travail et de mémoire, un esprit analytique et mathématique, ainsi qu'une excellente condition physique. Il stresse très peu, ou du moins avec très peu de conséquences sur sa concentration et son courage. Doué pour l'aéronautique, en excellente condition physique, capable de réaliser des manipulations très précises malgré les conditions externes, il est doté d'une grande patience et d'une égalité d'humeur. Ce sont les qualités qui permettent d'être enfermé plusieurs moins dans un tout petit espace sans aucune vie privée. Par ailleurs, il possède des compétences interculturelles pour accepter les habitudes des autres stagiaires et astronautes, et connaît de nombreuses langues étrangères pour dialoguer. Les cours se déroulant en anglais-américain, il faut aussi connaître parfaitement les habitudes mathématiques étatsuniennes.

Le salaire d'un astronaute est indexé selon la grille dite des organisations coordonnées, qui fonctionne sur le modèle de celle des fonctionnaires. En début de carrière, il gagne entre 6 197 et 6 927 euros net mensuels.

Les astronautes européens, rémunérés par l'Agence spatiale européenne (ESA), sont rémunérés en fonction de leur grade, de leur situation de famille et des missions qu'ils entreprennent. Thomas Pesquet par exemple est mieux payé que ses collègues qui ne sont pas encore allés voler dans l'espace, et surtout depuis qu'il a été le commandant de l'ISS. En revanche, il ne touche pas la prime attribuée aux parents. Il gagne actuellement chaque mois entre 8 886,75 euros et 9 778,49 euros, tandis que les débutants (grade 2) recevront entre 6 197 et 6 927 euros nets mensuels. Les astronautes de grade 3, ce qui veut dire qu'ils ont terminé leur formation, touchent entre 7 647,05 et 8 464,41 euros nets mensuels. Ces rémunérations s'ajoutent à tous les frais pris en charge lors des formations et des missions, comme l'hébergement, les transports, les repas, les coûts des nombreux déménagements et les frais scolaires des enfants, etc. L'ESA peut aussi prendre en charge certains frais pour permettre aux familles d'assister aux décollages au Kazakhstan. Un astronaute de l'ESA ne paie pas d'impôts, et peut compter sur une assurance santé mondiale et une retraite spéciale pour lui et sa famille. À titre de comparaison, un astronaute de la NASA est payé entre 5 000 et 11 160 euros par mois.

L'astronaute est entraîné pour suivre un parcours universitaire de haut niveau et passer de multiples examens pour être compétitif. Ce même milieu l'accompagne dans sa carrière d'astronaute, où il passe son temps entre la préparation de la prochaine mission et l'attente des éventuels reports. Pendant les missions dans l'espace, il travaille en collaboration avec des collègues aussi expérimentés que lui/elle, et reste en contact permanent avec une équipe au sol qui possède un pouvoir hiérarchique. Il est sous l'autorité administrative de l'ESA et en contact diplomatique avec les autres agences spatiales, principalement russes et américaines. Étant un cadre de haut niveau durant toutes ses activités, il n'a pas d'horaires, surtout dans la station spatiale, mais il peut néanmoins bénéficier de vacances. Ses activités caritatives et médiatiques pour l'espace peuvent être considérées comme des heures travaillées.

Si les astronautes sont rares, leur destin après les vols spatiaux est bien connu. Claudie Haigneré a fait carrière au sein de l'ESA et de plusieurs institutions scientifiques et sportives. Elle a également été ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies. Cette orientation vers la politique est courante aux USA.

Le recrutement des astronautes est réalisé par les agences spatiales ; il n'y a donc qu'un seul employeur actuellement pour un astronaute français, l'Agence spatiale européenne. Le métier, très lié à la politique spatiale, rend les embauches par d'autres puissances impossibles.