Idée reçue : non, les salariés ne sont pas toujours hostiles au changement
De nombreux mangers pensent que leurs collaborateurs ne seront pas capables de s'adapter à l'évolution de l'économie. A tort affirment des chercheurs de la Harvard Business School selon qui "vos employés sont bien plus prêts à évoluer que vous ne le pensez".

Les employés sont-ils capables de s'adapter à la robotisation, à l'obsolescence programmée des compétences ? "La majorité des gens qui ont un emploi en voie de disparition n'ont pas conscience de ce qui se trame. Mes salariés en call-center ne sont pas capables et ne veulent pas non plus changer", tranche le chef stratégie d'une banque allemande dans un article récemment publié dans la HBR.
Péremptoire et guère fondé jugent, à l'inverse, des chercheurs de la fameuse revue et du Boston Consulting Group. "Votre force de travail est bien plus adaptable que vous ne le pensez", expliquent-ils après avoir interrogé 11 000 employés et 6 500 dirigeants de huit pays (Allemagne, Brésil, Chine, Espagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, Inde, Indonésie, Japon et Suède). Leur principal conclusion est que les dirigeants se lamentent de ne pas trouver le personnel recherché tandis que les salariés font part de leur volonté de se former pour s'adapter...
Des visions différentes de l'emploi
Les chercheurs estiment que les patrons ont une vision de l'emploi uniquement centrée sur les technologies et les possibles disruptions du marché du travail qu'elles vont engendrer. Pour les chercheurs, c'est davantage un large éventail de facteurs qui transforment la nature du travail. Et, selon eux, les entreprises devraient tous les prendre en compte. Ils ont ainsi identifié 17 facteurs de changements qu'ils ont classé en six grandes catégories :
- Le changement technologique
- La demande croissante de compétences
- L'évolution des attentes des employés
- L'évolution démographique des salariés (femmes, migrants, personnes âgées...)
- L'évolution des modèles de travail
- L'environnement d'affaires changeant
Questionnés sur les points les plus importants sur l'évolution du travail, il s'avère qu'employés et managers ont souvent des points de vue différent. Par exemple les cadres minimisent l'importance de la "gig economy" dans l'évolution du travail quand les salariés jugent positivement les plateformes de missions payées à la tâche et le freelancing. De même, les chercheurs estiment que les "travailleurs semblent plus adaptables et optimistes concernant le futur que les leaders veulent bien le reconnaître".
Dans la même veine est cité, dans un article du Monde, le sociologue Dominique Turcq pour qui les technologies numériques peuvent "apporter des savoir-faire à ceux qui n’en ont pas, ou qui n’ont pas les bons, et permettre ainsi une montée en capacités de personnes dont on jugeait les compétences trop faibles dans le monde précédent".
Pour y arriver, les salariés ont bien conscience de la nécessité de se former. Sur les employés des huit pays étudiés, la majorité estime que cela doit être un projet personnel, sauf en France où ils estiment que c'est avant tout au gouvernement de prendre en charge leur formation... Cela peut prêter à sourire mais ne doit pas masquer une réalité : les salariés ne resteront pas dans des entreprises qui ne leur permettront pas de progresser et de rester employables, une compétence pourtant régulièrement mise en avant par les organisations. Plutôt que de chercher à gagner la guerre des talents, les RH devraient davantage réfléchir à former les salariés pour les motiver à rester.
(Getty images / relif)
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