Orthoptiste

L'orthoptiste (Code ROME J1407 – Métiers de l'orthoptique) exerce une profession paramédicale. Il exerce sur prescription médicale, et reçoit des patients envoyés par des médecins ophtalmologistes. L'orthoptiste médical peut toutefois prescrire lunettes de vue et lentilles de contact, et recevoir des patients âgés de 16 à 42 ans pour un bilan visuel, sans ordonnance.

Le rôle de l'orthoptiste est d'assurer le dépistage, la rééducation, la réadaptation et l'exploration de la fonction visuelle pour tout type de patient. Dans son cabinet, il reçoit des patients de tout âge : du jeune enfant à la personne âgée. Il réalise des bilans orthoptiques pour évaluer les capacités visuelles de ses patients (champ visuel, sensibilité, adaptation à l'obscurité). Une fois le diagnostic posé, il propose le traitement des troubles moteurs, sensoriels ou fonctionnels. Il soumet ses patients à des exercices de rééducation pour corriger différents troubles : strabisme, déséquilibre binoculaire ou déficience visuelle.

L'exercice des métiers du secteur paramédical nécessite l'obtention d'un diplôme d'État. Un orthoptiste médical doit valider un certificat de capacité d'orthoptie pour pouvoir exercer sa profession. Il s'agit d'un diplôme national délivré par une faculté de médecine, qui confère à son titulaire un niveau d'études bac +3.
La formation peut être complétée par l'obtention d'un master Santé, ou d'un Diplôme Universitaire en exploration de la fonction visuelle, réadaptation du handicap visuel et basse vision, ou strabologie.

Après un bac général à dominante scientifique, l'étudiant peut intégrer une école d'orthoptie, au sein d'une faculté de médecine. La formation dure trois ans et confère un grade licence.

La première année a pour objectif de donner les bases théoriques et les techniques de l'examen orthoptique. L'élève suit des cours de biologie, d'anatomie, de sciences de la vision, mais également de psychologie et d'éthique. Certains cours peuvent être mutualisés avec la formation du PASS (Parcours d'Accès Spécifique Santé).
La deuxième année se centre sur les différentes pathologies et leurs traitements : pathologies ophtalmologiques, amblyopie fonctionnelle, basse vision et pathologies neuro-ophtalmologiques.
La dernière année de formation a pour objectif de rendre les élèves autonomes dans la pratique de leur futur métier.

La formation alterne entre cours théoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain (centres hospitaliers universitaires, cliniques). Au cours des trois années, les étudiants effectuent environ 1 400 heures de stage. Le volume correspond à 40 semaines de stage, répartis sur les six semestres qui composent le cursus.

Les missions d'un orthoptiste médical varient selon le contexte et la structure dans laquelle il exerce. Cependant, elles restent généralement assez similaires :
– Évaluer les capacités visuelles de ses patients, en réalisant des bilans orthoptiques.
– Mener des examens variés : fond d'œil, mesure de la tension oculaire, champ visuel, bilan orthoptique.
– Réaliser des diagnostics orthoptiques : identifier le type de pathologie, son stade d'évolution et sa gravité.
– Mettre en place des traitements et des exercices de rééducation adaptés à la pathologie et au profil des patients.
– Rééduquer strabisme, déséquilibre binoculaire, troubles neurovisuels.
– Renouveler ou prescrire une correction optique (lunettes de vue, lentilles de contact).
– Mener des actions de dépistage et de prévention.

• Avoir un impact direct sur la vie des patients : l'orthoptiste améliore leur qualité de vie en corrigeant leur vision. Il s'agit d'un métier gratifiant qui a pour vocation d'aider le patient à surmonter ses troubles visuels. L'évolution et les progrès sont visibles, ce qui contribue à la motivation du professionnel de santé !
• Bénéficier d'opportunités professionnelles nombreuses : les métiers de l'orthoptie sont en tension (beaucoup de demandes pour peu de professionnels en exercice). L'orthoptiste médical peut exercer son métier dans des structures variées : hôpital public, clinique privée, ou s'établir en tant que profession libérale.
• Travailler avec d'autres métiers de l'optique : l'orthoptiste collabore régulièrement avec des ophtalmologues, des optométristes ou même des opticiens.

