Plus de 620 000 pilotes d’avion attendus d’ici 2036 ! Faites décoller votre carrière

De nombreuses compagnies aériennes ont du mal à recruter et des compagnies emblématiques comme Ryanair ont déjà été obligées de supprimer certains vols et certaines lignes quelle différence ? faute de personnel disponible. Et ce n’est pas la hausse annuelle de 4,5 % du trafic aérien qui va arranger les choses.

620 000 nouveaux pilotes d'ici 2036

Face à cette explosion du trafic, les compagnies investissent et les avions dans le ciel se multiplient. Pas le nombre de pilotes de ligne. A l’occasion de la publication annuelle, début juillet, de ses prévisions pour les vingt prochaines années, Airbus prévoit que d’ici à 2037 les compagnies aériennes du monde entier auront besoin de 37 400 avions neufs. Or, à tire d’exemple, quand une compagnie achète un Airbus A350 destiné aux vols long-courriers, il ne faut pas moins de 25 pilotes pour faire tourner l’appareil le plus possible afin de le rentabiliser. Résultat : selon les acteurs de l’aérien, plus de 620 000 nouveaux pilotes seront nécessaire dans les vingt prochaines années.

Formations payées, salaires mirifiques, etc. : tout est bon pour recruter !

Comment trouver les pilotes pour s’installer aux commandes des dizaines de milliers d'appareils de la flotte mondiale en 2037 ? Aujourd’hui, pour absorber l’intensité du trafic, tous les pilotes sont largement en heures supplémentaires. Une situation intenable que l’offre de formation n’arrive pas à compenser. En effet, particulièrement impactées par la crise et face à d’importantes difficultés financières, les compagnies ont cessé d'investir pour le développement de leurs écoles de pilotage et pour la formation de nouveaux pilotes.

Tous les moyens sont donc bons pour former et recruter des pilotes. Air France a ainsi relancé sa filière Cadet, une formation de 100 000 euros par élève, financée par la compagnie elle-même, qui propose de surcroît un salaire à hauteur d’un certain pourcentage du SMIC, entre 900 et 1 000 € par mois. Cette même compagnie avait déjà défrayé la chronique et fait parler d’elle en début d’année alors qu’elle ouvrait cette formation d'une durée d'environ 24 mois, aux détenteurs d'un simple baccalauréat, même sans expérience dans l’aéronautique.

Du côté de la Chine et du Golfe, les opérateurs ont fait le choix de doubler les salaires et/ou de multiplier les primes pour retenir notamment les pilotes européens qui s’étaient laissés tenter il y a quelques années par les rémunérations mirobolantes offertes dans ces pays.

La solution peut-elle venir des femmes ?

Monde masculin par excellence, les femmes restent rares dans les cockpits. Seulement 3 % des pilotes professionnels dans le monde sont des femmes, selon l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Non pas qu’elles échouent aux sélections à l'entrée des écoles (elles réussissent aussi bien que leurs homologues masculins), mais elles sont bien moins nombreuses à postuler… Face à la pénurie de candidats qui se manifeste, l’Organisation cherche à donc à promouvoir plus activement l’aviation auprès des jeunes, et tout particulièrement les jeunes femmes. De leur côté, les compagnies élargissent peu à peu leurs champs de recrutement à des écoles de commerce par exemple, à la recherche de davantage de mixité. La compagnie à bas coûts EasyJet, qui compte 6 % de femmes parmi ses pilotes, s’est fixée pour objectif de compter 20 % de femmes dans ses recrutements en 2020. Et comme preuve de son engagement, elle a fait atterrir sur le tarmac du salon de l’aéronautique de Farnborough, début juillet, un A321neo flambant neuf avec un équipage 100 % féminin.

• 1,2 millions de recrutements prévus dans l'aéronautique d'ici 2036