Salaire : vaut-il mieux être embauché en CDD ou en CDI ?

Parmi les avantages du CDD, contrat de travail à durée déterminée, on cite souvent ses contreparties sonnantes et trébuchantes, comme l'indemnité de fin de contrat (10% du montant du salaire total brut) par exemple, qui viennent palier une certaine précarité de ce type d’embauche. Or, même en accumulant ces avantages, le CDD reste moins rémunérateur que le CDI.

Près de 15 % d’écart entre les deux

En 2014, la rémunération horaire brute moyenne en CDD était inférieure de 14,4 %, en moyenne, à celle d'un salarié en CDI, selon une étude de la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail. Un écart de salaire qui s'est heureusement réduit par rapport à 2009, où il fricotait avec les 20 % (18,5 %) ! Plusieurs éléments permettent d'expliquer cette différence de rémunération qui persiste entre CDD et CDI.

• Quels sont les secteurs qui recrutent le plus en CDI ?

Une part variable plus avantageuse quand on est en CDI

Plus qu’une différence de rémunération horaire brute à proprement parler, l'écart entre CDD et CDI tient avant tout aux primes et autres compléments de salaire. En effet, malgré la prime de précarité réservée exclusivement aux CDD, les salariés temporaires ne sont pas aussi bien lotis que leurs homologues par rapport aux primes qui peuvent être versées durant le contrat. On entend par là les primes d’ancienneté, les primes de fin d’année comme le 13^ème mois, ou autres avantages en nature. La quasi-totalité des CDI (93%) perçoivent ces « parts variables de rémunération », comme les nomme l’étude, contre 70,2% des CDD. Qui plus est, la Dares démontre même que « quand les employés en touchent, ce n’est qu’à hauteur de 2,3 € par heure en CDD, contre 3,9 € par heure en CDI ». Enfin, la différence entre CDI et CDD s’explique également avec la part d’heures supplémentaires, qui sont plus nombreuses chez les salariés permanents (46,7%, contre 38,1%).

• Les différents types de primes pour les salariés

Des salariés en CDD plus jeunes et avec moins de responsabilités

L’âge des salariés en CDD y est aussi pour beaucoup. La moitié des employés temporaires (50,3%) ne dépasse pas la trentaine d’années. Inversement, près de six travailleurs en CDI sur dix ont plus de quarante ans. Et, en général, les juniors touchent par définition moins que leurs aînés. « La rémunération est évidemment plus faible pour les jeunes sans ancienneté, pour lesquels il s’agit d’une rémunération d’embauche avant toute évolution de carrière », commente l’étude. En outre, près de 8 salariés en CDD sur 10 ont moins de deux ans d'ancienneté dans leur entreprise, ce qui ne leur permet pas d’occuper des postes à responsabilité, et donc plus rémunérateurs.

Pour autant, entre un junior en CDD et un junior en CDI, l'écart de salaire n’est pas si spectaculaire. « Parmi les jeunes salariés de moins de 30 ans, le différentiel de rémunération n'est que de 3,1 % » précise la Dares. Idem pour ceux ayant peu d'ancienneté dans l'entreprise. Ils perçoivent des rémunérations horaires moyennes proches d'un CDD, mais si dans les deux cas, l’écart reste toujours en faveur des salariés en CDI.

La taille de l'entreprise joue aussi

Au sein des grandes entreprises (500 salariés ou plus), les écarts se creusent encore davantage. Les CDI, qui perçoivent en moyenne 20,2 euros de l'heure, y gagnent en moyenne 23,4% de plus que les CDD. La quasi-totalité (96%) perçoit des composantes variables de rémunération contre 72% des salariés en CDD. Inversement, l'écart est moins sensible dans les plus petites entreprises (10 à 99 salariés) où les CDI sont moins nombreux à toucher des compléments de rémunération (89,3% pour les CDI, contre 64% pour les CDD).

Les Français sont les moins satisfaits de leur salaire

CDD ou CDI, lorsque l’on interroge les Français sur leur sentiment à la réception de leur salaire, le taux de « satisfaction » se hisse péniblement à 43 %, soit l'un des plus bas d'Europe, selon le cabinet de paie et services en ressources humaines ADP. 14 % sont « déçus », 12 % carrément « frustrés », voire « anxieux » 3 % et « jaloux » 2 % !

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