Vêtement au travail : les trois grands enjeux à garder en tête au moment de choisir sa tenue
Parce que le sujet du vêtement au travail n’a rien de superficiel !
Autrice notamment de l’Antiguide de la mode et de Le dressing code, la journaliste Charlotte Moreau a également interrogé plusieurs femmes sur les enjeux vestimentaires liés à leur métier dans le cadre de sa chronique mensuelle « mon job, mon dressing » sur Elle.fr. Vous vous êtes déjà demandé « mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre ? » avant de vous rendre à un entretien ou lors d’une simple journée de travail ? Rien de plus normal selon cette spécialiste du sujet.
Un sujet tabou ?
La tenue est un élément important dans notre vie professionnelle et nos relations de travail. Comme le rappelle Charlotte Moreau, « le vêtement au travail a une influence sur le degré de confiance et de respect qu’on va vous accorder. Non seulement vous diffusez une impression mais il y aussi la projection que vos interlocuteurs font sur vous. »
Pourtant, elle note que ce sujet est relativement peu abordé et qu’il n’y a pas vraiment d’éducation à la chose. C’est en partie ce qui explique ce petit stress ressenti par la plupart des candidats avant un entretien d’embauche ou leur premier jour dans une nouvelle entreprise. « C’est pourtant un sujet ! Qu’on soit un homme ou une femme, on est regardé au travail. L’aura d’une personne ne s’arrête pas sous son menton » s’amuse la journaliste, prenant l’exemple du patron qui a des auréoles sous les bras ou la braguette ouverte : « on l’a tous croisé ! »
Mais si la plupart des salariés sont parfaitement conscients de l’enjeu, ils ne savent ni comment, ni avec qui l’aborder :
« Ça concerne 100% des gens qui travaillent et pourtant, ce sujet du vêtement ne paraît légitime que dans de rares contextes : si vous travaillez avec un uniforme, si vous êtes un homme ou une femme d’Etat ou si vous passez un entretien d’embauche. En dehors de ces trois cas de figure, c’est un sujet qui n’existe pas car il y a une confusion entre le vêtement et le style. La mode, le style, ne concernent pourtant qu’un pourcentage infime de la population… alors que tout le monde s’habille ! Donc il y a une confiscation du sujet. Il faut passer au-delà de ces clichés et crispations pour parler du vêtement au travail car dès que vous voulez aborder ce sujet, vous êtes tout de suite soupçonné de consacrer du temps de cerveau disponible à quelque chose qui vous détourne de vos tâches, d’être frivole et donc de ne pas être compétent. »
Les codes changent !
« Moi-même quand je suis venu pour l’interview aujourd’hui, je me suis posé la question du blazer » avoue Charlotte Moreau, pour qui ce vêtement est un incontournable dans l’univers du travail. « Dans une large majorité de professions, pas dans toutes heureusement. Mais ce qu’on remarque aujourd’hui, c’est à quel point ce vêtement reste une valeur refuge et en même temps et à quel point nombre de femmes commencent à contourner l’idée qu’il faut mettre une pièce « tayloring » (le blazer ou le tailleur) pour être prise au sérieux et être crédible. »
« Il y a toute une génération de femmes ayant adopté ces codes masculins qui est en train de quitter le monde du travail. La génération qui accède actuellement aux postes à responsabilité est très pénétrée de ces questions-là. Elles sont toutes attentives à ces codes, qui sont en train de se désagréger, à essayer d’apporter quelque chose de plus moderne et de prouver qu’il y a des solutions au-delà du blazer refuge. »
Les trois enjeux de la tenue au travail
Après avoir interrogé des dizaines de femmes sur le rapport entre vêtement et travail, voici les trois grands enjeux communs à toutes selon Charlotte Moreau :
L’enjeu du corps et du mouvement
« J’ai par exemple eu un entretien très intéressant avec une photographe sur ce sujet-là. Quand vous devez faire un reportage sous un soleil de plomb avec tout votre matériel sur le dos, vous n’allez pas vous habiller de la même manière que si vous travaillez en studio. Autre exemple qu’elle m’a donné : si vous travaillez dans un endroit où vous devez être discret, il faut faire attention à ne pas porter de chaussures qui couinent. C’est le genre d’arbitrage et d’enjeu qu’il faut savoir identifier pour que votre corps soit au service de votre travail. C’est une dimension trop souvent sous-exploitée dans les médias et les discussions. C’est pourtant le premier enjeu quand on s’intéresse à la garde-robe professionnelle.»
L’implicite et l’explicite
« Absolument tous les métiers ont une culture vestimentaire…. Et il y en a excessivement peu dans lesquels ce savoir est exprimé de manière explicite. C’est quelque chose que vous êtes censé acquérir par observation, par imprégnation. Je me rappelle d’un entretien avec une DRH qui formait de jeunes cadres et qui faisait au contraire cette démarche d’aborder avec eux les questions vestimentaires pour les aider. (…) Dans d’autres secteurs, à l’inverse, c’est quelque chose de très explicite. Dans l’éducation nationale par exemple, c’est écrit noir sur blanc que vous êtes censé être « modélisant » pour vos élèves. Mais comment appliquer cette directive ? J’ai eu une discussion passionnante avec une enseignante à ce sujet, sur comment répondre à cette consigne à partir de sa singularité, de sa personnalité et des contraintes de confort. »
La crédibilité professionnelle
« Je veux être crédible dans mon travail, comment je fais ? La réponse n’est absolument pas la même selon le secteur dans lequel vous travaillez. Dans certains, être terne et austère sera vu de façon positive. A contrario, dans d’autres secteurs comme la communication ou la publicité, les codes sont très différents. J’ai discuté avec une directrice de la communication et si vous avez l’air trop rigide ou austère, vous ne serez pas une bonne dircom et on va se dire que vous êtes coincée, pas assez détendue, rigide… « ce n’est pas elle qui va bien défendre l’image de l’entreprise ». Dans ce genre de cas, il faut donc prendre des décisions vestimentaires très fines et subtiles pour réussir à répondre à ces contraintes environnementales très fortes de culture d’entreprise. Paraître pro, c’est vraiment le fil rouge de tous les entretiens que j’ai pu mener. »
Crédits photo : Iuliia Pilipeichenko/stock.adobe.com
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