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Face à la pénurie de saisonniers, l'hôtellerie-restauration veut recruter à l'étranger

Par Hugo Diverres • Publié le 16 mai 2022 à 14h50

A l’approche de l’été, les professionnels du secteur pourraient se tourner vers la Tunisie pour recruter une partie de leur personnel.

Face à la pénurie de saisonniers, l'hôtellerie-restauration veut recruter à l'étranger

Malgré de récentes augmentations de salaires, le secteur de l’hôtellerie-restauration est toujours confronté à une pénurie de main d’œuvre et 200 000 postes saisonniers pourraient être non-pourvus cet été en France.

Malgré les hausses de salaires, une pénurie de saisonniers se profile

L’hôtellerie-restauration ne parvient toujours pas à recruter à la hauteur de ses besoins. Or la saison estivale approche à grands pas : près de 200 000 postes de saisonniers pourraient ainsi être non pourvus cet été, estime l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH). De quoi inquiéter les professionnels du secteur, qui craignent de manquer de bras au plus fort de la saison…

Comme nous le relations en début d’année, La CFDT et les représentants du patronat ont pourtant signé un accord le 17 janvier dernier octroyant une augmentation moyenne de 16% des salaires à partir du 1^er avril, avec une rémunération minimum supérieure de 5% au Smic. Trop peu, trop tard ? Ces annonces ne semblent en tout cas pas avoir redonné l’attractivité nécessaire au secteur.

« Ce n'est pas nouveau que l'industrie hôtelière, la restauration manquent de main d'œuvre. C'était le cas avant le Covid et cela s'est aggravé avec la crise sanitaire. On parle de 150 000 salariés qui ont quitté le secteur pour d'autres activités » témoigne Olivier Guivarch, secrétaire général de la CFDT Services, auprès de France Info.

Car le manque d’attractivité ne vient pas seulement des faibles salaires mais aussi des conditions de travail : ce sont des métiers réputés durs et parfois ingrats. Les syndicats du secteur appellent ainsi à limiter les coupures entre les services du midi et du soir ou à laisser plus de week-ends libres. Pour les saisonniers, le logement sur place est également souvent un problème majeur qui vient compliquer leurs candidatures.

Des travailleurs étrangers à la rescousse

Pour pallier le manque, l’UMIH envisage donc de recruter des saisonniers à l’étranger : des Tunisiens diplômés du secteur qui ne trouvent pas de travail chez eux. Ces saisonniers pourront travailler jusqu’à 5 mois maximum pour au moins un Smic et un salaire devant respecter la grille de l’hôtellerie-restauration.

"On commence par la Tunisie, parce que c'est eux qui sont demandeurs (…) et l'objectif, c'est qu'en 2023, on ait des milliers et des milliers de candidatures.", explique Thierry Grégoire, le président de l'UMIH saisonniers au micro de France Info.

Pour Olivier Guivarch, cette annonce est surtout « la révélation d'un manque d'attractivité globale. Les employeurs cherchent des solutions, c'est une sorte d'appel au secours. » Il considère cependant que le chiffre de 200 000 postes non pourvus est un peu gonflé : « Aujourd'hui, il y a à peu près 350 000 à 400 000 salariés saisonniers, donc je pense que c'est exagéré de parler de 200 000 salariés saisonniers étrangers qui viendraient en France. »