Un sandwich plutôt qu’un restaurant : comment les salariés font face à l'inflation

« On déjeune où ce midi ? » À cette traditionnelle question qui survient à l’approche de l’heure fatidique, de plus en plus de salariés répondent : « Au supermarché ! » C’est ce que révèle France Info et Le Parisien en sondant travailleurs et patrons d’enseignes de grande distribution. On vous donne quelques conseils pour continuer de bien manger avec un budget serré.

Hausse des ventes des sandwichs baguette, triangle et wraps dans les supermarchés

Avec l’inflation, les habitudes de pause déjeuner changent. Les prix dans le secteur de l’alimentation connaissent une hausse de près de 14,8% selon l’Insee. Conséquence : les salariés n’ont plus les moyens de s’attabler avec leurs collègues au restaurant et privilégient les courses au supermarché. Entre 2021 et 2022, les ventes de sandwichs baguette, triangles, wraps et autres bagels en libre-service ont bondi de 12,5% dans les enseignes de la grande distribution, selon des données du cabinet NielsenIQ transmises à France Info.

Certains magasins concurrencent directement les restaurants en installant des tables et des chaises pour que leurs clients puissent y déguster leur déjeuner dans un espace dédié. Des micro-ondes permettent aussi de réchauffer un plat chaud pour ne pas se contenter que d’un sandwich froid.

Les chaînes de boulangerie s’adaptent en proposant différents menus pour tous les budgets. « Maintenant on est pratiquement autant boulangers que restaurateurs » explique le président de la chaîne Ange Boulangerie dans les colonnes du Parisien. L’enseigne qui propose des tables pour manger sur place dans la plupart de ses boulangeries a observé une affluence en progression de 20% le midi depuis janvier.

Les tickets resto ne suffisent plus pour déjeuner au restaurant

Avec des plats du jour aux alentours de 10 euros et des formules déjeuner avoisinant les 15 euros, les restaurateurs ne peuvent pas rivaliser avec les prix des produits de supermarché. En grande surface, comptez environ 3 euros pour une salade de pâtes ou 2 euros pour un sandwich triangle.

Avec une valeur moyenne de 7,70 euros, les tickets-restaurants couvrent largement les frais de ces produits de supermarché mais ne permettent plus d’assumer un menu au restaurant. « Le moindre petit resto ouvrier, maintenant, c'est 14,90 euros, ce qui laisse 5 ou 6 euros de notre poche », constate Maxime, plombier de 35 ans sur France Info.

Avec ces nouvelles pratiques, les supermarchés font le plein tandis que les restaurant sont désertés. Les grandes villes enregistrent des baisses de fréquentation d’environ 50% à Paris et jusqu’à 70% à Marseille selon le président de la Fédération des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) cité dans le Parisien.

Comment continuer de bien manger malgré la hausse des prix ?

Par contraintes économiques, certains salariés en viennent même à limiter leur repas en réduisant les portions, privilégiant juste une petite salade ou un petit sandwich à 2 ou 3 euros sans prendre de dessert ou d’entrée. Une technique plus économique mais pas forcément recommandée pour une bonne nutrition.

« Le mieux c’est de privilégier les apports en protéines donc avec de la viande rouge ou blanche, du poisson ou des œufs. Si vous êtes végétarien, optez plutôt pour du tofu ou du tempeh. Complétez avec des légumes et des féculents comme des pâtes, du riz ou de la semoule. Au niveau des quantités, prenez une portion de viande de la taille de la paume de votre main, des légumes et une portion de féculents de la taille d'un poing » conseille Vanessa Gouyot, diététicienne-nutritionniste. Et en dessert : un fruit de saison ou une compote allégée en sucres !

Pour faire des économies tout en continuant de manger équilibré, mieux vaut privilégier la gamelle. En apportant votre plat préparé à l’avance, vous pouvez réutiliser vos restes de la veille et respecter les portions nécessaires pour être bien rassasié et éviter de vous jeter sur des friandises à l’heure du goûter.

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