À 57 ans, Sylvie a osé se lancer dans une reconversion pour devenir indépendante !

Se reconvertir à l’âge où la plupart des travailleurs comptent leurs points de retraite, c’est ce qu’a osé faire Sylvie, 57 ans. Cette ancienne attachée territoriale vient de créer son entreprise dans la correction et la relecture. Elle nous raconte son parcours.

Un congé sabbatique pour pouvoir se lancer sereinement

Cette sensation désagréable d’avoir fait le tour de son travail, Sylvie la ressentait depuis plusieurs années. Elle en avait assez du poids de la hiérarchie, des horaires fixes et des trajets quotidiens. Après 30 ans d’une belle carrière dans la fonction publique où elle a occupé différents postes de management, elle aurait pu se contenter d’attendre sa retraite pour se consacrer à sa passion ou sa famille. Parce qu’après tout, il est normal de se lasser de son travail quand on le fait depuis longtemps. Seulement, Sylvie n’avait pas envie de mettre un terme à sa vie professionnelle de la sorte. « Au fond, je crois que la retraite ne m’évoque pas grand-chose … » sourit-elle. À 57 ans, au lieu de se résigner, elle demande une disponibilité à son employeur pour réfléchir à son nouvel avenir.

En mars 2021, elle dépose un dossier pour obtenir cette forme de congé sabbatique accordé aux fonctionnaires afin de pouvoir créer une entreprise ou de faire une pause dans leur carrière. « La disponibilité était un choix sécurisant, je ne perdais pas totalement mon travail ni mon statut de fonctionnaire puisque je pouvais le retrouver à tout moment. Cependant, je n’étais plus payée  », confie Sylvie.

Après avoir franchi une dernière fois le seuil de son entreprise, elle prend enfin le temps de souffler : « Je voulais réfléchir à mes envies professionnelles. J'ai retrouvé un cahier où j’avais noté plein d’idées de reconversion, ça allait de la vente de fromages à la reliure, mais c’est le dernier métier inscrit qui a retenu mon attention : correctrice-relectrice. En effet, j’ai toujours été amoureuse de la langue française, de sa finesse et de sa complexité. C’était logique. »

Installée derrière son ordinateur chez elle, affranchie des contraintes de son ancien poste, Sylvie passe ses journées à éplucher les informations consacrées à sa reconversion. Elle rentre en contact avec des personnes qui se sont aussi lancées en tant que correctrice-relectrice indépendante. Leurs retours d’expérience finissent par la convaincre qu’elle va dans la bonne direction. Après une formation de huit mois et l’obtention du certificat Voltaire attestant de son excellente maîtrise de la langue française, la voilà prête à endosser son nouveau statut d’indépendante.

Le défi de se retrouver seule à la tête de sa propre entreprise

Première étape de cette nouvelle vie professionnelle, son site internet est lancé avec l’aide de son compagnon. Dans le même temps, elle doit effectuer les démarches administratives liées à sa création d’entreprise : « Cette partie fait souvent peur mais j’ai trouvé facilement des conseils. Pour l'Urssaf, j’ai eu un conseiller au téléphone qui m’a tout expliqué. J’ai pu aussi bénéficier d’un accompagnement de la chambre de commerce et d’industrie. Globalement, j’ai trouvé que j’avais été bien accompagnée. J’ai choisi une banque dédiée aux indépendants car elle m’a semblé pratique d’utilisation et réactive.»

Début 2022, son entreprise prend forme, et les premiers clients toquent à sa porte. « Dès que j’ai démarré avec mon site, j’ai reçu une demande, une écrivaine qui avait besoin d’une correction pour son premier roman. Je n’avais même pas encore mon SIRET. » Sylvie prend vite le pli de sa vie d’indépendante. « Je pense que j’avais vraiment cette envie d’autonomie depuis longtemps donc mon quotidien d’avant ne m’a pas manqué. Mes compétences de mes anciennes expériences professionnelles m’ont servi, que ce soit la rigueur ou le sens de l’organisation. Il faut aussi avoir confiance en soi car on est seul à décider et à trancher. »

Sa seule appréhension ? L’aspect commercial auquel l’ancienne fonctionnaire était moins habituée : « J’ai un petit rituel secret pour me rassurer par rapport à ça. Je garde à côté de mon bureau, ce que j’appelle « un bocal de gratitudes », que je remplis de compliments ou de retours positifs de mes clients. Quand je traverse une période de doute, je relis ces petits messages et ça me fait du bien ! »

Une reconversion presque vitale

Pendant l’apprentissage de ce nouveau métier, Sylvie n’a jamais eu de regrets : « Je me souviens de mes trajets quotidiens dans les transports et des réunions qui ne servaient à rien et je suis persuadée d’avoir fait le bon choix ! Maintenant, je travaille depuis Lyon ou le Vercors, et j’organise mon temps comme je le souhaite. »

Dans les prochaines années, la nouvelle cheffe d’entreprise espère acquérir plus d’expérience sur la maîtrise des réseaux sociaux et des nouvelles technologies comme Chat GPT. « C’est le point sur lequel je suis moins à l’aise à l’heure actuelle mais je me forme et j’apprends des nouvelles choses en permanence ! »

Aux personnes qui lui demandent des conseils pour se reconvertir, Sylvie les encourage tout en s’assurant qu’elles ont envie d’assumer une part de risque : « Pour se reconvertir, il faut avoir envie de sortir de sa zone de confort, aimer la découverte et la confrontation avec la nouveauté ». Un tempérament énergique et déterminé comme celui de Sylvie est forcément un plus. D’ailleurs elle reconnaît qu’elle n’est pas du genre à se décourager facilement. « Cette reconversion était presque vitale pour retrouver de l’élan ! », s’exclame-t-elle. Désormais Sylvie avoue être prête à travailler « jusqu’à ses 75 ans » si la forme est toujours là ! C’est tout ce que l’on lui souhaite !

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