Armurier / Armurière

Un armurier est un professionnel spécialisé dans la fabrication, la réparation et la vente d'armes à feux. Le terme regroupe plusieurs métiers. L'armurier est à la fois un mécanicien qui fabrique des armes, l'artisan armurier (code ROME H2901 – Ajustement et montage de fabrication), mais il désigne aussi celui qui les vend (code ROME D1211 – Vente en articles de sport et loisirs).

L'artisan armurier exerce un métier technique et créatif. Il assure la conception et la réalisation d'armes à feu. Il est aussi capable d'entretenir ou de modifier une arme, neuve ou ancienne. L'artisan armurier opère sur différents types d'armes : militaires, de chasse ou dédiées au sport. Il peut également centrer son activité sur la restauration d'armes anciennes.

L'armurier peut exercer son métier dans le commerce. Son expertise l'amène aussi bien à travailler en tant que représentant de commerce pour un fabricant, que dans la vente au détail à des particuliers.

Le métier d'armurier est réglementé en France. Pour exercer une profession liée à la fabrication ou au commerce d'armes à feu, il est obligatoire de disposer d'un agrément, délivré par arrêté préfectoral. Cette autorisation est valable dix ans.

L'agrément préfectoral permet d'accéder à une formation d'armurier. Il existe trois diplômes permettant de travailler dans une armurerie : le CAP (Certificat d'Aptitude Professionnelle) armurerie, le BMA (Brevet des Métiers d'Art) armurerie et le CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) commerce d'armes et de munitions.

Pour devenir armurier, il est nécessaire de bénéficier d'une solide formation. En France, il n'existe qu'un établissement, installé à Saint-Étienne, dispensant les formations du CAP et du BMA armurerie.

Le CAP armurerie est une formation professionnelle d'une durée d'un an. Elle permet de travailler en tant qu'armurier polyvalent, mécanicien ou artisan armurier. Durant son cursus, l'étudiant apprend à diagnostiquer, réparer et monter des armes à feu. L'enseignement se compose de cours professionnels (formation technique, législation, dessin de construction) et de stages en entreprise.

Le BMA armurerie offre une formation plus complète et délivre un niveau d'études bac +2. Comme le CAP, il permet de travailler dans les secteurs de la réparation, de la fabrication, mais aussi de la vente. L'étudiant suit un enseignement professionnel (formation technique, étude et conception, gravure) et général (français, histoire-géographie, mathématiques). La formation donne, elle aussi, lieu à des stages en entreprise.

La FEPAM (Fédération Professionnelle des Métiers de l'Arme et de la Munition) propose, quant à elle, une formation complémentaire au CAP et au BMA. Le CQP commerce armes et munitions s'intéresse principalement aux aspects réglementaires et législatifs des métiers de l'armurerie.

Les missions de l'armurier diffèrent en fonction de sa spécialisation. En tant qu'artisan armurier, technicien ou mécanicien, il peut être chargé de :

• Concevoir et fabriquer une arme à feu.
• Analyser le dossier de fabrication d'une arme.
• Entretenir ou modifier une arme.
• Monter, démonter et nettoyer une arme.
• Contrôler, régler et remplacer des pièces défectueuses.

S'il exerce sa profession dans le secteur de la vente, l'armurier a pour mission de :

• Vendre des armes.
• Conseiller ses clients et les informer sur la réglementation en vigueur.
• Assurer la gestion du point de vente et de son stock.
• Contrôler, entretenir ou réparer une arme à feu.

Exercer un métier d'art. L'armurier s'inscrit dans une tradition d'art séculaire. Depuis plusieurs siècles, les professionnels de l'armurerie perpétuent un certain savoir-faire, et contribuent à un patrimoine historique et culturel.

