Ils ont tout quitté pour vivre de leur passion pour les animaux
Trois anciens salariés racontent leur reconversion.

Par amour des animaux, Marion, Didier et Lucie ont changé radicalement de vie professionnelle. De postes à responsabilités à la garde de chiens, de chats ou encore l’élevage d’ânes, ils nous racontent leurs parcours de reconversion, entre inquiétude et épanouissement retrouvé !
Oser se lancer parce que c’est le moment
Les histoires de changement de vie commencent souvent par l’émergence d’une petite idée longtemps gardée dans un coin de notre tête. Progressivement, elle s’impose dans le quotidien. Et s’il fallait la suivre ? Et si c’était le bon moment de tenter de vivre de sa passion ?
Amoureuse des chats et engagée pour la cause animale depuis toujours, Marion, 34 ans, a profité d’une recherche d’emploi pour développer son idée. « Après un peu plus de sept ans dans la vie active en tant que salariée, je voulais expérimenter l'auto-entreprenariat en créant une activité qui ne nécessiterait pas de reprendre de longues études. Après quelques recherches, le catsitting s'est imposé à moi. C'est un métier très accessible au niveau de la formation et un service qui se démocratise de plus en plus grâce aux changements des mœurs vis-à-vis des animaux domestiques, alors je me suis lancée et j’ai eu très rapidement des premières demandes ! »
Il y a une dizaine d’années, parce qu’il arrivait à un âge où l’entreprise peut vous faire ressentir que vous êtes trop vieux pour votre activité, Didier, 59 ans s’est intéressé de plus près à un métier animalier particulier, l’élevage d’ânes : « Je sentais qu’il fallait que je trouve un autre projet professionnel. Mon fils aîné a fait un stage en asinerie, ça m’a intéressé et j’ai commencé à étudier cette option alors que j’étais encore en poste », confie l’ancien chef de projet informatique, à la tête de l’Asinerie du Dolmen, près d’Angers.
Parfois, c’est aussi une question d’alignement de plusieurs facteurs : « J’allais avoir 30 ans, mon conjoint venait d’obtenir sa mutation pour une autre région, j’en avais marre de mon métier. Je traversais une période charnière où soit on évolue, soit on change de boîte, soit on change tout ! J’ai pris la troisième option », sourit Lucie, 35 ans, qui a quitté son métier dans le marketing de luxe à Paris pour ouvrir une pension canine au cœur de l’Ardèche.
Être prêt à découvrir un nouvel univers
Quitter un métier qu’on connaît pour se consacrer à sa passion pour les animaux nécessite quand même quelques adaptations. « Il faut vraiment beaucoup de renseigner sur la faisabilité de son projet. Au départ, quand j’allais voir les banquiers en leur disant que j’allais me lancer dans la production de lait d’ânesse, ils ne comprenaient pas ! », raconte Didier. Après le départ de son ancien poste, il a pris deux ans pour monter son projet d’asinerie. « J’ai fait des formations, des stages, je me suis aussi documenté sur l’élevage, la vente de produits et sur la viabilité économique de mon projet. J'ai aussi bénéficié du soutien de mon entourage, notamment de ma femme, ce qui est indispensable ! Je pense que je n’aurais pas pu me lancer si elle n’avait pas cru en mon projet ! »
Un cheminement et un temps de réflexion nécessaire aussi pour Lucie après son départ de région parisienne : « A l'origine, je voulais ouvrir une sorte de crèche pour les chiens urbains parce que les maîtres n’ont pas forcément le temps de s’en occuper ou de les sortir comme ils voudraient. Mais je me suis rendu compte que le marché était encore trop incertain à l’époque. La création d’une pension apparaissait comme un projet plus fiable et viable économiquement. » Pendant près d’un an, la trentenaire diplômée d’une grande école de commerce retourne sur les bancs d’un lycée agricole pour suivre une formation afin d’obtenir un brevet professionnel d’éducateur canin : « Un super souvenir ! C’était passionnant, on était en binôme avec nos chiens. Je venais accompagnée de Lutèce, mon dalmatien et on avait vraiment des intervenants de qualité. C’était une année très dense en revanche ! Il faut être prêt à jongler entre stages et examens. »
Une fois les recherches et les formations nécessaires effectuées, le plus difficile reste à faire pour ces salariés : trouver le lieu d’implantation de leur nouvelle activité. « Je passais sous le statut d’agriculteur en devenant éleveur donc je devais attendre la vente d’un terrain pour pouvoir m’installer et ça prend du temps car la priorité est souvent donnée aux jeunes agriculteurs », explique Didier.
