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Augmenter le Smic, ça marche ? Ces pays européens ont essayé

Par Léo Ferté • Publié le

Tour d'horizon des pays de l'UE qui ont tenté d'augmenter le salaire minimum.

Augmenter le Smic, ça marche ? Ces pays européens ont essayé
Parmi les 27 États membres de l'UE, 5 n'ont pas encore de salaire minimum, parmi lesquels l'Italie et la Suède. © Marqs / Adobe Stock

C’est la mesure phare du Nouveau Front Populaire : l’augmentation du Smic à 1600€ net cristallise déjà le débat, alors que la gauche devrait vraisemblablement accéder à des ministères clés dans les prochaines semaines. Si le Smic a déjà été augmenté plusieurs fois (de 10% en 1981 sous François Mitterrand, notamment) et qu'il continue d’évoluer avec l’inflation, cette hausse de 14,3% serait sans précédent sous la Vème République.

Sans surprise, la mesure provoque la crainte des patrons de PME et des membres du futur ex-gouvernement qui prédisent “un désastre économique”. Les économistes eux, sont plus partagés : certains pointent les destructions d’emplois à court terme, la “smicardisation” ou la baisse de compétitivité française. D’autres mettent en avant l’augmentation du pouvoir d’achat, qui stimulerait la production et l’emploi. Ces derniers s'appuient notamment sur les précédents de nos voisins européens qui ont déjà tenté l'expérience : petit tour d’horizon.

L’Espagne

En seulement six ans, la coalition de gauche au pouvoir en Espagne a augmenté le salaire minimum de 54%. Une mesure qui, comme de l’autre côté des Pyrénées, a provoqué une levée de boucliers de la part de l’opposition, des organisations patronales et de la Banque d’Espagne. Cette dernière reconnaîtra plus tard le succès de cette mesure : non seulement elle a accru le pouvoir d’achat et fait augmenter la consommation des ménages, mais le chômage a aussi nettement reculé sur cette période. 

On peut cependant noter qu’en 2018, avant cette impressionnante revalorisation donc, le salaire minimum était de… 750€ net par mois, contre environ 1187€ en France, sur la même période. On peut donc dire que les Espagnols revenaient de loin, comparé à leurs autres voisins européens ! L'écart avec la France s'est donc considérablement réduit : en 2024, le smicard espagnol touche 1200€ net, soit environ 200 de moins que dans l'Hexagone.

L’Allemagne

Le partenaire historique de la France a mis du temps à se doter d’un salaire minimum : il ne date que de 2014, instauré à l'initiative de la chancelière Angela Merkel. Le gouvernement fédéral a adopté une politique de revalorisation de ce Smic à l’allemande, avec une augmentation de 36 %, en partie pour palier à l'inflation. Toujours entre 2018 et 2024 (contre 18% en France, sur la même période). Le taux de chômage, relativement faible outre-Rhin, est resté stable, et le pouvoir d’achat des salariés concernés a connu une hausse de 12% en 2022. Globalement, cette augmentation a contribué à réduire les inégalités entre les salaires minimums et les salaires médians.

Contrairement aux Espagnols, les Allemands étaient, en 2018, déjà plutôt bien lotis à l’échelle de l'UE : 1498€ bruts par mois, en sixième position au classement européen. Depuis, ils oscillent entre la cinquième et la quatrième place, derrière le Luxembourg, l’Irlande, les Pays-Bas et la Belgique.

La Belgique

Notre voisin belge a lui aussi choisi de rehausser de façon significative son RMMMG (équivalent du Smic), qui comme en France, est indexé sur l’inflation. Sous le gouvernement d’Alexander De Croo, pourtant bien moins marqué à gauche que son homologue espagnol, le salaire minimum aura progressé de 400€ net entre octobre 2020 et juin 2024, atteignant la barre des 2000€ brut le 1ᵉʳ avril de la même année. 

En termes de croissance, la Belgique se porte bien : les prévisions pour 2024 tablent sur une augmentation du PIB à 1,3 % en 2024 (0,8 % attendus pour la zone euro), dans la lignée de ces résultats de l’année précédente (1,4%) et bien inférieure à 2022 (3%). Une prospérité qui n’a manifestement pas suffi pour la réélection du Premier ministre belge, poussé à la démission après une lourde défaite de son parti Open VLD, lors des élections générales du pays le 9 juin dernier.

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