Télétravail : des salariés de moins en moins enthousiastes ?

Après deux années pendant lesquelles il a connu un essor spectaculaire, l’heure du bilan a en partie sonné pour ce nouveau mode de travail. Autrefois plébiscité par les salariés, les limites et inconvénients du télétravail semblent apparaître plus clairement aujourd’hui.

Une prise de conscience des difficultés

"Télétravail : la lune de miel est-elle finie ?" C’est ainsi qu’Allianz Trade, qui a interrogé 3000 personnes en Allemagne, en France et en Italie, présente les résultats de son étude.

Si les salariés perçoivent toujours nettement les avantages du travail à distance comme la fin des trajets domicile-travail, la flexibilité horaire ou la réduction des coûts de transport, la proportion de travailleurs mettant en avant des difficultés liées au télétravail a sensiblement augmenté.

La principale source d’insatisfaction étant l’absence de contacts sociaux et le manque d’opportunité de faire du réseau selon 28% des sondés. Un chiffre qui a doublé par rapport à l’année dernière, comme toutes les autres catégories. Parmi les difficultés pointées du doigt, on retrouve également la frontière floue entre vie privée et vie professionnelle, l’inadaptation de l’espace de travail, la difficulté de jongler entre activités domestiques et responsabilités professionnelles ou encore la baisse de productivité.

Un mode de travail vecteur d’inégalités

En conséquence, le télétravail à 100% n’est plus un horizon idéalisé et la proportion de travailleurs européens qui le souhaite baisse de 25% à 20% en Allemagne et stagne à 15% en Italie. S’il augmente en France, le désir de full remote reste à un niveau très bas (10%).

L’étude pointe également les inégalités d’accès à une bonne connexion internet ou face à la maitrise de l’outil numérique, qui peuvent créer des écarts dans la progression et l’apprentissage des salariés, voire dans leurs possibilités d’obtenir des promotions.

« Le travail à distance n'est pas une solution à "taille unique". La double journée pour les femmes éclipse la flexibilité du travail à domicile, et la fracture numérique (accès à l'internet, compétences numériques et utilisation de l'internet) pourrait creuser les inégalités. Les décideurs politiques et les employeurs doivent garder ces considérations à l'esprit lorsqu'ils conçoivent l'avenir du travail. »

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