Cette activité surprenante dont profitent les salariés qui font la semaine de 4 jours

Si vous mettez un point d’honneur à ne pas sacrifier votre vie personnelle pour votre vie professionnelle, vous sacrifiez probablement autre chose : votre sommeil !

Travailler moins pour dormir plus

Faites le test et demandez à vos proches : que feraient-ils de leur temps supplémentaire dans l’éventualité d’un passage généralisé à la semaine de 4 jours – comme c’est le cas depuis peu en Belgique ?

Fort à parier qu’un grand nombre évoqueront leurs loisirs : finir les livres qui trainent sur la table de chevet, faire plus de sport, prendre enfin ces fameux cours de saxophone, voyager, etc. Beaucoup mentionneront probablement la possibilité pour eux de voir leurs proches plus souvent. Et une petite partie, peut-être plus honnête, n’auront pas peur de vous dire tout simplement « rien » …

Tout faux ! S’ils pouvaient profiter d’un jour de repos supplémentaire, ils le passeraient à dormir - ce qui n’est pas « rien ». Voici la surprenante conclusion de Juliet Schor, sociologue et économiste au Boston College, qui s’est attelée à analyser les nouvelles habitudes de vie de 300 salariés testant la semaine de 4 jours, répartis au sein de 16 entreprises à travers le monde (trois aux Etats-Unis, une en Australie et une douzaine en Irlande), via le programme 4 Days Week Global.

Les résultats de l’étude sont sans appel : ces employés dorment 7,5 heures par nuit en moyenne, soit une heure de plus que les salariés pratiquant un rythme de travail classique (40h en l’occurrence, contre 32h pour les travailleurs à 4 jours). Sur les huit heures de travail économisées, ils en passent donc sept à dormir !

Si Juliet Schor n’a pas été étonnée que les gens dorment plus, elle reconnait auprès de Bloomberg avoir été surprise de constater à quel point « les changements étaient robustes ». Le pourcentage de travailleurs considérés comme privés de sommeil – c’est-à-dire dormant moins de sept heures par nuit – est ainsi passé de 42,6% à 14,5% !

« Le sommeil et le travail sont en compétition »

Ce résultat vous parait contre-intuitif ? Pourquoi un jour de repos en plus nous pousserait à dormir davantage quand on pourrait en profiter pour faire mille autres choses ? Tout simplement parce que vous faites probablement DEJA mille autres choses…

En tant que salarié, vous prenez déjà du temps pour vos loisirs, déjà du temps pour votre famille, pour vos amis… sans que cela ne vous empêche d’effectuer toutes vos heures de travail. Et pour cause, là où vous grignotez du temps, c’est bel et bien sur le sommeil, comme l’explique Christopher Barnes, professeur de gestion à l’université de Washington :

« Le sommeil et le travail sont en compétition l’un avec l’autre et lorsque vous échangez du sommeil contre du travail, c’est un problème. Vous sacrifiez votre santé et n’avez pas de bons résultats au travail (…) Les gens ne sont pas seulement des salariés et des dormeurs. Nous sommes aussi des membres de la famille, des conjoints, des membres de la communauté et des parents, et si nous ne consacrons pas de temps à chacun de ces rôles, les choses s'accumulent. »

Or, la semaine de 4 jours réduit les contraintes de temps de façon globale grâce à ce troisième jour de repos octroyé. Non, vous ne dormiriez pas une journée entière d’affilée, vous auriez juste plus de temps pour tout gérer… En d’autres termes, il serait moins probable que vous vous retrouviez à plier du linge à 22h ou à manger une part de pizza froide à 23h après avoir trainé en afterwork avec des amis.

Et cela est un gain non négligeable pour… votre employeur ! D’après les données préliminaires de Juliet Schor, les travailleurs à 4 jours ont vu leur bien-être et leur productivité s’améliorer. Une évidence pour le professeur Barnes, qui pointe du doigt les conséquences d’un manque de sommeil : comportements contraires à l'éthique, baisse de l'engagement, attitude moins serviable envers les autres, tendances au leadership abusif et agressif… De quoi faire quelques cauchemars !

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