Et le pire moment de la semaine pour être efficace au travail est...

Une équipe pluridisciplinaire de chercheurs de l’université A&M du Texas s’est penchée sur la productivité au travail via une nouvelle méthode, en collectant les mesures d’utilisation des ordinateurs. Et leurs résultats confirment largement ce que la plupart des salariés ont déjà expérimenté par eux-mêmes…

C’est LE jour où on commet le plus d’erreurs

Le coup de mou de fin d’aprem, vous connaissez ? Sachez que vous n’êtes pas seul à le vivre ! C’est ce que confirme cette étude américaine parue dans Sciencesdaily début aout et repérée par le HuffPost. Les chercheurs ont en effet suivi et étudié la productivité de 789 salariés d’une même entreprise pendant près deux ans, selon une méthode aussi simple qu’inédite : collecter les données d’utilisation de leurs ordinateurs.

« La plupart des études sur la productivité des travailleurs utilisent les déclarations des employés, les évaluations des superviseurs ou la technologie portable, mais celles-ci peuvent être subjectives et invasives. » explique le professeur Mark Benden, chef du département de santé environnementale et professionnelle. Entre 2017 et 2018, les chercheurs ont ainsi recueilli méthodiquement des mesures d’utilisation des ordinateurs telles que l’activité de la souris, l’utilisation du clavier, la vitesse de frappe, les erreurs de frappe, etc.

Et sans grande surprise, ces données objectives démontrent à quel point nous sommes plus productifs le matin et en début de semaine. Plus les journées passent et les semaines s’allongent, plus les salariés de l’étude ont ralenti le rythme et commis des erreurs. En particulier le vendredi : « Nous avons constaté que l'utilisation de l'ordinateur augmentait au cours de la semaine, puis chutait de manière significative le vendredi. »

« Les employés étaient moins actifs l'après-midi et faisaient aussi plus de fautes de frappe le vendredi. Cela correspond à des constatations similaires selon lesquelles le nombre de tâches accomplies par les travailleurs augmente régulièrement du lundi au mercredi, puis diminue le jeudi et le vendredi. »

Un plaidoyer pour la semaine de 4 jours ?

Conclusion : tous en congés le vendredi ? Le professeur Benden plaide avant tout pour une généralisation du travail hybride aux Etats-Unis, où 60% des travailleurs à temps plein n’ont pas de télétravail : « D'autres études ont montré que les personnes en télétravail ou qui travaillent moins de jours sont moins stressées par les trajets, les règlements au travail et d'autres facteurs, et qu'elles sont donc plus satisfaites de leur travail. Ces dispositions permettent aux travailleurs de passer plus de temps avec leur famille, ce qui réduit les conflits entre le travail et la famille, et leur donnent également plus de temps pour faire de l'exercice et pratiquer des activités de loisirs, dont il a été démontré qu'elles améliorent la santé physique et mentale. »

Mais comme le rappelle le HuffPost, cette étude résonne aussi avec le débat sur la semaine de 4 jours. Le grand test mené au Royaume-Uni par 4 Day Week Global auprès de 60 entreprises n’a laissé que des bons souvenirs aux employeurs ayant participé, dont la plupart ont décidé d’adopter définitivement ce système. En effet, aucune baisse des performances ou de la productivité n’a été constatée.

Pour les chercheurs de l’université A&M du Texas, la balle est dans le camp des employeurs : « Les résultats de l’étude peuvent désormais aider les chefs d'entreprise à identifier des stratégies visant à optimiser les performances professionnelles et la durabilité du lieu de travail ». Et si on arrêtait de travailler le vendredi dans ce cas, chiche ?

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