Bénéficier d'opportunités professionnelles. La France compte plus d'un million de chasseurs, et 200 000 licenciés de la FFT (Fédération Française de Tir sportif). Les armuriers travaillent au cœur d'une industrie dynamique, qui répond aux besoins de clients variés. Ils peuvent aussi faire le choix de s'engager dans une carrière auprès de la police ou de l'armée.

• Peu de fabricants d'armes. L'industrie de l'armurerie en France ne comprend qu'une dizaine de fabricants. Les professionnels souhaitant s'orienter vers la conception d'armes disposent donc de peu d'opportunités, contrairement au secteur de la vente.
• Formation rare et exigeante. Comme nous l'avons vu précédemment, il n'existe qu'un centre de formation dans le pays. Les places y sont donc rares, et les candidats peuvent être amenés à partir étudier à l'étranger.

Les métiers de l'armurerie nécessitent précision et rigueur. L'artisan armurier est un professionnel faisant preuve d'une grande habileté manuelle. Pour fabriquer ou réparer des armes à feu, il use d'un certain savoir-faire technique. Sa connaissance sur le fonctionnement des armes lui permet de diagnostiquer des pannes, fabriquer une arme ou la réparer. Pour concevoir des armes, il fait preuve de créativité, et maîtrise le travail du métal et du bois.

S'il exerce son métier dans un point de vente, l'armurier doit disposer de compétences techniques, mais également d'un certain sens commercial. Il apprécie le contact avec la clientèle qu'il est amené à conseiller. Sa connaissance de la législation permet de garantir un usage sécurisé de la part des clients.

En début de carrière, un(e) Armurier peut espérer toucher un salaire annuel brut de 23 640 euros, ce qui correspond à un salaire mensuel net de 1 567 euros environ. Pour un profil plus aguerri, ce montant peut atteindre 26 196 à 28 080 euros bruts par an, c'est à dire 1 737 à 1 862 euros nets par mois, voire plus, suivant les contextes.

L'armurier peut exercer son métier dans des environnements variés. S'il travaille dans l'industrie, il est amené à exercer dans un atelier de fabrication. Il ne fabrique par l'arme dans son ensemble, mais se focalise généralement sur une partie précise : le canon, le dispositif central, ou encore la crosse en bois… Il collabore avec des professionnels spécialisés comme le graveur sur métal, le monteur à bois, le marcheur, le canonnier, ou le garnisseur. Ensemble, ils mutualisent leurs compétences pour aboutir à la fabrication d'une arme à feu.

L'armurier peut aussi travailler dans un point de vente, auprès d'une clientèle de chasseurs ou de tireurs sportifs.

Les métiers de l'armurerie offrent de nombreuses évolutions professionnelles.

Expert dans la conception, la fabrication ou la réparation, l'armurier peut choisir de se spécialiser dans un type d'arme en particulier. Il peut aussi s'installer en tant que restaurateur d'armes anciennes. Ses connaissances historiques lui permettent de s'adapter aux techniques et aux matériaux d'époque.

L'armurier a également l'opportunité de s'orienter vers un poste d'expert judiciaire. Après quelques années d'expérience, il peut faire une demande d'inscription sur une liste d'experts, auprès du procureur de la République. Il a pour mission d'intervenir, sur demande d'un juge, après un accident ou un homicide.

Un armurier dispose de compétences et de connaissances recherchées par différents types d'employeurs. Il est apte à exercer son métier sur le marché civil, ou dans l'armement militaire.

Il peut s'orienter vers le travail industriel, dans une usine d'armes à feu, ou auprès d'un artisan, dans une plus petite structure. Dans la vente, il a l'occasion d'être recruté dans une armurerie, un commerce d'équipements sportifs, ou un commerce spécialisé dans la chasse ou le tir sportif.

La fonction publique recrute, elle aussi, des professionnels de l'armurerie. L'armurier peut exercer sa profession dans la police (nationale ou municipale), dans la gendarmerie ou dans l'armée. Son rôle est alors d'assurer le bon fonctionnement des armes.