Les 7 questions que tout le monde devrait se poser avant de devenir entrepreneur

Vous rêvez de quitter le salariat pour voler de vos propres ailes ? Si beaucoup de personnes nourrissent cette envie à un moment ou un autre de leur vie pro, celles qui passent à l’action sont plus rares. Et pour cause : le monde de l’entrepreneuriat fascine autant qu’il effraie les non-initiés, qui ne savent souvent pas par où commencer et vers qui se tourner pour mûrir leur projet.

Anaïs Martinez, responsable du développement du réseau d’experts indépendants GROUPEACTIVE, connaît bien les freins qui empêchent les candidats de se lancer. « Souvent on sait ce qu’on ne veut plus, mais on n’arrive pas à décrire ce dont on a vraiment envie. On ne devient pas entrepreneur du jour au lendemain, il y a des fondamentaux ! » Voici, selon elle, les questions qu’il faut se poser avant de sauter le pas :

Où est-ce que je me vois dans 5 ans ?

« Se projeter dans le futur permet de se fixer des objectifs atteignables, estime Anaïs. C’est la motivation et l’ambition qui vous pousseront à agir pour les atteindre. De quoi avez-vous envie, et dans combien de temps ? Dans notre réseau, les contrats sont établis sur cinq ans car c’est la durée nécessaire pour avoir une visibilité suffisante sur un démarrage d’activité. »

Il faut être conscient que vous ne récolterez pas les fruits de votre travail immédiatement. D’autant que la création d’une entreprise requiert un investissement financier plus ou moins important au démarrage. « Si vous avez besoin de travailler et de gagner de l’argent tout de suite, le salariat sera sans doute plus adapté. Mais si vous avez besoin de vous réaliser à travers un projet de vie porteur de sens, l’entrepreneuriat est fait pour vous ! »

Suis-je prêt à sortir de ma zone de confort ?

« Le salariat, c’est la facilité car c’est l’employeur qui prend les risques. Et puis en France, on a tous les filets de sécurité en cas d’échec. Le seul véritable risque pour le salarié, c’est de s’ennuyer ! »

Pour devenir entrepreneur, il est impératif de « sortir de cette zone de confort », souligne Anaïs. Un processus qui se déroule en plusieurs étapes. « Il y a d’abord une zone de peur. Et si je n’y arrivais pas ? Suis-je à la hauteur ? »

La parade ? « Vous devrez vous remettre en question pour pouvoir accepter ce challenge et vous fixer de nouveaux objectifs. C’est ce qui vous permettra de rejoindre la zone d’apprentissage. » Aller chercher de nouvelles compétences vous aidera en effet à rationaliser vos craintes. « Quand on commence à entrer dans le vif du sujet, à s’organiser et à identifier des priorités, on se rend compte que la situation n’est pas si alarmante ! »

Vient enfin la zone d’évolution. « C’est à ce stade qu’on trouve du sens à ce qu’on fait, qu’on se fixe de nouveaux objectifs, qu’on réalise ses rêves ! »

Qu'est-ce que j'ai et qu’est-ce qui me manque pour me lancer ?

« Avant d’analyser un projet, il faut d’abord s’analyser soi-même pour savoir où sont nos forces et nos faiblesses. » Anaïs propose un exercice simple pour y parvenir : « Il consiste à écrire sur une feuille ‘moi’ et ‘mon offre’. On met ensuite en face ‘ce que j’ai, ce que je n’ai pas, ce que je sais, ce que je ne sais pas, ce que je veux, ce que je ne veux pas, ce que j’ai pour faire et ce qui me manque’. Le but sera ensuite de combler ces lacunes. Parce qu’un entrepreneur ne sait pas tout faire et il serait très risqué de se lancer seul. C’est toujours mieux de s’entourer, mais encore faut-il d’abord savoir de quoi on a besoin ! »

De qui dois-je m'entourer pour mener à bien mon projet ?

Une fois que vous savez où aller, reste à savoir comment ! « Il y a tout un panel d’acteurs et de moyens sur lesquels vous pouvez vous appuyer. Si on a besoin d’un coup de pouce financier, il faut contacter des établissements bancaires et rechercher des aides. Si c’est le réseau qui vous fait défaut, poussez un peu l’analyse. Avez-vous besoin de clients ? De prescripteurs ? Cela vous orientera vers les réseaux adéquats, comme un business club ou un groupement d’entreprises. Allez frapper aux bonnes portes ! »

Le marché existe-t-il ?

La réponse dépend évidemment du domaine dans lequel on veut se lancer. Incontournable quand on veut monter son entreprise, l’étude de marché permet de tester une idée et de réduire les risques. « Le monde de l’emploi a été complètement bouleversé ces dernières années. On ne regarde plus un CDI de la même manière qu’avant ! Au-delà des chiffres, il faut aussi s’intéresser au comportement des entreprises face au marché. Ce qui permet de savoir si on y a sa place. »

« Il faut aussi s’assurer qu’il y a un marché pour ce qu’on a envie de vendre, ajoute Anaïs. Si on prend l’exemple du conseil aux entreprises, il y a aujourd’hui tout un panel de consultants qui proposent leurs services. Derrière, il faut savoir si ça fonctionne, mais aussi comment et depuis quand. Souvent on a peur de la concurrence, mais elle est paradoxalement très intéressante à observer parce qu’elle prouve que le marché existe. » 

Quant à la marche à suivre, « vous trouverez beaucoup d’informations sur le web, mais également par sondage ou étude auprès des consommateurs ou des institutionnels. » Cet exercice ne vous est pas familier ? « Vous pouvez aussi l’acheter, les tarifs oscillent entre 1 500 et 8 000 euros. » Un investissement conséquent mais nécessaire si vous voulez obtenir un dossier exploitable. « Rien ne sert d’aller chercher une étude datant d’il y a plusieurs années, avertit l’experte. Elle sera obsolète car le monde des entreprises change très rapidement ! »

Quels sont mes moyens financiers pour monter mon projet ?

« Vous devez vous détacher de ce que vous êtes, une personne physique, et réagir en tant que future personne morale. De combien a besoin votre société pour vivre ? »

Vous devez aussi avoir les reins assez solides pour réunir cet investissement. « Êtes-vous assez armé pour vendre votre projet et convaincre les établissements bancaires et d'aides financières de vous suivre ? La volonté et la capacité à convaincre sont primordiales pour créer une entreprise, mais surtout pour la pérenniser. Les banques préféreront largement investir sur le long terme ! »

Quant au montant de la mise de départ, « tout va dépendre de la rentabilité attendue. De combien avez-vous besoin pour vivre ? La réponse vous aidera à déterminer si votre projet est viable en fonction du montant investi. »

Ai-je le soutien de mon entourage proche ?

« Comme il s’agit d’un projet de vie, ceux qui nous entourent au quotidien sont forcément impliqués, relève Anaïs. C’est très important d’avoir le soutien moral de ses proches car quand vous êtes patron d’une entreprise, vous la ramenez avec vous à la maison. Est-ce que j’ai la confiance de mon entourage ? Croient-ils en moi et en mon projet ? C’est hyper important dans les moments de réussite, pour les fêter ensemble, mais encore plus dans les moments de doute. On a parlé d’investissement financier, mais il y a aussi un fort investissement personnel en termes de temps et d’énergie. Outre l’ambition et la motivation, l’entrepreneuriat requiert une certaine résistance à l’échec. On se prendra des portes, mais c’est ce qui nous permettra d’en ouvrir de plus belles par la suite ! »

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