Plus votre salaire est élevé plus vous passez de temps en réunion

La réunionite,  pourtant si décriée, fait toujours partie du quotidien des cadres français. Selon un sondage* Ifop paru mardi, 92 % d'entre eux participent régulièrement à des réunions. Les hommes ont en moyenne 3,7 rendez-vous de ce type par semaine, contre 3,1 pour les femmes. A noter toutefois que le temps passé en réunion semble légèrement reculer : la durée moyenne des réunions a reculé de 79 à 69 minutes. Soit tout de même près de 4 heures en réunion chaque semaine. Ou encore 27 jours de travail par an...

> L'art de sécher les réunions

Les Parisiens et les hauts salaires les plus touchés

Les plus concernés sont les cadres parisiens qui doivent assister en moyenne à 4,1 réunions contre 3,2 en province. Le nombre de meetings augmente également avec la taille de la structure : 4,5 en moyenne par semaine dans les entreprises de plus de 5.000 salariés mais aussi en fonction du salaire. Ainsi, les cadres percevant plus de 75.000 euros brut annuels ont quasiment le double de réunions que la moyenne (6,7) et pour des durées plus longues (86mn).

Comme souvent avec les réunions, leur caractère obligatoire laisse songeur. En effet, seuls 12 % des cadres estiment que toutes les réunions sont "réellement productives et efficaces".

> "Bingoréunion", le jeu pour passer le temps en réunion

Mais pourquoi les cadres s'infligent tant de réunions ? David Grady, un spécialiste de la communication, estime que ce facteur est à lié au syndrome d'acceptation automatique. Pour lui, c'est une "épidémie mondiale" qui "consiste à accepter une demande de réunion dès qu'elle apparaît dans [notre] calendrier. C'est un réflexe involontaire - ding, clic, bing - c'est dans [mon] calendrier. 'Je dois filer, je suis déjà en retard pour une réunion'". Voilà,  par automatisme vous allez accepter n'importe quelle demande de réunion sans même vous inquiéter d'en connaître le contenu, ni si elle a un rapport avec votre poste. Alors comment s'en prémunir ? David Grady conseille, dans un premier temps, de contacter la personne à l'origine de la réunion et de lui demander, "de façon respectueuse", quel est l'objectif de la réunion. Au bout d'un moment, les amateurs de réunion devraient finir par envoyer un ordre du jour ou même ne plus proposer de réunions inutiles... Et si ce n'est pas le cas, tentez tout simplement une réunion-basket, soit l'art de quitter une réunion sur la pointe des pieds...

> Le co-walking, ou comment rendre (enfin) les réunions dynamiques

(*)Enquête réalisée en ligne du 5 au 12 septembre 2018 auprès d'un échantillon de 1.001 personnes, représentatif de la population cadre (méthode des quotas)