Salarié et parent : 5 conseils pour arrêter de culpabiliser !

« Il y a une double injonction qui pèse sur tous les parents : travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever ses enfants comme si on n'avait pas de travail. » C’est le constat réalisé par Anne Peymirat, coach et fondatrice de Calmer Parenting, entreprise de conseils en parentalité et autrice du livre Le syndrome du wonderparent publié aux éditions Payot.

À travers cet ouvrage riche en témoignages et exemples concrets, elle délivre plein de conseils pour tous les parents actifs ! Voici quelques points que vous pouvez appliquer pour vous épanouir sans culpabiliser dans votre travail et votre quotidien de parent.

1- Apprenez à prioriser vos tâches

Quand on est parent, la liste des choses à faire au quotidien est très longue et il est fréquent de ne pas réussir à avoir tout réalisé, à la fin de sa journée. Anne Peymirat recommande donc de choisir ses priorités et ses objectifs en utilisant un outil simple et efficace : la matrice d’Eisenhower. « Inscrivez en premier lieu, vos tâches importantes et urgentes : ce que vous devez vraiment faire dans la semaine. En deuxième, ce qui est à planifier mais pas indispensable pour le moment. Enfin en dernier, les tâches non importantes et non urgentes : vous pouvez les abandonner, et celles qui sont non importantes mais urgentes seront à déléguer ! »

L’idée c’est de réussir à vous mettre moins la pression et prendre du recul sur vos priorités : « Parfois, votre objectif sera juste de sortir du culte de la performance et de l’action :  trouver deux heures pour bouquiner dans votre canapé sera dans vos tâches urgentes et importantes de la semaine », confie l’experte dans son livre.

2- Oser parler de son organisation professionnelle et familiale

« Il faut prendre conscience du travail que l’on accomplit au quotidien pour se sentir légitime d’imposer son organisation. L’idée c’est de pouvoir dire : le soir je serai partie à 17H30, et le matin je serai là dès 8h30 », affirme Anne Peymirat. Il faut être clair avec son manager sur son organisation de travail et de vie personnelle afin que tout le monde soit gagnant. « Je pense à un exemple en particulier d’une salariée qui avait son appel d’équipe à 18h et elle le faisait tout en donnant le bain à son fils. Dans cette situation, on est bien nulle part. Finalement, après un échange ensemble, elle a demandé à décaler cet appel à 16H. »

N’hésitez pas à demander que les réunions récurrentes soient avancées d’une heure ou deux. « Vous pouvez, par exemple, le formuler de cette façon : est-ce possible de convenir d’une nouvelle heure pour cette réunion à compter de telle date ? Cela ne devrait poser de problèmes à personne. » Evidemment, restez souple sur certaines contraintes occasionnelles : s’il y a vraiment un point d’urgence à réaliser pour ne pas retarder le reste de l’équipe, vous pourrez vous rendre disponible à 18H.

3- Savoir dire non pour faire comprendre ses contraintes

Votre chef veut vous mettre sur un dossier de dernière minute mais cela chamboule toute votre organisation de travail car vous devez impérativement récupérer votre enfant chez sa baby-sitter à 17H30 ou l’accompagner à un rendez-vous médical ? Il faut que vous réussissiez à lui dire non, en étant ferme mais sans agressivité. « Si la demande émane de votre supérieur hiérarchique, vous pouvez questionner ses propres priorités en listant vos tâches en cours : je termine actuellement tel dossier, donc je peux soit me mettre sur ce que tu me demandes, soit le finir d’ici ce soir, qu’est-ce que tu juges prioritaire ? », conseille Anne Peymirat.

4- Ne pas se freiner sur des opportunités professionnelles

Notre experte veut mettre fin à une fausse croyance : « Avoir des enfants ne signifie pas dire non à des opportunités intéressantes. Les parents actifs se mettent souvent des barrières par rapport à de nouveaux défis professionnels, par peur de ne pas réussir ou de manquer de temps pour se lancer à fond ! »

Pour augmenter vos chances d’entendre parler de nouveaux postes disponibles, entretenez votre réseau professionnel. « Il est tentant, quand on est parent, de gagner du temps sur sa journée de travail en refusant une pause déjeuner au restaurant avec ses collègues, une pause-café prolongée ou un after-work avec des jeunes sans enfants mais ces moments vous permettent de gagner en visibilité dans l’entreprise. » Alors, de temps en temps, laissez-vous tenter par un évènement surtout lorsqu’il vous permet de voir plusieurs collègues de différents services en une seule fois : vous ne le regretterez pas !

5- Répondre quand vous avez des remarques stéréotypées

Lorsque des propos vous dérangent ou vous mettent mal à l’aise, ne restez pas muet. Par exemple, si vous trouvez les questions d’un collègue ou d’un manager trop intrusives par rapport à votre organisation personnelle, Anne Peymirat conseille de ramener subtilement le sujet sur le travail : « Lorsque quelqu’un vous dit : alors comment tu t’organises avec tes enfants ? Vous pouvez dire : ça se passe très bien merci, je me demandais au fait que penses-tu de la réorganisation de l’équipe ? »

De même si vous avez des réflexions à votre retour de congé maternité du type : « C’était bien les congés ? » laissant entendre que vous revenez bien reposée après la naissance d'un enfant. L’experte suggère de jouer la carte de l’humour : « J’ai bien cherché une maternité aux Seychelles mais je n’ai pas trouvé, du coup, je suis resté à Asnières ! »

Les pères peuvent aussi être confrontés à ce genre de remarques, si leur organisation ne semble pas être du goût de celles de leurs collègues. Anne Peymirat raconte dans son livre qu’un salarié lui a raconté s’être vu reproché de partir chercher ses enfants plus tôt : « Tu lui as dit à ta femme que tu avais un vrai boulot ? Elle ne peut pas s’en occuper ? Ce à quoi il a répondu : elle aussi a un vrai boulot ! » Ces réponses peuvent vraiment permettre de faire changer le regard et de libérer la parole sur le sujet pour d’autres membres de l’équipe.

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