Directrice / Directeur d'hôpital

Haut fonctionnaire à la tête d'un établissement public de santé, le directeur d'hôpital (code rome K1403) assure la gestion et le bon fonctionnement de la structure dont il a la charge. Il conçoit et met en œuvre avec son conseil d'administration ou ses autorités de tutelle la stratégie définie dans le projet d'établissement. Il est également responsable de la gestion administrative et financière et doit garantir la qualité des soins tout en respectant les contraintes de coûts. Représentant légal de l'hôpital, il a pour mission d'en assurer la gestion opérationnelle. Il doit à ce titre manager des équipes pluridisciplinaires et organiser la politique de ressources humaines des différents métiers de l'hôpital. Dans un contexte de tension sur les métiers du soin, sa tâche porte notamment sur la mise en place de stratégies de professionnalisation et de fidélisation des agents hospitaliers par la mise en place de politiques de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). A noter : le terme de directeur d'hôpital désigne la fonction de chef d'établissement mais également celle de directeur adjoint, qui exerce ses missions sur un périmètre plus restreint (gestion financière, gestion logistique, ressources humaines, etc.).

Pour en savoir plus, mettez le cap sur la fiche ROME « Directeur d'hôpital », associée au code K1403 sur le site internet de Pôle emploi.

Le concours de directeur d'hôpital de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) est ouvert aux titulaires d'une licence (niveau bac+3). Mais les candidats ont souvent un diplôme de master (bac+5). Parmi les diplômes les plus adaptés pour postuler, on peut citer au niveau bac+3 les licences dans le domaine de la gestion, de l'administration publique ou de l'administration économique et sociale. Au niveau bac+5, certaines universités proposent des masters spécialisés dans la gestion des établissements sanitaires. On pourra également se former au sein d'un institut d’études politiques (IEP) possédant une section carrières publiques

Pour devenir directeur d’hôpital, il est nécessaire de suivre une formation à l’École des hautes études en santé publique (EHESP). La formation est accessible avec un concours comportant des épreuves écrites d'admissibilité (composition sur un sujet général ; synthèse de dossier sur un problème de gestion dans le domaine sanitaire, social et médico-social ; et deux compositions sur un sujet au choix parmi plusieurs matières : santé publique, droit hospitalier, législation sociale et aide sociale…. Les candidats au concours passent ensuite des épreuves orales d'admission. L'école propose une classe préparatoire intégrée formant des étudiants boursiers ou demandeurs d'emplois. Une fois admis, la formation de directeur d'hôpital, rémunérée, dure 24 mois. Elle se compose d'un tronc commun de 21 mois assurant une formation polyvalente, suivie d'une spécialisation de 3 mois. Pendant son cursus, l'étudiant effectue deux stages hospitaliers et un stage extérieur, soit dans un établissement de santé à l'étranger soit en France dans une entreprise ou un laboratoire de recherche.

Vous envisagez une carrière de Directeur d'hôpital ? Découvrez les différentes étapes pour vous former dans ce métier.

En tant que chef d'établissement, le directeur d'hôpital est amené à remplir de nombreuses missions. Parmi les principales, on pourra citer :

• participer à l'élaboration et à la mise en œuvre du projet d'établissement
• élaborer le budget de l'établissement
• mettre en place et analyser des indicateurs de suivi
• assurer la représentation légale de l'établissement
• administrer le patrimoine de l'établissement
• évaluer les besoins en personnel
• élaborer la politique de formation et d'évolution des compétences des agents
• représenter l'établissement auprès de ses partenaires et de ses tutelles

• le directeur d'hôpital participe à la politique de santé publique et exerce une profession au service des autres
• c'est un métier de contact, qui amène à rencontrer et à échanger avec de nombreuses personnes aux profils variés
• les missions à effectuer dans cet emploi sont transversales et amènent à s'intéresser à de nombreux domaines.