« La recherche de l’endroit où j’allais m’installer a été laborieuse parce qu’on voulait, avec mon compagnon, non seulement un endroit pour la pension et l’éducation des chiens, mais aussi dans lequel on allait vivre au quotidien. Plutôt à la campagne, mais pas trop isolé non plus. On allait de déceptions en déceptions après chaque visite… », renchérit Lucie. Finalement, après plusieurs mois de recherches, elle a fini par trouver l’endroit parfait pour accueillir ses pensionnaires à quatre pattes et elle est très satisfaite actuellement du développement de son entreprise. De son côté, au bout de quelques années de recherche, Didier a aussi reçu un appel pour lui confirmer la vente d’un terrain de plusieurs dizaines d’hectares sur lequel il est désormais installé depuis près de dix ans, au côté de ses onze ânes.
La fierté de réussir à vivre de son nouveau projet au quotidien
Le choix d’avoir abandonné leurs anciennes vies de bureau pour vivre au plus près des animaux, aucun de nos trois salariés ne le regrette, même s’ils sont lucides sur leurs nouvelles activités. « Les inconvénients du métier de catsitter existent. On pourrait penser que s'occuper de chats, c'est le métier de rêve, mais il faut avoir conscience des contraintes horaires importantes. On travaille pendant les vacances de nos clients donc bye bye les week-ends, le farniente en juillet et août, Noël. C’est une activité aux caractéristiques proches des métiers du tourisme, avec des périodes creuses et des périodes très intenses et ce côté « dents de scie » n'est pas toujours simple à gérer sur l'année. De plus, il faut se rappeler chaque jour que les chats restent des animaux pourvus de griffes et de crocs et qu'ils ne sont pas tous des petits chats Kawaïs tout mignons ! », reconnaît Marion.
Un rythme saisonnier que connaît aussi Didier dans son asinerie. « Pendant les vacances scolaires, il y a beaucoup plus de visites, donc il faut s’adapter et le savoir dès le début. Par exemple, je n’ai pas pris de vacances pendant quatre ans ! Il faut vraiment être acharné pour se lancer dans une telle activité ! »
Mais, tous estiment qu’ils ont eu raison de faire le grand saut. « Je sentais que je ne vibrais pas dans mon ancien travail, j’aurais regretté de ne pas l’avoir fait », confesse Lucie. « Mon ancien métier ne m’a jamais manqué, même si évidemment le salariat offre une sécurité financière que je n’ai plus. J’ai la pression d’être rentable au quotidien. Mais je maîtrise mieux mon emploi du temps, je suis plus sédentaire alors qu’avant je bougeais de ville en ville chaque semaine. Et, surtout, le travail autour des ânes m’apporte tellement au quotidien ! », ajoute Didier qui a également lancé une activité de médiation asine. Une pratique d’accompagnement à visée thérapeutique pour les personnes en situation de handicap ou en état de faiblesse psychique. « Un âne ne se commande pas, il faut l’apprivoiser donc les personnes sont obligées de le comprendre. C’est fascinant de voir que certaines ressortent transformées par ces séances. C'est très enrichissant sur le plan humain ! »
Après plus de deux ans de catsitting, Marion évoque « une expérience plaisir que je voulais faire pour ne pas regretter dans quelques années en me disant "j'aurais dû". Là, je peux me dire "ça, c'est fait !" ! » Elle s’apprête à arrêter son activité dans les prochaines semaines pour revenir à son ancien métier, la gestion de projets événementiels, mais valorise son expérience dans le secteur animalier auprès des recruteurs : « J’ai gagné en confiance en moi en prenant conscience que j’étais capable de gérer une entreprise et de fidéliser une clientèle en proposant un service à mon image, entre professionnalisme et convivialité ! » Un atout certain pour la poursuite de sa vie professionnelle où elle continuera peut-être quelques gardes de chat occasionnelles « juste pour le plaisir » !
Crédits photo : tsuguliev/stock.adobe.com
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