Etes-vous bien payé ? Voici combien gagnent les 1% les plus riches... et les autres !

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a dévoilé sa dernière étude sur les salaires du secteur privé en 2022. Hausse des rémunérations, répartition, inégalités hommes-femmes… On fait le point sur les derniers chiffres à connaître.

Où vous situez-vous sur la courbe des salaires ?

C’est la question que l’on se pose tous en regardant les courbes et graphiques de l’Insee : a-t-on un bon salaire en comparaison du reste des salariés français ? Premier chiffre à connaître : le salaire moyen. En équivalent temps plein (EQTP), dans le secteur privé, la rémunération moyenne d’un salarié est de 3 466 euros brut, soit 2 630 euros net par mois.

L’Institut de statistique constate ainsi une hausse des salaires par rapport à 2021 : en moyenne + 4,4% en brut. Une augmentation très élevée par rapport aux trente dernières années, directement liée à l’inflation de ces derniers mois, précise l’Insee. En effet, outre les accords de branche ou d’entreprise et le versement de primes exceptionnelles, le Smic a connu trois revalorisations successives au cours de l’année. De quoi faire augmenter la moyenne ! Pourtant, en raison de la forte inflation (+5,2% en 2022), la baisse du pouvoir d’achat pour un salaire net EQTP est la plus forte depuis 1996.

Mais pour réellement savoir où vous vous situez sur la courbe des salaires, il convient de regarder le salaire médian : 2 091 euros net (soit un peu moins de 2 650 euros brut). La moitié des salariés gagnent plus, l’autre moitié gagne moins. Comme chaque année, on constate une très forte concentration des salaires au bas de l’échelle. En effet, 80% des Français ont une rémunération comprise entre le Smic et 3 500 euros net. Le 1% de Français les mieux rémunérés gagnent, quant à eux, plus de 9 973 euros, soit 7,5 fois le Smic.

Bonne nouvelle du côté des inégalités salariales

Nous vous en parlions en début de semaine. Pourquoi dit-on que les femmes travaillent gratuitement à partir du 6 novembre ? S’il s’agit d’une date symbolique et sujette à une bataille de chiffres, elle souligne la persistance des écarts de salaire entre femmes et hommes dans la société française.

Dans sa dernière étude, l’Insee nous apprend que l’écart de salaire moyen entre femmes et hommes continue de se réduire, de 0,7 point en 2022, pour s’établir à 14,1% en EQTP. Depuis 2008, l’écart s’est ainsi réduit de 6,8 points. La dynamique semble donc positive. Néanmoins, l’institut statistique souligne la faible représentation des femmes parmi les plus hauts revenus. Elles représentent à peine un quart des 1% de salariés les mieux payés.

De même, l’Insee rappelle que, à profession identique au sein d’une même entreprise, l’écart salarial est de 4% dans le secteur privé. Or, c’est bien là le problème ! Si cet écart semblerait presque résiduel, il ne traduit pas du tout l’ampleur des inégalités :

« L’écart salarial entre femmes et hommes reflète en premier lieu l’effet de la ségrégation professionnelle et des inégalités qui l’accompagnent : la structure des emplois par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi n’est pas la même pour les femmes et pour les hommes. »

Crédits photo : Insee, base Tous salariés 2022 / Capture HelloWork