Salaire, transparence des offres : les recruteurs de plus en plus à l’écoute des candidats

En sondant 15 ans d’enquêtes sur les pratiques des recruteurs et les attentes des candidats, HelloWork révèle les évolutions des rapports entre candidats et recruteurs. La transparence est désormais de mise dans les offres d’emploi, en termes de salaire, d’avantages financiers, de culture d’entreprise ou de politique de télétravail. Candidats comme recruteurs semble désormais dans un rapport de force plus équilibré qui s’avère finalement gagnant-gagnant des deux côtés.

Le salaire et l’ambiance de travail, des critères déterminants pour choisir un job

En 2024, la recherche d’une nouvelle opportunité professionnelle passe avant tout par une recherche d’un bon équilibre vie pro et vie perso. Ainsi, la distance du domicile apparaît comme le premier critère d’importance pour choisir une entreprise et éviter des temps de trajets trop longs qui empiètent sur les activités personnelles. 69% des candidats regardent la situation géographique avant de s’intéresser aux valeurs et au cœur d’activité de l’entreprise. Dix ans auparavant, en 2013, c’était l’activité de l’entreprise qui était le premier critère de choix des candidats.

Les attentes des candidats ont donc radicalement changé en 10 ans. « La motivation des salariés n’est simplement plus la même : leur intérêt pour une boîte se trouve dans ce qu’elle va porter, la capacité à les faire progresser, à proposer des missions intéressantes et, in fine, à avoir un travail qui est plutôt agréable. Et c’est un marqueur très clair de l’évolution du marché ces 15 dernières années », explique François Leverger, directeur général d’HelloWork.

La recherche d’un bon équilibre vie pro et vie perso rentre aussi en ligne de compte pour les candidats qui plébiscitent en premier lieu les avantages financiers d’un job (13^e mois ou participation) mais également le nombre de RTT ou de congés. Avoir du temps ou de l’argent ? On peut penser que l’affichage de l’un de ses deux avantages dès l'offre d'emploi peut influencer leur décision de postuler.

Des recruteurs obligés de jouer la carte de la transparence

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2022, les recruteurs étaient 30% à indiquer le salaire sur leurs offres d’emploi. En 2024, ils sont 60,6%.  Cette évolution montre que les recruteurs ont dû s’adapter rapidement aux nouvelles attentes des candidats qui bénéficient d’un marché de l’emploi dynamique leur permettant de faire le meilleur choix pour eux.

En 2024, ils sont 64% à affirmer que le salaire est un élément qui retient leur attention sur une offre d’emploi, contre 45% en 2016. Désormais, la mention du salaire apparaît de plus en plus comme incontournable si les employeurs veulent attirer les candidats.

Ce que confirme François Leverger : « Dans l’esprit des candidats, c’est comme s’ils ne connaissait pas le prix d’un produit avant de l’acheter, ils veulent savoir le montant du salaire avant de faire leur choix pour un poste. »

En adéquation avec les attentes des candidats, les recruteurs indiquent désormais presque systématiquement les avantages financiers du poste, le salaire et les infos sur la culture d’entreprise.

De même, la transparence progresse aussi concernant les étapes des processus de recrutement : 31,6% des recruteurs indiquent le nombre d’entretiens à prévoir et leurs contenus. Les refus sont également mieux expliqués puisqu’en 2024, un candidat sur deux dit recevoir, parfois ou généralement, une réponse à sa candidature quand il n’est pas retenu. Il n’était que 26% à le souligner en 2016, preuve aussi que l’évolution des pratiques est en bonne voie.

Ce qui laisse espérer un marché de l’emploi de plus en plus équilibré côté recruteurs comme candidats dans les prochaines années. Tel est le souhait de François Leverger : « Il faut continuer de faire vivre cette vision du recrutement comme une adéquation entre des besoins de compétences d’un côté et des compétences de l’autre, sans que ce soit un monde conflictuel mais plutôt aussi un monde où les entreprises font aussi tout pour garder leurs collaborateurs. »