• Une responsabilité élevée vis-à-vis des patients : l'orthoptiste agit sur la vision de ses patients. Il doit être rigoureux et éviter toutes erreurs qui pourraient avoir de graves conséquences.
• Une charge de travail importante. C'est le revers de l'avantage cité précédemment : le manque d'orthoptiste a aussi pour conséquence de devoir prendre en charge de nombreux patients !
• La nécessité de se former tout au long de sa carrière : l'orthoptie, comme toutes les spécialités médicales, évolue rapidement. Les professionnels doivent suivre des formations pour mettre à jour leurs compétences et leurs connaissances.

Comme pour tous métiers du soin et de la santé, l'orthoptiste doit disposer de certaines qualités humaines. Bienveillant et à l'écoute de ses patients, il a le sens du contact et sait construire une relation de confiance avec le malade. Il fait preuve de pédagogie, et explique au patient la pathologie qui le touche, et les soins à mettre en place. Fin psychologue, il adapte son dialogue en fonction de l'âge et du profil du patient. Soumis au secret médical, il respecte une certaine éthique professionnelle.

L'orthoptiste médical est rigoureux. Il est capable d'utiliser des appareils de mesures et de contrôle orthoptique pour mener à bien des bilans. Ses connaissances anatomiques et biologiques de l'œil, et des différentes pathologies, lui permettent de mettre en place des traitements et des exercices adaptés.

À ses débuts professionnels, un(e) Orthoptiste peut espérer toucher un salaire brut annuel situé entre 27 300 et 32 000 euros, ce qui correspond à un salaire mensuel net entre 1 810 et 2 122 euros. Avec plus d'expérience, cette rémunération peut atteindre 38 500 à 44 600 euros bruts par an, c'est à dire 2 553 à 2 957 euros nets par mois, ou plus, selon les circonstances.

L'orthoptiste travaille généralement dans un cabinet. Il a à sa disposition de nombreux appareils d'observation et des équipements optiques, pour mener à bien ses bilans visuels et ses traitements. Il y reçoit chaque jour ses patients. Il peut être salarié d'une structure publique ou privée (clinique, hôpital), ou exercer son métier en libéral. À l'hôpital, il travaille au sein du service d'ophtalmologie, sous la responsabilité d'un ophtalmologue chef de service, et d'un cadre orthoptiste.

Il travaille en lien avec d'autres professionnels de santé (ophtalmologiste, optométriste). En effet, ses patients le consultent habituellement sur prescription médicale, établie par un médecin ophtalmologiste.

L'orthoptiste dispose de différentes options pour évoluer professionnellement.
Il peut faire le choix de se spécialiser dans une technique ou une pathologie précise : exploration de la fonction visuelle, réadaptation du handicap visuel, strabologie, neuro-ophtalmologie, trouble des apprentissages… Pour atteindre son objectif professionnel, il peut reprendre ses études et suivre une formation complémentaire type DU (Diplôme Universitaire), dans une faculté de médecine.

S'il exerce à l'hôpital ou en clinique, l'orthoptiste médical peut évoluer vers un poste d'encadrement. Après quelques années d'expérience au sein d'un service d'ophtalmologie, il peut préparer, en une année, le diplôme de cadre de santé.

Les métiers paramédicaux, tels que celui d'orthoptiste, bénéficient d'opportunités d'emploi variées. Ils peuvent exercer leur profession dans différentes structures de soin : hôpitaux publics, cliniques privées, cabinets de ville ou centres de rééducation.

La majorité des orthoptistes exercent cependant leur métier dans un cadre libéral. En effet, 57 % des professionnels travaillent dans leur propre cabinet, seuls ou en association avec des confrères.