Conseillère / conseiller en insertion professionnelle

Le conseiller en insertion professionnelle (code ROME K1801), plus connu sous l'abréviation de CISP, c'est-à-dire conseiller en insertion sociale et professionnelle prend en charge les destins des 16 à 25 ans et les conseille pour les aider dans la recherche de logement, d'une solution à leurs difficultés financières ou les orienter vers un médecin. Il accompagne ainsi entre 100 et 200 jeunes par an dans leurs démarches. Sa première rencontre avec le ou la jeune personne a lieu lors d'un entretien de bilan, qui fait le tour des besoins : une formation professionnelle, un stage, des revenus sécurisés, des aides de l'État. Il peut simplement l'orienter ou le conseiller vers une nouvelle carrière. En plus de rencontres individuelles, il organise des ateliers collectifs de techniques de recherche d'emploi ou d'offres. Il restera l'interlocuteur référent de son jeune poulain.

Très lié à un territoire, le professionnel en connaît tout le tissu économique et les interlocuteurs des autres administrations (santé, caisse d'allocation familiale (CAF), Pôle Emploi, institutions de formation, etc.). Il peut travailler au sein d'une mission locale, un centre de réinsertion, une antenne emploi, une PAIO (permanence d'accueil, d'information et d'orientation). Il existe 439 missions locales et 6 800 lieux d'accueil en France.

Son métier possède plusieurs synonymes : accompagnateur à l'emploi, chargé d'accompagnement social et professionnel, conseiller des missions locales.

Il faut posséder au moins un bac+3, ou un bac+5, et avoir effectué des stages dans ce domaine d'activités. Sinon, il faut posséder au moins 3 ans d'expérience professionnelle dans le secteur social et d'orientation.

Après le bac, généralement plutôt littéraire, le conseiller en insertion professionnelle peut obtenir une licence professionnelle en insertion sociale comme le BUT carrières sociales, avec un parcours animation sociale et socio-culturelle. Il peut ensuite pousser jusqu'au bac+5 pour obtenir un master en économie, en droit, en sociologie, en intervention sociale ou en psychologie sociale. Il peut se spécialiser avec une mention psychologie sociale, du travail et des organisations. Ce métier est aussi l'un des rares débouchés des formations en sociologie.

Le conseiller en insertion professionnelle :

• Analyse la situation des jeunes dont il a la charge, en faisant l'historique de la situation comme des envies quant au futur.
• Organiser des entretiens individuels.
• Présente au jeune l'analyse de sa situation et des perspectives possibles.
• Présente les parcours existants atteignables.
• Inciter les jeunes à participer à des réunions sur l'emploi ou la formation.
• Contacte les interlocuteurs des autres services concernés par la recherche d'emploi (France Travail) ou de formations financées par une institution publique (CCI), ou de services de santé si besoin.
• Suit chaque jeune sur le long terme.
• Rédige des bilans individuels.
• Organise une veille législative sur les domaines dont il s'occupe.
• Anime des ateliers sur les formations, surtout courtes, qui sont accessibles et les domaines d'emploi qui recrutent avec peu de diplômes.
• Peut se spécialiser dans des publics particuliers, comme les jeunes en situation de handicap.

• Le conseiller en insertion professionnelle peut compter la satisfaction d'avoir aidé des jeunes, que ce soit à court ou à long terme. Il agit en tout cas dans l'intérêt de personnes défavorisées.
• Situé au carrefour d'un tissu d'agences et d'administrations, le conseiller en insertion professionnelle tisse un réseau utile et humainement enrichissant.

• Le conseiller en insertion professionnelle exerce un métier social, et dans ce cas, est plutôt mal rémunéré. Il est souvent obligé de se charger d'une lourde quantité de dossiers, et peut être frustré par les difficultés administratives.

Écoute, empathie et une grande capacité de synthèse de nombreuses informations sont au cœur des missions qu'exercent les conseillers en insertion professionnelle. Ils doivent arriver à établir une relation de confiance avec les jeunes, les diriger vers un avenir meilleur sans les forcer. Ils ont besoin d'oublier tout préjugé, quelle que soit la tenue ou l'origine sociale du jeune. Beaucoup d'imagination et une grande résistance au découragement peuvent aider pour convaincre. Au quotidien, le travail administratif nécessite une grande rigueur pour n'égarer aucun dossier et garder de bonnes relations avec les services connexes. Il faut pouvoir voir le destin d'un adolescent sur le long terme, malgré les éventuels défauts (colère, paresse, rébellion contre l'autorité) de ce dernier. La prise en charge est globale et totale, mais toujours à l'écoute. Malgré la charge de travail, le conseiller demeure dynamique et polyvalent, et surtout un adulte qui sait faire preuve de maturité. Les législations sur l'emploi, l'insertion et la formation professionnelle changent en permanence, il faut constamment rester en veille. Enfin, il sait utiliser la bureautique collaborative et lancer des visioconférences.

Selon les offres d'emploi, un conseiller en insertion professionnelle débutant peut espérer recevoir entre 1 600 euros et 2 080 euros par mois, ce qui donne un salaire annuel brut situé entre 19 200 et 24 960 euros.

Le salaire d'un conseiller en insertion professionnelle reflète le peu de moyens du secteur de l'emploi social, malgré le dispositif « un jeune, un emploi » mis en place par l'État, qui repose entre autres sur leurs compétences. Selon l'Onisep, le salaire des débutants se situait en 2022 entre 1 920 et 2 140 euros mensuels bruts en région Île-de-France et varie en fonction du degré de responsabilités. En tant qu'agent de maîtrise, il travaille aux 35 heures et gagne un salaire médian de 2 000 euros par mois, soit 24 000 euros par an ou 14,81 euros en taux horaire. À l'autre extrémité de l'échelle salariale, il peut compter sur des augmentations grâce à son ancienneté. Il peut alors atteindre environ 2 300 euros bruts par mois, soit 27 600 euros bruts par an et 2 300 euros bruts par mois. Il existe, selon les structures, diverses primes dont une prime de participation, des CSE et jusqu'à 6 semaines de congés/an. Dans certaines institutions, la prime de participation pour un salarié à temps plein en région parisienne peut s'élever à 6 000 euros nets pour une présence sur toute l'année.

Le conseiller, ou plutôt la conseillère en insertion professionnelle tant le métier est féminisé, est généralement recruté à un statut d'agent de maîtrise, à temps plein et aux 35 heures. Son travail dépend des financements publics, mais les structures fonctionnent davantage comme des associations.

Le conseiller peut évoluer vers l'encadrement d'une mission locale ou une autre institution dans le domaine. Il peut aussi se lancer dans une carrière politique.

Des missions locales, des institutions ou associations liées à l'emploi ou à la formation, des PAIO et diverses associations spécialisées peuvent recruter ces spécialistes d'aide aux jeunes.