Ces 5 vêtements que l'on porte tous étaient autrefois des tenues de travail !

Jusqu’à la Révolution, on ne s’habillait pas comme on voulait en France ! Les tenues étaient en effet codifiées par les lois somptuaires encadrant les types de vêtements, les matériaux et les couleurs que les différentes classes sociales pouvaient porter ou non. Malgré la fin de ces lois, tenue et métier sont restés liés pendant encore quelques siècles, du moine au paysan en passant par le commerçant ou le maréchal-ferrant. Aujourd’hui, si certains professionnels continuent d’avoir une tenue spécifique et adaptée à l’exercice de leur métier (blouse pour les infirmières, tablier et charlotte pour les cuisiniers, etc.), la plupart des gens s’habillent à peu près comme ils le souhaitent au travail s’ils n’ont pas de contraintes d’hygiène ou de sécurité.

Pourtant, vous portez probablement des tenues de travail sans même le savoir ! Depuis un demi-siècle, la mode n’a eu de cesse d’emprunter au monde professionnel différents vêtements qui n’avaient pas vocation à être portés dans la vie de tous les jours. On appelle cela le style workwear. Conçus autrefois pour un usage spécifique, ces vêtements s’affichent désormais partout dans la rue, au point qu’on a souvent oublié qu’ils ont été créés pour des raisons pratiques et non esthétiques. Petite plongée dans l’Histoire des vêtements de travail !

Le jean

Peut-être l’exemple le plus emblématique de ce détournement, tant le célèbre jean américain est aujourd’hui présent partout dans le monde. Pendant près d’un siècle, le pantalon de coton à cinq poches était l’habit des garçons vachers, chercheurs d’or et autres mineurs. Associé à la conquête de l’Ouest, ce pantalon commence sa fulgurante ascension au milieu du 19e siècle, sous l’impulsion d’un certain Levi Strauss ayant eu l’idée ingénieuse de fabriquer des pantalons à partir de toiles de tentes. Nombreuses poches pour y porter des outils, surpiqûre et rivets pour éviter qu’elles ne se déchirent… tout dans le jean traduit le besoin de solidité et de praticité !

La chemise à carreaux

Si le motif tartan vient d’Ecosse, c’est une nouvelle fois en Amérique du Nord que la chemise à carreaux a pris son essor. Plébiscitée par les bûcherons et les agriculteurs pour faire face aux conditions climatiques extrêmes, la chemise en flanelle buffalo est aujourd’hui aussi bien portée par les hommes que les femmes et s’est imposée comme une pièce classique au sein de nombreux vestiaires.

Le ciré jaune

Considéré comme ringard il y a quelques années, il serait de nouveau tendance en 2023. Et comme vous vous en doutez, le célèbre ciré jaune était auparavant un vêtement de marin-pêcheur ! Né en Bretagne, cet habit permettait à ces derniers de rester au sec en toutes circonstances grâce à son imperméabilité. Et la couleur jaune qui lui est attachée n’a rien d’anodin puisqu’elle permettait de repérer plus facilement un homme tombé à la mer, y compris lors d’une tempête.

Le blouson aviateur

Son nom laisse peu de place au doute… Ce blouson en cuir a bel et bien été conçu spécifiquement pour les pilotes d’avion, qui voyageaient à l’époque dans des cockpit ouverts. Il a donc été pensé pour tenir chaud et empêcher l’air de s’infiltrer. C’est ce qui explique la présence de fourrure sur le col ainsi que des élastiques aux manches et à la taille qu’on retrouve encore aujourd’hui.

Au-delà de ce modèle précis, la veste en cuir a d’abord été inventée au tournant des années 1900 aux Etats-Unis afin de tenir chaud aux travailleurs pendant l’hiver et résister à l’usure des intempéries. Une simple peau de mouton retournée que personne ne considérait comme un élément de style… Ce sont deux immigrés russes, les frères Irving et Jack Schott, qui vont lancer LE modèle qui va tout changer en 1928 à la suite d’une commande de William Harley et des frères Davidson (une autre marque bien connue). Selon la légende, ils décident de nommer cette nouvelle veste du nom de la marque de cigare préférée d’Irving : Perfecto. On connaît la suite !

Le bleu de travail

Il n’y a pas qu’aux Etats-Unis qu’on invente des vêtements mythiques ! Quoi de plus français que le bleu de travail (à égalité avec la baguette et le béret) ? Porté à l’origine par les charpentiers et les peintres, le bleu de chauffe se répand dans le monde ouvrier dès la fin du XIXe siècle au point de devenir l’uniforme quasi-officiel de ces derniers. Pratique, peu salissant, solide et permettant de ranger facilement ses outils, cette veste était idéale pour travailler ! Elle était en plus facile à nettoyer et à rapiécer (on gardait en général son bleu pendant des années). Pourquoi la couleur bleue ? Tout simplement parce que c’était la couleur la moins chère du marché ! C’est d’ailleurs pour se distinguer de leurs ouvriers que les personnels de direction se mirent à porter des hauts blancs ou gris. D’où l’expression « cols bleus » et « cols blancs ».

Aujourd’hui, le bleu de chauffe en moleskine est toujours porté par certaines professions dans un cadre professionnel mais il est surtout devenu un vêtement tendance qui s’affiche jusqu’aux podiums des plus grands créateurs ! Comble du comble pour ce workwear typiquement français autrefois si populaire, certains bleus de travail revisités s’achètent aujourd’hui à prix d’or.

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