Désamianteur / Désamianteuse

L'amiante a causé une vague de maladies professionnelles. Elle a été inscrite sur la liste des matériaux interdits en 1997 à la suite de scandales répétés liés à la santé des travailleurs. Mais l'interdire ne suffit pas, il faut encore désamianter les anciens locaux qui présentent des risques pour les travailleurs, les occupants et les riverains. Si le repérage des produits est obligatoire, leur retrait technique, par des désamianteurs qualifiés, doit avoir lieu lors des rénovations des bâtiments concernés. Le métier de désamianteur (code ROME I1503 Intervention en milieux et produits nocifs) s'est logiquement développé depuis 1997. Cette profession est interdite aux jeunes de moins de 18 ans et aux salariés en contrat temporaire : le métier est réservé aux ouvriers et artisans spécialisés à cause d'importants risques sur la santé des travailleurs. C'est pourquoi, ces derniers doivent porter dans leur environnement de travail, des équipements spéciaux pour la respiration et des tenues spécifiques.

Pour devenir désamianteur, un certificat de qualification professionnelle en désamiantage est nécessaire : CQP opérateur en désamiantage. Ce certificat donne accès aux emplois d'opérateur en désamiantage, et d'opérateur en dépollution. On peut aussi obtenir un titre professionnel comme :

• Opérateur de chantier de traitement de l’amiante ou d’autres polluants particulaires ;
• Encadrant de chantier de traitement de l’amiante ou d’autres polluants particulaires ;

Il faut également présenter une attestation médicale de « non-contre-indication au port des EPI et aux travaux en présence d'amiante » (arrêté 23 février 2012). Et exercer en contrat à durée indéterminée (article D4154-1 Code du Travail), et justifier d'une formation préalable à l'exercice du désamiantage « Opérateur chantier amiante » (retrait sous-section 3), d'une durée réglementaire de 35 heures (arrêté 23 février 2012).

Métier récent, le désamianteur ne correspond pas encore à un cursus de formation spécifique. Le candidat peut aboutir à ce métier via différents parcours, notamment avec un diplôme de niveau CAP/BEP dans le secteur. Depuis la réglementation de 2012, le futur désamianteur a l'obligation d'effectuer une formation préalable au désamiantage. Mais cela reste une formation à la sensibilisation au risque d'exposition à l'amiante, qui ne correspond pas au besoin de formation au geste métier dans le respect des règles de sécurité. C'est pourquoi le certificat de qualification professionnelle a été créé en 2015. À noter que la certification doit être régulièrement mise à jour.

Si vous souhaitez devenir Désamianteur, découvrez en détail toutes les informations qui vous permettront d’accéder au métier.

Le désamianteur peut mener des missions de reconnaissance, de surveillance ou de suppression des éléments portant de l'amiante. Voici quelques exemples des missions qu'il doit effectuer :

• Vérifie l'état d'entretien des flocages, en prévention, pour en estimer la nécessité de retrait ;
• Organise le contrôle régulier en fonction de l'état de conservation et des risques d'exposition ;
• Installation et préparation du chantier ;
• Installation du confinement de la zone amiante ;
• Réalise les travaux de confinement ;
• Réalise les travaux d'extraction sécurisée des éléments ;
• Gestion des déchets amiantés ;
• Déconfinement de la zone amiante ;
• Repli du chantier.

• Ce métier offre de nombreux recrutements, à un faible niveau de diplôme, car les chantiers de désamiantage sont importants. C'est un secteur qui embauche.
• De perspectives d’évolution professionnelle intéressantes : le métier permet l'accès à d'autres spécialités comme celle de diagnostiqueur par exemple, ou à des emplois dans la sûreté dans le nucléaire ou de la sécurité du travail.

• Le salaire du désamianteur (1 600 € par mois) est peu en accord avec les risques encourus au quotidien par ce professionnel.
• D'un point de vue sanitaire, ce métier expose celui qui l'exerce à de nombreux risques, toxiques en particulier. Tout désamianteur doit connaître la nature de ces risques et les moyens pour s'en protéger. En plus des risques classiques propres au secteur du BTP (port de charge, chute ou écrasement), viennent s'ajouter les risques d'étouffement et d'inhalation des poussières d'amiante, et de certains produits chimiques.

