Infirmière / infirmier en psychiatrie

Un infirmier en psychiatrie fait partie des professionnels de la santé mentale. Il intervient auprès d'un public souffrant de pathologies très variées, de la bipolarité à la dépression, de la schizophrénie à l'anorexie. Son but est d’aider ces patients à recouvrer leur intégrité psychique, et à vivre avec leur maladie s'il s'agit d'une affection permanente. Le métier d'infirmier en psychiatrie ne comporte pas uniquement des soins psychiques, il inclut aussi certains soins physiques : comme ses collègues infirmiers en pédiatrie, gériatrie ou cancérologie, l'infirmier en psychiatrie effectue des gestes techniques, par exemple des injections médicamenteuses. L'infirmier en psychiatrie est également appelé infirmier en santé mentale, ou encore infirmier de secteur psychiatrique. Son beau métier correspond au code ROME J1506 (soins infirmiers généralistes).

Afin de pouvoir exercer le métier d'infirmier ou d'infirmière en psychiatrie, un seul diplôme est requis : le diplôme d'état d’infirmier (DEI). Il s'agit en fait d'un titre commun à tous les infirmiers français, quel que soit le domaine ou le service dans lequel ils souhaitent exercer (psychiatrie, gérontologie, cancérologie…). Sanctionnant trois d'année d'études intenses après le bac, le diplôme national d’infirmier confère à ses détenteurs le grade de licence.

Pour obtenir le diplôme d'état d'infirmier, il faut réussir des études paramédicales complètes au sein d'un IFSI (institut de formation en soins infirmiers). Le parcours commence juste après l'obtention du bac, lequel peut être général, technique ou professionnel. À l'heure actuelle, l'admission dans un IFSI s'effectue sur uniquement dossier et par le biais de la plateforme Parcousup. En plus du parcours scolaire, la motivation constitue un facteur important pour être sélectionné. Les études d'infirmier s'étalent ensuite sur trois années (soit six semestres). La première est consacrée à la physiologie du corps humain, les deux suivantes à ses troubles et à ses pathologies. Les futurs professionnels partagent leur temps entre des périodes de cours (cours magistraux et travaux dirigés) et des périodes de stage dans le milieu du soin.

À noter : une fois leur diplôme d'infirmier en poche, ceux qui souhaitent obtenir un poste stable dans la fonction publique doivent réussir les concours de recrutement (hospitaliers, territoriaux ou nationaux).

L'infirmier en psychiatrie réalise des entretiens infirmiers afin de compléter le dossier médical de chaque patient. Il accompagne ces derniers au quotidien, notamment au cours d'activités thérapeutiques, et propose des solutions pour améliorer leur santé mentale et leur confort de vie. Il effectue aussi quelques gestes techniques : injections, prises de sang ou encore perfusions de médicaments prescrits par le psychiatre. En cas de crise, l'infirmier en psychiatrie peut être amené à pratiquer la contention physique ou l'enfermement d'un patient en chambre d'isolement. Il a aussi une mission d'information, tant vis-à-vis de la patientèle que des familles.

• Comme tous les métiers du soin, le métier d'infirmier en psychiatrie a du sens. Il procure ainsi à ceux qui l'exercent un fort sentiment d'utilité.
• Un infirmier en psychiatrie rencontre des patients et des situations très variées. Il ne connaît pas vraiment la routine !
• Les infirmiers en psychiatrie exercent un métier stimulant et très enrichissant, en particulier sur le plan humain.

• Être infirmier du secteur psychiatrique est parfois difficile, tant en raison du public soigné que des conditions d'exercice du métier.
• Comme nombre de leurs confrères, toutes spécialités confondues, les infirmiers en psychiatrie regrettent souvent de ne pas être mieux payés.
• Un infirmier en psychiatrie travaille fréquemment en horaires décalés, tout en enchaînant les heures. Astreintes, travail de nuit et le week-end : il exerce un métier particulièrement prenant.