• l'agenda d'un directeur d'hôpital est chargé et soumis à des astreintes de garde de nuit ou de week-end
• il n'est pas rare que des conflits éclatent au sein d'un établissement, qu'il faut savoir gérer
• comme dans tout poste de direction, une bonne résistance au stress et à la pression est nécessaire.

Le directeur d'hôpital doit posséder de solides compétences en management et en gestion. Au-delà des ressources humaines, ses fonctions de direction demandent d'avoir des connaissances en matière de gestion administrative et financière. Fin connaisseur du monde de l'hôpital, du monde médical et de ses métiers, il doit maîtriser les aspects juridiques spécifiques à son domaine. Il doit être doté de qualités de direction : avoir le sens du travail en équipe et posséder des capacités au dialogue et à la négociation en s'adaptant à ses interlocuteurs. Ses talents de diplomatie et d'écoute ne doivent pas l'empêcher de savoir afficher de la fermeté lorsque cela est nécessaire. Capable d'anticiper mais aussi de réagir et décider rapidement, il sait prendre les bonnes décisions en toute intégrité et sait déléguer les tâches quand cela est nécessaire.

Différents éléments constituent la rémunération versée au directeur d’hôpital : le traitement indiciaire encadré selon les grilles de la fonction publique ainsi que le complément de traitement indiciaire (créé suite aux accords du Ségur de la santé), une prime liée à la fonction occupée, une indemnité compensatrice de logement, une prime de résultats et dans certains cas une indemnité de direction commune. Comme l’indique le CNG (organisme du ministère de la Santé en charge de la carrière des directeurs et des praticiens hospitaliers), la rémunération moyenne d’un directeur débutant est la suivante : 2160 euros de traitement indiciaire, 996 euros de part fonction, 229 euros de complément de traitement indiciaire, entre 1142 et 1828 euros d’indemnité compensatrice de logement (en fonction de la région), 276 euros de part résultats et 290 euros d’indemnité de direction commune (si concerné). Soit une rémunération mensuelle de 5331 euros bruts en moyenne.
En fin de carrière, la rémunération moyenne se compose comme telle : 5267 de traitement indiciaire, 1380 euros de part fonction, 229 euros de complément de traitement indiciaire, entre 1142 et 1828 euros d’indemnité compensatrice de logement (en fonction de la région), 1840 euros de part résultats et 290 euros d’indemnité de direction commune (si concerné). Soit un traitement de 10416 euros bruts en moyenne.

Dans certains cas, en plus de son salaire, le directeur d'hôpital bénéficie d'un logement de fonction. Peuvent en outre s’ajouter à la rémunération une indemnité de résidence et le supplément familial de traitement.

Vous l'aurez compris, la rémunération du directeur d'hôpital est très encadrée.

La carrière d'un directeur d'hôpital est gérée par le centre national de gestion (CNG). A l'issue de leur formation à l'EHESP, les jeunes directeurs d'hôpitaux sont affectés en tant que directeur-adjoint. Il est possible ensuite de prendre la responsabilité de différents services et éventuellement d'évoluer vers le poste de chef d'établissement, qui représente un cinquième du corps des directeurs d'hôpitaux. Le directeur d'hôpital peut également être détaché auprès d'une autre structure de la fonction publique (ministère, collectivités locales…) ou devenir chef d'un établissement de soins dans le privé.

A l'issue de sa formation, le futur directeur d'hôpital choisit son affectation sur la liste des postes offerts en fonction de son classement. Le directeur d'hôpital exerce au sein d'établissements publics de santé ou de groupements hospitaliers comptant plus de 250 lits. Il peut également être à la tête d'établissements de plus petite taille, lorsque ceux-ci disposent de services de chirurgie ou de psychiatrie. Il pourra par exemple travailler dans des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), des groupements de coopération sociale ou médico-sociale, des établissements accueillant des enfants ou des adultes handicapés, des centres de réinsertion, ou encore des établissements départementaux d'aide sociale à l'enfance.