Tout ce qu’il faut savoir pour travailler en association

En France, 150 000 associations emploient des salariés sur les 1,5 million de structures associatives que compte le pays, d’après les chiffres du ministère des Transports, de la Jeunesse. Cela représente 1,8 million de salariés au total. Si ce chiffre est bien moins élevé que celui du nombre de fonctionnaires ou de salariés du privé, il recouvre tout de même un grand nombre d’actifs. Ces derniers exercent des professions très variées en fonction du secteur d’activité de l’association. Cela peut aller de la sauvegarde du patrimoine, à l’éducation sportive, en passant par la comptabilité pour les grandes associations.

Peu importe votre domaine d’exercice, si vous souhaitez aligner vos engagements personnels et vos valeurs avec votre activité, l’emploi associatif peut-être une option intéressante. Si cela vous intéresse, cet article entend dresser un état des lieux du travail en association. Avantages, inconvénients, statuts, compétences et métiers, vous saurez tout avant de prendre votre décision.

C’est quoi une association ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons les bases. Une association, souvent désignée par l’expression « association loi de 1901 » est une structure à but non-lucratif, dont le fonctionnement relève de la loi du 1^er juillet 1901. Ainsi, à la différence d’une entreprise, elle n’a pas pour vocation de tirer profit de son activité. Si elle touche des bénéfices, elle doit donc les réinjecter dans la trésorerie de l’association, et ne peut pas les transmettre à ses membres.

C’est quoi un emploi associatif ?

Il s’agit d’un emploi, dont l’employeur n’est pas une entreprise, mais une association. En effet, pour réaliser sa mission, l’association fait appel à la fois à des bénévoles, qui s’engagent de manière volontaire pour une cause qui leur tient à cœur, sans rémunération en contrepartie. Mais elle peut aussi recruter des salariés, pour assurer le bon fonctionnement d’une mission précise. Cela constitue un emploi associatif.

Les différents statuts

À noter qu’il est tout à fait possible de travailler pour une association sans en être salarié. C’est même le cas le plus courant. C’est pourquoi il existe différents statuts : bénévole, adhérent, salarié, cadre dirigeant d’association.

Si vous souhaitez vous investir et donner de votre temps pour une association, la première étape est de prendre connaissance des différents statuts qu’il existe au sein de l’association que vous convoitez et de leurs particularités.

Le statut de bénévole

Le bénévolat n’est pas un emploi, ni un travail, mais une activité associative. En France, le statut de bénévole est de loin le statut le plus représenté dans les associations.

Assemblée générale, collecte de dons, comptabilité, trésorerie, gestion diverse, le bénévole remplit des missions qui peuvent être très proches de celles des salariés, à la différence qu’il n’est pas rémunéré pour cela.

Si vous souhaitez vous engager en association, le bénévolat est sûrement la manière la plus simple de le faire. Vous ne percevrez donc pas de rémunération, mais vous pourrez vous faire rembourser les frais annexes, sous présence d’un justificatif (frais kilométriques, dépenses matérielles etc). Vous bénéficierez également d’une protection contre les risques de votre activité. L’association doit d’ailleurs tout mettre en œuvre pour garantir votre sécurité, à commencer par la souscription d’une assurance responsabilité civile.

Le statut de salarié

Comme dans le privé, les salariés d’association signent un contrat de travail. Ils sont donc considérés comme des salariés au même titre que les salariés du privé. Ils ne peuvent donc pas être payés en dessous du SMIC et disposent des mêmes droits que n’importe quel autre travailleur, à savoir les congés payés, le respect à la vie privée, les bonnes conditions de travail… Si ces droits ne sont pas respectés, ils peuvent, comme tout autre salarié, saisir le conseil des Prud’hommes.

Une différence majeure avec d’autres employés (dans les grandes entreprises notamment), c’est que les salariés d’association ne peuvent pas toucher de prime de participation ou d’intéressement. En effet, dans le privé, cette somme dépend des bénéfices de la société, elle est reversée aux membres de l’entreprise annuellement. Or, la loi de juillet 1901 interdit à l’association de reverser tout ou partie des bénéfices à ses membres.

