Le statut cadre va être remis à plat
Les partenaires sociaux se réunissent jeudi 21 décembre pour redéfinir le statut cadre. Parmi les pistes de réflexion : une clause de conscience permettant aux cadres de démissionner en percevant des indemnités en cas de désaccord éthique avec l'employeur.

C'était annoncé : avec la fusion des caisses Agirc et Arcco, les cadres perdent leur régime spécifique de retraite. Et par là même, ils perdent ce qui, juridiquement, permet de définir la fonction cadre. Alors le statut cadre va-t-il disparaître ? Les partenaires sociaux se sont réunis depuis jeudi 21 décembre pour renégocier ce statut vieillissant et qui n'a plus forcément de sens dans le monde du travail actuel.
"Après la seconde guerre mondiale, les cadres refusaient catégoriquement d’être associés aux ouvriers dans le régime général de sécurité sociale en création. Ils vivaient comme une déchéance d’être mis dans le même panier. Leur assentiment n’a été obtenu que grâce à la création d’une caisse de retraite spécifique, l’Agirc, en 1947", raconte au journal La Croix le sociologue Charles Gadéa, enseignant-chercheur à l’université Paris X-Nanterre.
> Quelle est l'origine du mot cadre ?
Les choses ont bien changé depuis. Le nombre de cadres a été multiplié dans les entreprises - ils représentent 15 % des actifs contre 5 % dans les années 70 - et il est possible d'être cadre sans aucune fonction d'encadrement. De même, alors que dans les années 60 un cadre gagnait un salaire entre 1 et 4 fois supérieur à celui d'un ouvrier, cet écart n'est plus que de 1 à 2,7 aujourd'hui. Banalisé, le statut cadre perd de sa superbe. Et pris entre l'enclume et le marteau, les avantages des cadres ne suffisent plus à motiver les salariés. A tel point que de moins en moins de salariés rêvent d'être promu cadre. Même les cadres estiment que leur statut, propre à la France, devrait être modifié pour adopter la distinction anglaise entre les managers et les non-managers.
Vers une clause de conscience pour les cadres
Réunis jeudi, les partenaires sociaux vont devoir se pencher sur ce qui fait le cadre : l'encadrement. "Le vrai débat portera sur l'élargissement de l'encadrement ou, a contrario, la restriction de l'accès au statut", expliquait au Figaro un membre d'un syndicat. Ils devraient discuter jusqu'à la fin du mois de mars.
Pour rassurer les cadres, il faudra leur donner de nouveaux droits. Parmi les pistes de réflexion : un droit d'expression permettant de critiquer les décisions de l'entreprise sans être mis au placard. "On est demandeurs qu'il y ait un droit à exercer son esprit critique et à proposer des alternatives face à une décision qui serait imposée par des directions d'entreprise, explique à France Info Gérard Mardiné de la CFE-CGC. Qu'il puisse y avoir un droit au désaccord et qu'on puisse exprimer son désaccord sans être sanctionné. Et puis qu'il y ait un droit au respect de l'éthique personnelle".
Du côté de la CFDT, on demande à ce que les cadres bénéficient d'une "clause de conscience". Comme les journalistes, en cas de désaccord avec leur employeur, ils pourraient alors démissionner et toucher des indemnités chômage. Toujours selon France Info, les autres syndicats sont pour cette clause. Elle devrait donc probablement figurer dans l'accord national interprofessionnel. Est-ce que cela sera suffisant pour redonner du lustre au statut cadre ?
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