Quand tout fout le camp, intéressons-nous à l'économie du bonheur...
Cet été, la Première ministre de la Nouvelle-Zélande a présenté un budget basé sur le "bien-être" de ses citoyens. Avant les "Kiwis", les pays occidentaux ont déjà cherché à mesurer d'autres richesses que le seul produit intérieur brut (PIB) via notamment l'indice de développement humain (IDH). Simple changement d'indicateur ou nouveau paradigme ?

Au pays du bonheur national brut. C'est ainsi qu'est souvent présenté le Bhoutan, ce pays de la taille de la Suisse perché dans l'Himalaya. Depuis 1972, son économie repose sur la protection de l'environnement, la conservation et la promotion de sa culture, la bonne gouvernance et le développement économique responsable et durable. Un pays qui refuse "la dictature du produit intérieur brut (PIB)", et donc de la croissance économique qui va avec, pour proposer son propre indicateur de richesse : le bonheur national brut (BNP). Un indicateur qui "irrigue toute la vie du pays", peut-on lire sur le site de la chaîne Arte : agriculture 100 % biologique en 2020, gestion des ressources naturelles (le pays est couvert à 70 % de forêts), santé gratuite pour tous, tourisme haut-de-gamme pour éviter les abus du secteur. Ce modèle a inspiré aux Nations unies la création d'une journée mondiale du bonheur le 20 mars de chaque année (et ce malgré les critiques qui voient le Bhoutan comme une dictature).
Le BNP est-il un modèle économique à suivre ? Depuis 1990 est utilisé l'indice de développement humain (IDH) pour évaluer le taux de développement humain dans les pays du monde. Il se base sur trois critères, selon Wikipédia :
- le PIB par habitant
- l'espérance de vie à la naissance
- le niveau d'éducation des enfants de 17 ans et plus.
Il vise ainsi à mesurer le bien-être individuel et collectif sans se limiter à la production économique d'un pays.
Bâtir un budget sur le "bien-être ses concitoyens"
Dans la lignée de l'IDH, la Première ministre de Nouvelle-Zélande, Jessica Ardern, a présenté en juin de cette année, un budget basé sur le "bien-être de ses concitoyens" plutôt que sur des statistiques économiques. Les problèmes de la Nouvelle-Zélande ne sont pas ceux de tous les pays et les trois axes majeurs identifiés ne font pas forcément écho avec nos difficultés : lutte contre la pauvreté infantile, aide aux populations indigènes et santé mentale.
Mais le budget défendu par Jessica Ardern fait surtout le focus sur la notion de bien-être, qui devrait prendre une part croissante chaque année, de même que la réduction de l'impact environnemental du pays. Ce dernier point est évidemment celui qui entre le plus en conflit avec l'unique indicateur de PIB. Dans un article publié dans le Time, David Pilling, auteur de The Growth Delusion: Wealth, Poverty, and the Well-being of Nations, rappelle que depuis la révolution industrielle, "le monde entier est enfermé dans l'idée qu'il faut grandir, soit pour rattraper son retard, soit pour rester en tête, ou simplement pour maintenir les mécanismes du capitalisme qui reposent sur une expansion sans fin".
Un schéma à bout de souffle mais sans que l'on sache vraiment comment en changer. "Même ceux qui acceptent l'idée que le changement climatique est une menace existentielle se retrouvent dans des positions contradictoires. D'un côté ils cherchent toujours à être plus riches, de gagner plus d'argent pour le dépenser dans des biens et services dont on leur a appris qu'ils les rendraient heureux. De l'autre, ils souscrivent à l'idée de réduire les émissions de carbone de près de moitié d'ici 2030", poursuit l'auteur.
Croissance et bien-être ne sont pas compatibles, du moins pas sur le long terme. Le PIB ne sert qu'à mesurer la production physique. "Imaginez si d'autres choses qui en sont exclues, mais que beaucoup d'entre nous apprécient, entrent dans le calcul du progrès économique, comme les loisirs, le bénévolat non-rémunéré, l'air pur, la faible criminalité ou une vie plus longue et plus saine", interroge David Pilling. Ce que nous mesurons est ce que nous obtenons...
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