Le télétravail ne conviendrait pas à toutes les personnalités

Nous ne sommes pas tous égaux devant le télétravail. C’est ce que révèle Gleb Tsipursky, neuroscientifique et expert des biais cognitifs ou erreurs de jugements dans le management. Dans un article de  Psychology Today, il explique que les traits de personnalité de chaque salarié influent sur la manière de travailler à distance. Selon lui, les managers auraient donc tout intérêt à adapter le travail hybride en fonction de chaque caractère afin de gagner en productivité.

Quelles sont les personnalités qui sont plus performantes en télétravail ?

Après avoir travaillé avec plus d’une vingtaine d’entreprises et œuvré à la réussite d’aménagements de travail hybride, Gleb Tsirpusky s’est rendu compte du lien entre les différences de personnalité des salariés et leur productivité en télétravail.

Les personnes consciencieuses avec des capacités d’organisation, d’autodiscipline et de prise d’initiative sont très productives lorsqu’elles travaillent à distance. « Ces personnes obtenaient d’ailleurs de bons résultats au bureau, mais la différence entre les employés très consciencieux et ceux qui le sont moins était plus grande en télétravail » souligne l’expert.

Les personnes curieuses, ouvertes d’esprit et imaginatives travaillent aussi plus efficacement lorsqu’elles sont à distance. Ce mode de travail est une façon pour elles de s’enrichir de nouvelles expériences en dehors de leur cadre de travail habituel, au bureau.

Enfin, la stabilité émotionnelle joue aussi un rôle important dans l’épanouissement et la productivité en télétravail. « Les personnes calmes avec une bonne résistance au stress, à l’anxiété ou à la colère s’adaptent aussi plus facilement au travail en distanciel car elles n’ont pas besoin d’un soutien émotionnel immédiat de la part de leurs managers ou de leurs collègues. »

En revanche, les personnalités extraverties travaillent moins bien lorsqu’elles sont éloignées du bureau. « Ce n’est pas surprenant, ce sont des personnes plus sociables, bavardes, affirmées et stimulées par les autres. Ils ressentent donc plus facilement un sentiment de solitude ou d’isolement social en télétravail, ce qui nuit à leur productivité sur le long terme » relève Gleb Tsirpusky.

Ainsi, le télétravail à 100% ou full-remote ne serait vraiment réservé qu’à des personnes très consciencieuses et introverties, ayant besoin de peu d’interactions sociales au quotidien et dotées d’une bonne gestion du stress.

Comment savoir si le télétravail est fait pour vous ?

Êtes-vous plutôt extravertie et sociale ou au contraire avez-vous un côté ours casanier ? Afin de mesurer votre personnalité, le scientifique recommande le test BIG FIVE. « C’est la meilleure option ! » Cet outil analyse cinq dimensions de notre personnalité comme l’extraversion, l’amabilité, la conscience, l’ouverture d’esprit et la stabilité émotionnelle. « Ce test a montré un degré élevé de validité et de fiabilité pour mesurer les traits de caractères des salariés » note Gleb Tsipursky.

Cependant, il déconseille certains outils pourtant très connus : « Evitez d’utiliser les tests dont la recherche montre qu’ils prédisent mal la performance au travail malgré leur popularité, tels le DiSC et le MBTI. »

Les managers pourraient adapter l’organisation du télétravail en fonction de chaque personnalité

 « En ne tenant compte que des sous-performants lorsqu’ils évoquent leur méfiance face au télétravail, les managers oublient ce facteur important de la personnalité », confie l’expert. Les dirigeants ont donc un vrai rôle à jouer afin de tenir compte des personnalités différentes lorsque les salariés sont en télétravail : « Une situation gagnant-gagnant pour tous ». En clair, avec moins de paranoïa et plus d’écoute ou d’attention, les managers pourraient voir les bénéfices du travail à distance sur la productivité de leurs salariés.

Vous êtes manager et vous avez dans votre équipe une personnalité très extravertie ? Ce salarié peut très bien réussir à bien travailler à domicile, mais le neuroscientifique conseille de mettre en place un accompagnement spécifique : « Il faudra lui apporter plus de soutien et de motivation lorsqu’il est à distance » conseille Gleb Tsipursky.

Pourquoi ne pas instaurer des points en visio chaque jour afin de lui donner des objectifs à remplir par exemple ? Cela pourrait être une façon de ne pas laisser cette personnalité happée par la solitude ou le sentiment d’isolement. Dans tous les cas, le scientifique ne recommande pas de laisser une personnalité extravertie et peu consciencieuse travailler à distance en permanence.

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