Le travail occupe une place moins importante dans la vie des Français
C’est l’un des principaux enseignements d’une étude de l’Ifop pour la Fondation Jean Jaurès sur le nouveau rapport au travail des Français.

Gagner moins pour avoir plus de temps libre ? C’est le nouveau credo des Français par rapport à leur travail selon la nouvelle étude de l’Ifop pour la Fondation Jean Jaurès. Le temps passé au travail ne serait plus valorisé socialement et les symboles de réussite traditionnelles seraient en perte vitesse. Mais si les Français accordent moins d’importance au travail, ils ne sont pas au bord de la démission ou moins impliqués comme pourrait laisser l’entendre l’émergence de la tendance du quiet quitting. Ils aspirent juste à se réaliser autrement et à s’impliquer davantage dans d’autres sphères de leur vie.
Le travail reste important mais sa place est moins centrale
84% des salariés considèrent que leur travail est important. En revanche, ils ne sont que 21% à le considérer « très important ». Ce pourcentage n’a cessé de baisser depuis près de 30 ans. En 1990, plus de la moitié des salariés (60%) considéraient leur travail comme très important. Les salariés restent cependant, toujours attachés à leur métier. Près de 80% d’entre eux considèrent que si leur métier venait à disparaître, ce serait une perte importante pour leur entreprise, pour eux-mêmes et pour la société.
Pour Flora Baumlin, l’une des directrices de l’étude, ce nouveau rapport au travail est aussi la conséquence d’un manque de reconnaissance ressenti par de nombreux salariés. « Ce qu'il s'est passé sur 30 ans, c'est la dégradation de ce contrat social qu'on a avec le travail. Là où il y a 30 ans, c'est 1 Français sur 4 qui s'estimait perdant dans son rapport au travail, aujourd'hui, c'est 1 sur 2. La moitié des Français considère qu'ils donnent plus que ce qu'ils en retirent » souligne l’experte lors d’une interview sur France Inter.
Ainsi, beaucoup de salariés pensent que le rapport de force avec leur employeur ne joue pas en leur faveur, ce qui explique la difficulté des salariés français à se projeter dans l’entreprise à long terme. Les possibilités d’évolution ou de mobilité interne seraient pourtant l’une des clefs pour fidéliser les salariés selon l’étude.
Le salarié pressé et carriériste ne fait plus rêver
« Je n’ai pas le temps, je file ma carrière est en jeu » chantait le groupe Noir Désir en 1996. Les paroles de cette chanson évoquant un salarié caricaturé avide de pouvoir et d’argent ne semblent plus correspondre à la réalité du monde du travail actuel. L’étude évoque la fin du mythe de « l’homme pressé », clin d'œil au titre de la chanson du célèbre groupe de rock. De la même façon, « le slogan de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, « travailler plus pour gagner plus » semble aujourd’hui faire moins recette » explique le rapport.
Entre temps libre et argent, les salariés français ont fait leur choix. 61% des salariés français préfèrent désormais gagner moins d’argent, mais avoir plus de temps libre. Une perception nouvelle puisqu’en 2008, c’était l’inverse : 62% des Français préféraient gagner plus d’argent et avoir moins de temps libre.
Preuve de ce changement de vision de la réussite, le « corner office » le bureau vitré du patron dans un coin d’étage avec la meilleure vue ne fait plus rêver. « Une majorité de salariés (56%) considère qu’un supérieur hiérarchique continue à être considéré comme tel même s’il n’a pas de bureau individuel. En parallèle, la demande croissante de télétravail paraît se substituer à cette sacralisation du bureau » souligne l’étude. Plutôt que d’avoir un espace de travail privilégié et visible dans leur entreprise, les employés de bureau préfèrent désormais travailler librement depuis l’endroit où ils souhaitent : « Depuis chez eux, à l’abri des regards. »
Le quiet quitting comme façon de trouver un meilleur équilibre vie pro/vie perso
C’était la tendance de la rentrée 2022 : Le « quiet quitting » ou démission silencieuse, dont le hashtag dépasse les 100 millions de vues sur TikTok. Plus de 1500 articles sur le sujet sont parus en France depuis septembre 2022, selon Deep Opinion. Pourtant, selon l’étude, cette démission silencieuse de certains salariés – qui décident de s’en tenir au strict minimum de leur fiche de poste– ne concernerait finalement qu’un salarié sur cinq (21%).
Dans les faits, la grande démission n’a pas vraiment eu lieu et les travailleurs actuels ne sont pas forcément moins motivés. 68% des salariés affirment s’investir autant dans leur travail qu’avant la crise sanitaire et près de trois salariés sur quatre estiment faire en général ce qui est attendu d’eux dans leur poste actuel.
Selon l’étude, le quiet quitting représenterait plus « un nouvel état d’esprit qui fait reculer le travail dans la hiérarchie des priorités par rapport à d’autres domaines (la famille, les loisirs…) et une aspiration au bien-être dans son quotidien professionnel. L’ambition actuel des travailleurs réside moins dans l’idée de « se réaliser » par le travail que, plus modestement, dans le fait de s’y sentir bien, d’avoir le sentiment de faire un travail utile et porteur de sens. »
Crédits photo : Eric Hood /stock.adobe.com
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