Le télétravail n’est pas en recul en France : pourquoi c’est rassurant

En moyenne, en France, 22% des salariés sont en télétravail, ce qui montre l’incroyable progression de ce mode de travail depuis la crise sanitaire. Avant 2020, le télétravail était marginal. Seulement 4% des salariés le pratiquaient. Actuellement, le taux de télétravail reste stable selon la dernière étude de l’Insee publiée la semaine dernière. Cette organisation de travail hybride semble donc convaincre employeurs comme salariés, ce qui est rassurant à l’heure où certaines entreprises américaines reviennent dessus.

Le rythme de deux jours de télétravail par semaine est devenu une norme

« La réunion se fera à la fois en présentiel et en distanciel. » Ce genre de message est révélateur du mode de fonctionnement hybride qui prédomine actuellement en France, avec une combinaison de jours où les salariés sont présents physiquement et d’autres où ils travaillent depuis leur domicile. Le modèle de deux jours par semaine en télétravail s’est imposé largement dans la plupart des entreprises françaises comme le confirme l’étude de l’Insee. Près de 55% des accords signés en 2022 permettent jusqu’à deux journées de télétravail par semaine, tandis que seulement 2,8% autorisent le travail à distance à 100%.

La pratique du télétravail s’est particulièrement bien installée dans les entreprises d’information et de communication mais également dans le domaine de la finance. Les profils de salariés qui télétravaillent le plus sont souvent les cadres et les femmes alors que les jeunes et les managers préfèrent se rendre au bureau physiquement.

Les exemples de retour au bureau en présentiel à 100% restent rares en France

Contrairement à ce qu’il se passe aux Etats-Unis, en France, la plupart des entreprises restent favorables au télétravail. Certes, de nouveaux accords ont limité ou durci certaines conditions d’accès mais ils concernent généralement des entreprises qui avaient adopté des politiques très souples à son encontre.

C’est le cas de Renault qui a acté au mois de décembre le retour de ses cadres au bureau trois jours par semaine, ce qui laisse deux jours de télétravail autorisés. De plus, le groupe de construction automobile a acté une clause de suspension du télétravail pour une durée maximale de trois semaines si un projet nécessite une présence physique de tous les jours.

Chez Ubisoft, société française de jeux vidéo, les conditions de télétravail ont aussi été durcies, ce qui a été mal vécu en interne car les salariés bénéficiant d’un système de télétravail très souple pouvaient cumuler plusieurs jours par semaine. La direction exige que les salariés reviennent au bureau trois jours par semaine.

Si le télétravail à 100% semble de plus en plus être une tendance marginale, l'organisation hybride avec trois jours au bureau et deux jours à la maison prévaut dans la majorité des cas, sur les postes télétravaillables.