Le statut de cadre dirigeant d’association

Dans la majorité des associations, le responsable ou dirigeant est bénévole. Mais dans les grandes associations, qui comptent plusieurs centaines à plusieurs milliers de bénévoles, il n’est pas rare que l’association soit dirigée par un cadre dirigeant. Comme en entreprise, ce cadre dirigeant est un salarié, mais un salarié particulier. Il peut être rémunéré pour ses fonctions, mais son salaire est soumis aux clauses de la loi du 1^er juillet 1901, qui interdit notamment de distribuer les bénéfices de l’association à ses membres. Le salaire d’un cadre dirigeant d’association est donc fixé selon ses missions et il ne touche aucun profit supplémentaire.

Quels sont les avantages et les inconvénients du travail en association ?

Le travail en association permet au salarié d’aligner ses engagements personnels avec ses choix de carrière professionnels. Si vous recherchez à donner un véritable sens à votre job, en œuvrant pour des causes qui vous sont chères, il peut être judicieux de postuler pour une association. Mais attention, être salarié en association, c’est aussi certaines contraintes, comme des salaires parfois précaires, ou la limite très fine entre vie pro et vie perso. Voici une liste simplifiée des avantages et inconvénients :

Les avantages

• Trouver à sens dans son travail, l’aligner avec ses valeurs.
• Constituer son réseau d’acteurs impliqués sur les mêmes sujets.
• Rencontrer des personnes qui partagent les mêmes convictions ou les mêmes intérêts.
• Valoriser une expérience différenciante.
• Développer des compétences spécifiques à l’emploi associatif (la gestion de projet, la communication, les relations avec les collectivités, la polyvalence voire même la gestion financière dans les petites associations).

Les inconvénients

• Le salaire est parfois précaire.
• Les emplois ne sont pas aussi nombreux que dans le privé ou le public.
• Certains salariés sont parfois confrontés à une surcharge de travail, car peu nombreux (faute de moyen de l’association) pour assurer leurs missions.
• Risque d’épuisement, à cause de la surcharge de travail et du lien étroit entre vie professionnel et engagement personnel.
• Il peut être difficile de trouver un poste, car les recrutements fonctionnent souvent par réseautage entre profils d’un même milieu (mais n’hésitez pas à postuler si une offre vous intéresse, car les associations recherchent, comme les autres structures, des personnes qualifiées).
• Les évolutions sont souvent perçues comme moins simples au sein d’une association.

Quelles qualités faut-il avoir pour travailler en association ?

Vouloir travailler pour une association est souvent un choix lourd de sens. Il signifie généralement que l’employé est en accord avec les valeurs véhiculées par l’association. Cela requiert donc des compétences associatives, qui sont naturellement associées à l’engagement et au dévouement. En voici quelques-unes :

• L’empathie et l’écoute
• L’esprit d’équipe (capacité à travailler en équipe à collaborer, à prendre des décisions collégiales)
• L’engagement et l’investissement (le travail associatif demande un investissement accru)
• Le dévouement
• La créativité (le salarié doit être en mesure de proposer des idées innovantes)
• L’adaptation (il faut savoir s’adapter aux aléas du fonctionnement de l’association et à la diversité de profils qui la compose)

Quels métiers peut-on trouver dans une association ?

De nombreux métiers peuvent être exercés au sein d’une association et dépendent notamment de la taille et du secteur d’activité de la structure. Sachant que les activités du monde associatif se déclinent à l’infini, entre la culture, le sport, la santé, le théâtre, la musique, les loisirs, l’environnement, les traditions et le social.

Voici quelques exemples des professions les plus courantes exercées en association :

• Chargée de communication
• Responsable partenariat, mécénat
• Community manager
• Chargé de projet
• Animateur jeunesse
• Animateur de réseau
• Entraîneur sportif
• Professeur de musique
• Responsable ressources humaines
• Chargé de collecte de fonds
• Responsable administratif et financier (dans les grandes associations)
• Psychologue
• Ergothérapeute
• Encadrant
• Coordinateur social
• Directeur de centre de vacances
• Travailleur social
• Comptable
• Chargée de recherche de donateurs
• Juriste
• Chef de mission humanitaire
• Infirmier (associations humanitaire)
• Médecin (associations humanitaire)