Scénariste à Hollywood : ce n’est pas forcément une bonne situation !
La profession se met en grève et votre série préférée pourrait se retrouver impactée !

Même Hollywood n’est pas épargné par la question de la revalorisation des salaires. Près de 11 000 scénaristes travaillant sur les séries, films et émissions de télévisions phares demandent une revalorisation de leurs conditions de travail et des garanties sur leur emploi face à l’émergence de l’intelligence artificielle.
Après l’échec des négociations avec les principaux studios et plateformes, le puissant syndicat des scénaristes, la Writers Guild of America (WGA) a acté la grève ce matin. Elle pourrait avoir de lourdes conséquences financières pour l’ensemble du secteur audiovisuel américain. Le précédent mouvement social il y a 15 ans avait coûté près de 2 milliards de dollars et retardé la sortie de nombreuses séries télévisées.
Derrières les paillettes d’Hollywood, une histoire syndicale forte
Pour mieux comprendre cette grève, il faut revenir à l’histoire même de la Mecque du cinéma, loin d’être un long film tranquille… Les studios californiens ont connu de nombreux mouvements sociaux. Ce sont les techniciens de studio qui ont fait souffler les premiers vents de révolte sur les tournages, dénonçant leurs journées de travail harassantes dès la fin de la Première Guerre mondiale.
En 1918, ils avaient organisé plusieurs grèves pour demander une hausse de leurs salaires et ont finalement réussi à obtenir un accord en 1926 pour obtenir de meilleures conditions de travail. Le climax de cette lutte syndicale se déroula en octobre 1945 : deux syndicats d’employés des studios s’affrontèrent, faisant 25 blessés pendant l’émeute. Cet épisode historique est resté connu sous le nom « de vendredi sanglant » d’Hollywood.
Du côté des scénaristes et des acteurs, les syndicats viendront plus tard. L’ancêtre de la Writers Guild of America, le syndicat des scénaristes hollywoodiens est né en 1933 en pleine période du « New Deal » qui a fait progresser les droits sociaux des travailleurs américains. Depuis, la Guilde œuvre à la reconnaissance des droits des scénaristes, grands oubliés du cinéma ou des séries car dans l’ombre des acteurs stars ou réalisateurs. Pourtant, sans personne pour inventer les héros et les aventures, point de films ou de séries. Le premier acte marquant du syndicat fut un accord historique signé en 1941 garantissant des contrats écrits et des mentions aux génériques des films.
Récemment, en 2007-2008, une précédente grève des scénaristes avait duré près de 100 jours. Elle avait marqué le monde de l’audiovisuel en interrompant de nombreuses séries de l’époque comme Grey’s Anatomy ou Desperate Housewives. Les scénaristes avaient fini par obtenir gain de cause avec une augmentation de leur rémunération et le doublement de leurs droits sur les produits dérivés des films et séries. Ces deux dernières années, la WGA a par exemple obtenu une revalorisation des cotisations de retraites ainsi qu’un revenu parental après la naissance ou l’adoption d’un enfant. La puissance du syndicat fait d’ailleurs figure d’exception dans un pays où il y a peu de culture de la manifestation et des rassemblements salariés.
Pourquoi les scénaristes veulent une hausse de leur rémunération ?
Des rémunérations jugées trop faibles quand la série connaît un succès mondial
Scénariste à Hollywood ? Difficile d’imaginer meilleur job pour un passionné de cinéma et de séries. Pourtant, les conditions de travail ne sont pas idéales depuis l’avènement et le développement des grandes plateformes de diffusion comme Netflix ou Amazon. De nombreux scénaristes disent avoir dû mal à vivre de leur métier d’écriture. La WGA aimerait que le salaire résiduel, perçu par les scénaristes à chaque diffusion de série, soit revalorisé et varie surtout s’il y a « une réutilisation internationale massive ». En effet, certaines séries connaissent un succès mondial et sont vues par des centaines de milliers de téléspectateurs. LA WGA propose donc que le salaire des scénaristes soit indexé au succès de la série.
En moyenne, pour travailler sur une série ou une émission, les scénaristes peuvent prétendre à un salaire minimum de 7 412 dollars par semaine soit 6 700 euros mais de plus en plus de studios les font travailler sur des séries courtes afin de réduire les coûts.
La menace de l’IA sur le métier de scénariste
De nombreux scénaristes se disent aussi inquiets de l’avenir de leur métier face au développement de l’intelligence artificielle. En mars dernier, la WGA avait proposé que des logiciels comme Chat GPT soient autorisés comme aide à l’écriture des scripts tant que cela n’affectait pas la légitimité et la rémunération des scénaristes. En revanche, le syndicat refuse qu’un studio puisse accepter un scénario entièrement rédigé par l’IA.
Quelle réponse des plateformes de streaming et studios ?
Pour l’instant, un accord avec les studios historiques (Disney, Paramount, Universal) ou les plateformes (Netflix, Amazon, Apple) semble compromis. En effet, le secteur connaît aussi des difficultés économiques et réduit ses dépenses. En février, la plateforme Disney + annonçait la perte de plus de 2 millions d’abonnés et la suppression de 7 000 emplois. L’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) qui représente ces principaux studios font valoir une forte concurrence dans le secteur et une pression des investisseurs pour faire la sourde oreille aux demandes des scénaristes. La grève ne fait donc que commencer….
Crédits photo : logoboom/ stock.adobe.com
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