Antoine, agent de maintenance à la SNCF : « Grâce à l’alternance, j’ai gagné en maturité ! »

La SNCF transporte 5 millions de voyageurs chaque jour. Pour satisfaire tous ces passagers et garantir leur confort et leur sécurité, de nombreux agents de maintenance travaillent sans relâche. C’est le cas d’Antoine Barthélémy.

Le jeune homme de 17 ans a rejoint la société ferroviaire en alternance l’année dernière. En parallèle de son apprentissage, il suit un Bac Pro Maintenance des systèmes de production connectés (MSPC). Il alterne ainsi entre son école située à Eaubonne et le Technicentre Est-Européen localisé à Pantin.

« L’objectif, c’est que les pièces durent le plus longtemps possible »

Rattaché au service Portes-Restauration, Antoine travaille exclusivement sur les TGV qui desservent la région Grand Est : « Je m’occupe surtout de l'entretien et de la réparation des portes de trains, mais aussi des équipements de la voiture-bar (machine à café, micro-ondes…) sur les rames TGV », résume-t-il, en précisant qu’il doit veiller « à ce que les pièces durent le plus longtemps possible ». In fine, toutes ses manipulations permettent « d'assurer la sécurité et le confort des clients ».

Sa journée type ? « Le matin, on commence par un briefing avec un rappel des règles de sécurité et on nous répartit les missions. Ensuite, chacun prend son poste, d’abord on prépare les outils, les fiches de travail, les pièces que l’on doit changer… », énumère-t-il. Ensuite, il poursuit avec la maintenance dont il a la charge, sous la supervision constante de son tuteur, Régis Vollereau.

Ce dernier est attentif à chaque action de son élève. « L’important, c’est que les apprenants écoutent bien les consignes. On les surveille beaucoup avec la sécurité. C'est sur cet aspect que l’on appuie le plus, car on est au contact de l'électricité à haute intensité, ça peut être dangereux », affirme-t-il. Tout au long de son intervention, Antoine doit rendre compte de la traçabilité des manipulations, « ce qui permet de donner le relais aux agents de nuit ».

 « Ce qui me plaît dans ce métier, c’est la polyvalence »

Antoine arrive toujours au travail avec autant d’entrain. « Ce qui me plaît dans ce métier, c’est la polyvalence. On travaille sur des réparations variées. Dans mon poste, je touche à la mécanique, au pneumatique, à l’électrique », s’enthousiasme-t-il.

Au fil des semaines, en étant en permanence sur le terrain, Antoine acquiert des aptitudes techniques et consolide ses soft skills. L’entreprise attend des alternants qu’ils soient « motivés, curieux, qu’ils aient envie d'apprendre, de progresser, mais également qu’ils sachent être proactifs », résume Régis Vollereau. Antoine dispose d’un grand nombre de ces qualités.

Les recruteurs n’avaient, d’ailleurs, pas mis longtemps à détecter son potentiel, lorsqu’il a candidaté. « J’ai postulé sur le site de recrutement de l’entreprise, en joignant mon CV et ma lettre de motivation. J’ai ensuite échangé par mail avec des collaborateurs des ressources humaines, qui m’ont fait passer un entretien de présélection. Puis, j’ai été reçu en entretien par le coordinateur de formation du Technicentre, un RH et un représentant de la direction du matériel, qui m’ont posé des questions techniques sur l’outillage et la sécurité et m’ont demandé d’exposer mes motivations. Et c’était parti ! » se souvient-il.

Un accompagnement double du tuteur et du coordinateur de formation

Antoine a été accompagné dans sa prise de poste par Régis et son N+1. « Au début, les alternants apprennent et reproduisent nos méthodes. Puis, en fonction de leur évolution, on peut commencer à leur confier des petites tâches en autonomie, chacun avance à son rythme et on s’adapte », explique Régis.

Du fait de son âge, Antoine a bénéficié d’un accompagnement un peu différent de ses aînés. « Antoine est arrivé très jeune chez nous (à 15 ans), donc on ne l’a pas lâché aussi tôt que les autres. Étant mineur, il ne peut pas monter sur certains escabeaux et il doit toujours être accompagné sur les interventions électriques », justifie son tuteur. « Mais on lui a quand même confié de nombreuses missions, car il était à l’aise, demandeur, autonome et curieux. »

En parallèle de l’apprentissage technique, Antoine peut compter sur l’appui d’un coordinateur de formation. « C’est lui qui fait le lien entre le lycée et le Technicentre. Il est là pour nous guider, répondre à nos questions et veiller à ce que l’alternance se passe bien. C’est lui qui m’évalue en entreprise et il assiste aussi à mes conseils de classe ». Ce rôle est particulièrement apprécié d’Antoine, qui doit souvent faire face à une grosse charge de travail entre l’école et l’entreprise. « En cours, je dois faire en deux semaines ce que certains de mes camarades (qui ne sont pas en alternance) font en un mois », regrette-t-il.

Des perspectives d’embauche à la clef

Bien que le rythme nécessite beaucoup d’organisation et un plein investissement, Antoine tire un bilan « plus que positif » de cette alternance. « J’ai gagné en maturité », reconnaît-il. Un avis partagé par son tuteur, qui voit en l’apprentissage de nombreux bénéfices : « La différence entre un profil passé par l’alternance et un autre est énorme », réagit-il. « Les alternants deviennent autonomes plus rapidement. Quand on les embauche par la suite et ils sont déjà opérationnels. »

En effet, le passage par la case alternance est d’autant plus encouragé qu’il permet à de nombreux jeunes d’être recrutés en CDD ou CDI. Le groupe évalue à plus de 900 le nombre d’alternants qui décrochent un contrat à l’issue de leur apprentissage.

Antoine aimerait, lui aussi, être embauché à terme. Mais il envisage dans un premier temps de poursuivre son alternance en BTS Gestion de production. En attendant, il encourage, à sa manière, d’autres jeunes à suivre la même voie que lui : « J’ai tourné récemment une vidéo pour la campagne de recrutement dans laquelle je raconte mon quotidien d’alternant. Cet exercice m’a beaucoup plu », confie le jeune ambassadeur, avant de laisser son tuteur conclure : « Le seul conseil que je peux donner à des jeunes qui s’intéressent à nos métiers, c’est de postuler ! La SNCF offre de belles perspectives. Il existe tellement de professions chez nous, chacun peut y trouver son compte ! »