Transport, sociabilité, pause dej'... Les effets inattendus du télétravail !

Instauré et généralisé dans l’urgence, la pratique du télétravail a trouvé son rythme de croisière et fait désormais partie du quotidien de très nombreux salariés partout à travers le monde. Petit florilège des conséquences inattendues qu’a engendré le développement du travail à distance.

Des transports en commun saturés en Ile-de-France

Lorsque votre entreprise a instauré le télétravail le lundi et le vendredi, votre premier réflexe a été de vous dire « Youpi, fini les bouchons du lundi matin ! Chouette, adieu les heures de pointes du vendredi en fin de journée ! » Là où le bât blesse, c’est que la majeure partie des entreprises ont instauré le télétravail le lundi et le vendredi...

Or, il y a une région en France où 68% des emplois sont répartis sur 6% du territoire et où la mobilité des salariés est un enjeu majeur : l’Ile-de-France. Résultat, plus personne ne prend les transports en commun le vendredi alors que leur fréquentation explose le mardi… Un problème qui commence à peser sur le système des transports franciliens, comme l’explique la directrice du Transilien Sylvie Charles à TF1 : 

"Un tel différentiel n'est bon pour personne et l'intérêt est de mieux lisser, car dès qu'il y a surcharge, il y a des risques de bousculade, les conducteurs ne peuvent pas respecter le temps de stationnement et par effet boule de neige, le système de transport est moins efficace."

Selon un sondage BVA, un quart des salariés expliquent que rien ne les ferait revenir sur leur lieu de travail le vendredi. L’effet yo-yo dans les transports est donc appelé à durer un certain temps, au grand dam des autorités compétentes qui appellent les entreprises à lisser les jours de télétravail sur la semaine.

Quel est le jour le plus télétravaillé en France ?

La guerre des cafés en Belgique

Et si le télétravail et la crise énergétique aboutissaient à un cocktail détonnant pour… les cafés et restaurants ? Le bouclier tarifaire et le doux mois d’octobre ont pour l’instant permis aux Français d’échapper en partie aux factures d’énergie exorbitantes, mais ce n’est pas le cas de tous nos voisins européens.

En Belgique, certains cafés sont ainsi pris d’assaut par les télétravailleurs, qui y voient une bonne façon de réduire leur facture d’énergie et de profiter du Wifi pour le prix d’un ou deux cafés. Un espace de coworking sympathique pour eux mais un véritable manque à gagner pour les cafetiers et restaurateurs belges, qui n’ont parfois même plus de place à proposer pour leurs clients souhaitant déjeuner le midi… Sans compter la facture d’électricité qui monte en flèche avec tous les ordinateurs branchés.

Certains ont donc développé des techniques plus ou moins agréables pour que les télétravailleurs se sentent le moins à l’aise possible : musique très forte, prises électriques bloquées, Wifi coupé, chauffage baissé, etc. Une guerre des cafés qui pourraient bientôt débarquer en France ?

Un bouleversement de la sociabilité en entreprise

En 2013, un sondage Ispsos révélait que 93% des Français considéraient l’entreprise comme un endroit où l’on se fait des amis. Sans oublier les couples qui se rencontrent sur leur lieu de travail : 14% selon une étude de l’Ined en 2014.

Mais depuis la mise en place du travail hybride, patatras : la sociabilité en entreprise semble bouleversée. Les jeunes stagiaires se retrouvent dans des bureaux déserts les lundis matin et les smileys dans les chats ont remplacé les sourires à la machine à café… Difficile pour un jeune salarié de s’intégrer et de se faire de nouveaux amis dans ces conditions, d’autant que certains n’ont connu que le monde du travail postpandémie. Un jeune salarié nommé Romain témoigne ainsi auprès de 20 Minutes : « En deux jours de présentiel par semaine, c’est quasiment impossible de se faire des amis ou autres. Au bout d’un an, certains se trompent encore dans mon prénom ou ne voient pas qui je suis. »

Toujours pour 20 minutes, la directrice générale de l’Institut d’Accompagnement Psychologique et de Ressources Aude d’Argenlieu explique : « Les jeunes sont particulièrement exposés et vulnérables à ce nouveau monde du travail. Au-delà du manque de social, ils perdent tout le savoir informel : le petit conseil à la machine à café, l’aide en direct, l’apprentissage par mimétisme. Leur formation est moins complète, ce qui les intègre moins. »

La mutation des cantines d’entreprise

Le télétravail a-t-il signé la fin du self à l’ancienne ? Avec seulement trois jours de présence pour deux jours de télétravail pour une majorité de salariés, la baisse de fréquentation se fait rudement sentir chez les acteurs de la restauration collective comme l’évoquait un récent article des Echos. Sodexo France explique ainsi n’avoir retrouvé que 73 % de sa fréquentation de juin 2019 en juin 2022.

Et quand les salariés sont présents au bureau, ils plébiscitent désormais la qualité de la nourriture et un cadre plus sympathique que fonctionnel. Frigos intelligents, click and collect, brasseries haut de gamme, livraison de repas directement au bureau… La restauration d’entreprise se réinvente ! Un mal pour un bien ?

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