Berger / Bergère

Le berger (code ROME A1410) du 21e siècle est loin de l'image du vieil homme solitaire qui ne parle qu'à ses brebis. C'est aujourd'hui un jeune passionné par la vie au grand air et l'avenir de son troupeau. Il peut accompagner des moutons, des chèvres et des vaches, qui sont toutes en capacité de produire du lait et des fromages. Le mot « berger » ne concerne que les brebis et les chèvres, l'accompagnateur des vaches est nommé vacher. Selon les besoins, il encadre un troupeau d'animaux allaitants, ce qui veut dire qu'ils sont élevés pour leur viande, et les animaux laitiers, élevés pour leur production de lait. Pendant les mois d'estive, il veille au bien-être de son troupeau, et l'accompagne en avril-mai en haute montagne, pour redescendre dans les étables en octobre-novembre. La durée de son activité de berger dépend beaucoup de la météo, que ce soit pour la température ou les pluies, qui déterminent la quantité de nourriture disponible. Il passe donc 3 à 6 mois à l'alpage. Les bergers vivent en solitaire pendant cette période, mais avec son ou ses chiens qui ont été élevés au milieu des autres animaux et spécialement formés pour les guider et les protéger.

Une bonne connaissance de l'élevage et de la vie en montagne ouvre plus de portes vers le métier de berger que les diplômes. Mais à défaut d'être « du pays », les formations agricoles et la récente professionnalisation sont utiles.

Souvent, la vocation des bergers naît lors d'une formation proche, comme le BTS Agricole ou un Master d'aménagement du territoire. Il faut en tout cas suivre une formation complémentaire, comme :

• La formation Berger Vacher d'Alpage dans les Alpes.
• Le Brevet Professionnel Agricole (BPA) Berger transhumant.
• La formation par alternance de berger-vacher transhumant.
• La Spécialisation d'Initiative Locale Pâtre de haute montagne.

Le berger se charge de :

• Prendre en charge un troupeau d'ovins, de caprins ou de bovins, pour le conduire au pâturage, le plus souvent par camion.
• Assurer une nourriture suffisante aux bêtes, en le menant dans des paysages adaptés.
• Assister les éleveurs dans les opérations de comptage, de tri et de marquage, de vaccinations.
• Entraîner ou entretenir la formation d'un ou plusieurs chiens berger.
• La traite, et des étapes de fabrication d'un fromage.
• Gère le territoire sur lequel il se déplace.
• Utiliser et entretenir les équipements agricoles.

• Le berger vit en plein air, avec ses animaux, sans hiérarchie. Même les éleveurs qui l'emploient ont peu de prise sur lui, tant il se déplace dans des zones blanches.
• Être berger aujourd'hui est une mission de service public, car il maintient les ressources pastorales, l'environnement, les paysages et tente de maintenir une entente cordiale avec les touristes.
• Le métier de berger est accessible sans formation, même pour un emploi salarié, et peut mener, après un diplôme, à la gestion d'une entreprise agricole.

• Exposé aux intempéries, à un troupeau qui parfois ne veut pas se laisser guider, aux attaques de loups et à la dégradation des conditions climatiques, le berger doit avoir un moral à toute épreuve et aimer la solitude.
• Il faut aimer la simplicité et être largement autosuffisant pour aimer la vie de berger. Ce n'est pas non plus un métier qui permet de construire une vie de famille.

Un berger est patient et calme pour pouvoir soigner ses bêtes et qu'elles lui fassent confiance. Il s'adapte facilement à de nombreux aléas, que ce soit pour trouver suffisamment à brouter pour les animaux ou pour les mettre à l'abri à temps avant un orage. Il a besoin d'une bonne condition physique et d'un mental équilibré, puisqu'il passe l'essentiel du temps seul.

En ce qui concerne les compétences, ses savoir-faire sont essentiellement liés au troupeau, à qui il faut trouver suffisamment d'alimentation et à qui il faut éventuellement procurer des soins, surtout en période d'agnelage. Désormais, une des priorités est de construire des enclos pour permettre aux ovins et aux bovins de passer les nuits en sécurité. Il sait mener un troupeau en lui laissant un maximum de liberté, mais aussi en l'empêchant d'abîmer la montagne. Par ailleurs, il doit s'entendre avec les autres populations de haute montagne. Le berger sait aussi veiller à la bonne santé de sa montagne, il peut par exemple signaler des risques d'éboulement.

En début de carrière, un(e) Berger peut prétendre à un salaire brut annuel compris entre 21 621 et 21 700 euros, ce qui équivaut à un salaire mensuel net entre 1 433 et 1 439 euros. Pour un profil plus confirmé, ce salaire peut atteindre 21 900 à 24 700 euros bruts par an, c'est à dire 1 452 à 1 638 euros nets par mois, ou plus, selon les circonstances.

Le berger et la bergère travaillent presque en permanence au grand air, en haute montagne, à la lisère des terrains rocheux. Leurs collègues de travail sont les ovins ou les bovins, ainsi que les chiens. Ils peuvent aussi être en contact avec des éleveurs, des gardes forestiers et des randonneurs. Leurs horaires dépendent du soleil et des conditions climatiques.

Le berger peut devenir pédagogue et pratiquer l'écopâturage, même en région parisienne, ce qui lui permet de garder son contact avec les animaux tout en entretenant les espaces verts. Il peut collaborer avec des éleveurs ou approfondir sa connaissance de la production de fromage.

Le berger peut être un salarié d'un éleveur, et prendre la suite de la gestion de l'élevage, car de nombreux éleveurs cherchent des repreneurs. Des groupements d'employeurs peuvent aussi salarier ce gardien des estives. Lorsqu'il travaille à son compte, le berger se nomme entrepreneur de garde et est le propriétaire du troupeau. Il loue les alpages qu'il pâture.