Le désamianteur possède la plupart du temps une première expérience dans les activités des travaux dans le bâtiment. Il connaît les normes de sécurité concernant les équipements de protection individuels indiqués pour l'activité, les outils nécessaires et la sécurisation du bâtiment pour éviter la propagation des poussières d'amiante vers les riverains. Le désamianteur possède une bonne condition physique pour supporter l'équipement qui lui permet de respirer sans se contaminer. Il connaît les principaux systèmes constructifs, les propriétés physico-chimiques de l'amiante et sa dangerosité. Il sait reconnaître et évaluer la présence de l'amiante dans un bâtiment. Par ailleurs, il maîtrise la réglementation pour diminuer le risque incendie sur le chantier, et sait confiner tout ou partie du bâtiment pendant l'intervention de désamiantage. Enfin, il est en mesure d'analyser le risque encouru, et il connaît les protocoles d'intervention.

Le salaire pour un emploi de désamianteur débute au niveau du SMIC et évolue en moyenne à 1 600 euros net par mois. Un chef d'équipe débutant sera embauché à 2 000 euros net. Les perspectives d'emploi sont plutôt favorables, grâce à des législations de plus en plus contraignantes qui multiplient les chantiers.
L'agent technique de désamiantage occupe cet emploi pour un salaire brut moyen de 18 500 euros par an, soit 1 542 euros net mensuels, un salaire légèrement inférieur au montant offert à un technicien confirmé, qui gagne 19 200 euros net annuels. Au fil de son expérience, il gagnera 20 700 euros par an en moyenne à partir de 3 ans d'expérience, soit 1 725 euros net par mois. L'évolution de la grille salariale est ensuite favorable, puisque le salaire annuel moyen net au bout de 5 ans d'expérience monte à 26 800 euros net, soit 2 233 euros mensuels. Il va culminer à 35 500 euros à partir de 10 ans d'expérience, soit près de 3 000 euros par mois. À ce niveau de sa carrière, il peut encadrer du personnel et proposer son expertise, même dans les environnements qui accueillent du public (ERP). Comme souvent dans le BTP, les salaires des intervenants féminins sont plus bas, mais, plus étonnant, aucune prime de risques n'est prévue pour l'ensemble des salariés.

Le désamianteur peut être amené à travailler dans des bâtiments variés : immeubles de grande hauteur (IGH) à structure porteuse métallique, écoles, lycées, parkings souterrains, gymnases, piscines couvertes, salles de spectacles… Il travaille souvent en équipe, ce qui impose une bonne communication. Les déplacements sont courants, à petite ou grande échelle, le désamianteur s'éloigne souvent de son domicile. Le désamianteur doit porter des EPI (équipement de protection individuelle) : combinaison étanche avec capuche de catégorie III et type 5, gants étanches scotchés, chaussures ou bottes, et un appareil respiratoire (APR) qui correspond au niveau d'empoussièrement. La durée du travail avec port d'EPI respiratoire est limitée : elle doit être inférieure à 2h30 (temps d'habillage et de déshabillage inclus).

Avec des années d'expérience, un désamianteur peut évoluer vers un poste de chef d'équipe, et éventuellement devenir maître d'œuvre sur un chantier de plus grande importance. Il peut aussi devenir diagnostiqueur, dans ce cas il sera responsable de la détection des risques. Avec des formations continues, il peut évoluer vers des activités dans des entreprises de certification des risques d'amiante et de la bonne résolution des travaux. En faisant valoir son expertise, il peut aussi se spécialiser dans le domaine du risque pour une réorientation dans la sécurité du travail ou la sûreté dans le nucléaire. Enfin, il peut aussi se reconvertir en tant que formateur, pour le diagnostic ou la prévention des risques.

Les entreprises du BTP sont les principaux employeurs des désamianteurs, mais des particuliers peuvent également faire appel à leurs services pour des logements individuels. Les certificateurs recherchent également ce type de profils. Les entreprises du BTP qui embauchent des désamianteurs doivent obligatoirement posséder une certification et passer des contrôles annuels. Il est également possible de travailler à son compte lorsqu'on est désamianteur, sous réserve d'avoir bien toutes les certifications nécessaires.