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Être bien au travail

Réforme de la formation professionnelle : ce que cela va changer pour les cadres

Par Guirec Gombert • Mis à jour le , publié à 10h02

Alors que les cadres ont toujours davantage bénéficié de la formation professionnelle au cours de leur carrière, le gouvernement entend, par sa réforme, privilégier les salariés les moins diplômés.

Réforme de la formation professionnelle : ce que cela va changer pour les cadres

Des chiffres martelés. Pour faire accepter son "big bang" de la formation professionnelle, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a rappelé les inégalités qui existent entre les salariés quand il s'agit de monter en compétences. La formation professionnelle bénéficie ainsi aujourd'hui principalement aux cadres. Parmi les 36 % de salariés qui se sont formés en 2016, 66 % d'entre eux étaient des cadres. "En France, l'argent de la formation va aux cadres des grandes entreprises", résume au HuffPost le chef économiste de Natixis, Patrick Artus. Autre inégalité : les personnes en poste accèdent davantage à des formations professionnelles que celles au chômage ou en situation d'inactivité.

Le taux de recours à la formation demeure cependant faible quelle que soit la catégorie socio-professionnelle. Selon une étude de la Dares, en 2016, le taux de recours au Compte personnel de formation (CPF) était de 1,7 % chez les cadres contre 0,8 % pour les professions intermédiaires, 0,9 % pour les employés et 0,5 % pour les ouvriers. De même, les salariés des entreprises de plus de 50 salariés ont davantage recours au CPF que ceux évoluant dans des entreprises plus petites. Un chiffre toutefois permet de comprendre l’inefficacité actuelle de la formation professionnelle : sur les 32 milliards d'euros collectés, seulement 13 % servent à la formation des chômeurs... 

Un portefeuille en euros et non plus en heures

Parmi les 12 mesures annoncées par Muriel Pénicaud, la principale est certainement le passage d'un compte professionnel crédité en euros et non plus en heures. Ainsi, le CPF sera crédité de 500€ par an, ou de 800 pour les moins qualifiés, jusqu'à hauteur de 5. 000 et 8. 000 euros sur 10 ans. Surtout, c'est le salarié qui décidera de le dépenser dans l'organisme agréé de son choix. Pour l'aider à choisir, le gouvernement a retenu l'idée de l'Institut Montaigne, à savoir une plateforme numérique, type Tripadvisor des formations... Pour le gouvernement, c'est un moyen de responsabiliser les salariés. Les syndicats, eux voient plus une "individualisation totale des travailleurs, désormais seuls responsables de leur employabilité" qui "fragilise encore le monde du travail", regrette la CGT. La CFDT estime de son côté que la monétisation du CPF "ne doit pas être un affaiblissement des droits des salariés".

Pour le gouvernement, ces sommes en argent doivent permettre de visualiser d'un coup d’œil les formations accessibles et faciliter les reconversions. Selon le ministère du Travail, avec 800 euros vous pouvez passer le TOEIC et avec 5. 000, suivre une formation d'assistant de vie aux familles ou de développeur web. Il faudra miser sur le double pour se reconvertir en installateur de chauffage, climatisation, sanitaire et énergies renouvelables...

> Reconversion : ces cadres qui ont changé de vie

Un "nivellement par le bas" ?

Les cadres, certes les plus diplômés et les plus à l'abri du chômage, auront donc moins d'argent pour se former et travailler leur employabilité. "Un deux poids, deux mesures", selon Laurent Berger, le patron de la CFDT. Celui-ci évoque même un "nivellement par le bas" et l'incapacité pour le salarié d'accéder à des formations désormais trop onéreuses. D'autant que les formations des cadres sont souvent beaucoup plus chères que celles des ouvriers...

> Simplification administrative, appli mobile, reconversion… Que change la réforme de la formation ?

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