L'infirmier en psychiatrie possède à la fois des connaissances théoriques en santé générale et mentale, et les compétences techniques nécessaires aux gestes de soins physiques. Dans son métier, les qualités humaines sont également très importantes. Un bon infirmier en psychiatrie associe ainsi l'empathie, la bienveillance et les capacités d'écoute. Il possède aussi une personnalité énergétique et positive, et beaucoup d'endurance et de sang-froid : des atouts indispensables pour affronter certaines situations professionnelles difficiles ou stressantes. Enfin, un infirmier en psychiatrie doit savoir se remettre en question et faire preuve d'adaptabilité : ses patients lui lancent toujours de nouveaux défis !

En France, un infirmier en psychiatrie perçoit en moyenne un salaire net de 1800 euros par mois. Entre autres facteurs, ce chiffre très global ne tient pas compte du niveau d'expérience des professionnels, qui influe évidemment beaucoup sur leur rémunération, ni de leur mode d'exercice (établissement de santé ou cabinet libéral).

Entre 1 600 et 2 000 euros par mois, c'est le salaire net moyen d'un infirmier en psychiatrie français à l'heure actuelle. Cependant, à la sortie de la formation, la rémunération tourne plutôt autour de 1500 euros mensuels. Dans la fonction publique, le salaire moyen évolue ensuite en fonction d'une grille salariale stricte, qui fait la part belle à l'ancienneté. Dans le secteur privé, il augmente également au fil du temps, mais demeure variable d'un établissement à l'autre. Dans tous les cas, le taux horaire ne suffit pas pour calculer le salaire médian des infirmiers en psychiatrie : dans ce métier où on travaille beaucoup le week-end, la prime est une pratique très courante, qui peut faire grimper sensiblement les chiffres. Quant aux infirmiers libéraux, leurs revenus dépendent largement du nombre de patients qu'ils accompagnent. Autre point à noter : la différence entre leur salaire brut et leur salaire net est importante, en raison des impôts et des charges dus par les indépendants.

Au sein d'un service de soins, l'infirmier en psychiatrie travaille au contact étroit du patient, et généralement sous l'autorité d'un cadre de santé et d'un directeur des soins. Il collabore aussi avec toute une équipe. Outre ses collègues infirmiers ou aides-soignants, l'infirmier en psychiatrie échange avec le médecin psychiatre, dont il applique les directives et les prescriptions, ainsi qu'avec d'autres professionnels comme les psychologues, les psychométriciens ou encore les travailleurs sociaux. Les horaires d'un infirmier en psychiatrie sont changeants : les professionnels sont présents parfois le matin, parfois l'après-midi, voire la nuit pour certains. Le travail le week-end ou durant les périodes de congés scolaires est également fréquent.

Un infirmier en psychiatrie est d'abord un infirmier, doté d'une solide formation généraliste. Après quelques années d'expérience dans la santé mentale, il peut évoluer vers d'autres spécialités. Son diplôme lui permet d'exercer ses compétences en réanimation, en chirurgie, en diabétologie… À moins de passer les diplômes spécifiques qui donnent accès à certaines spécialités, comme la puériculture et la réanimation. Autre possibilité, après au moins deux ans d'exercice dans un service de soins : quitter le salariat pour se lancer dans une activité d'infirmier libéral. Quant aux infirmiers les plus ambitieux, ils peuvent reprendre des études en rejoignant un cursus de médecine. Depuis 2017, le dispositif Passerelle permet aux IDE (infirmiers diplômés d'état) d'entrer directement en deuxième année, sous condition d'acceptation de leur dossier.

Les infirmiers en psychiatrie travaillent le plus souvent dans des établissements de soins (hôpitaux, centres médico-psychologiques…), soit spécialisés soit généralistes. Le secteur privé comme le secteur public peuvent leur fournir un emploi. Plus rarement, on retrouve ces professionnels au sein d'établissements scolaires, de centres de soins palliatifs ou encore de maisons de retraite. La médecine du travail compte également quelques infirmiers du secteur psychiatrique. Enfin, certains professionnels expérimentés exercent leur métier à leur compte, dans des cabinets libéraux individuels ou partagés.