Faut-il évoquer sa parentalité en entretien ?
Les recruteurs n’ont pas le droit de vous poser la question mais vous pouvez décider d’en parler spontanément.

Devenir parent bouscule forcément l’emploi du temps quotidien. Entre les contraintes de garde, les maladies ou l’envie tout simplement de passer du temps avec son enfant, tout parent peut vite se retrouver à jongler entre plusieurs impératifs horaires. Pour autant, faut-il l’évoquer lors d’un entretien d’embauche ?
Un sujet avant tout personnel
« Il faut toujours se rappeler qu’il n’y a aucune obligation à parler de sa parentalité dans le monde professionnel », affirme d’emblée Anne Peymirat, coach parental et autrice du livre Le syndrome du Wonderparent (éditions Payot). Tout parent doit se sentir libre d’évoquer ou non son statut de parent. Côté employeur comme salarié, l’objectif d’un entretien est avant tout de s’assurer que vous avez le bon profil et les compétences pour mener à bien les missions du poste. Il ne s’agit pas de vérifier vos contraintes familiales ou personnelles.
D’ailleurs l’article L1221-6 du Code du travail stipule que « les informations demandées au candidat, sous quelque forme que ce soit, ne peuvent avoir comme finalité que d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles ». Vos enfants ne faisant pas partie de vos aptitudes ou qualités professionnelles, parler de ce sujet doit toujours être un choix consenti de votre part. Et certains parents peuvent ne pas avoir envie de se distinguer par rapport aux autres candidats, car ils estiment que ce sujet relève de leur organisation personnelle.
Choisir de parler de ses enfants par souci de transparence
Si vous ne devez jamais vous justifier ou vous sentir obligé d’aborder le sujet en entretien, il peut en revanche être judicieux d’en parler pour bénéficier d’adaptations du temps de travail. « Il faut être au clair avec soi-même : si vous le dites, c’est avant tout parce que c’est important d’en parler afin de pouvoir instaurer une relation de confiance avec l’employeur », souligne Anne Peymirat.
C’est aussi l’avis de Grégoire, 34 ans. Il est actuellement à la recherche d’un emploi salarié après dix ans d’entreprenariat et s’apprête aussi à devenir père dans quelques mois : « Je préfère jouer la carte de la transparence dès le début du process de recrutement car, si j'étais à la place du recruteur, j'aimerais en être informé. Je vais prendre un congé paternité à la naissance de mon enfant. C’est 28 jours maximum, ce n'est pas rien, cela s'anticipe et se prépare, d'autant plus lorsque l'on vient d'attaquer un nouveau poste et qu'être opérationnel à 100% peut prendre plusieurs semaines. »
Le trentenaire fait donc le choix de parler de sa future parentalité lors de ses entretiens d’embauche. « De mon point de vue, c'est une relation de confiance entre un salarié et un employeur, et commencer cette relation en omettant d'évoquer ce sujet serait une erreur. A l'inverse, si le recruteur bloque sur ce point, c'est peut-être que ce n'est pas le bon endroit pour un jeune papa, et il vaut mieux le savoir avant d’en faire les frais une fois en poste ! » Cette transparence vis-à-vis du recruteur peut effectivement vous permettre de jauger la culture de l’entreprise ou du service au sujet de la parentalité. Si le représentant RH ou votre futur manager n’a pas l’air sensibilisé à cette question alors que c’est important pour vous, il vaut mieux ne pas s’engager dans une situation qui serait désagréable des deux côtés.
Restez conscient des enjeux professionnels
Parler de son statut de parent s’avère parfois libérateur, surtout si vous avez une organisation personnelle avec des contraintes horaires fortes et récurrentes. « Si vous devez partir à 17h30 plusieurs fois par semaine, il vaut mieux être honnête dès le départ sur cette organisation. L’objectif pour vous, c’est d’arriver dans les meilleures conditions possibles dans ce prochain job », ajoute Anne Peymirat qui conseille d’offrir aussi des contreparties à l’employeur. « Montrez que vous maîtrisez votre organisation : Ok vous allez devoir vous absenter ou partir plus tôt mais vous êtes aussi force de propositions. »
Votre futur employeur doit comprendre que vous serez totalement investi dans vos prochaines missions, même si vous avez des contraintes parentales. Et, il se montrera sûrement d’autant plus conciliant s’il sent que vous êtes professionnel et organisé. Parce qu’être parent ne veut pas dire qu’on n’a pas envie de s’épanouir et de s’accomplir au travail ! Anne Peymirat s’oppose à cette fausse croyance : « Avoir des enfants ne signifie pas dire non à des opportunités intéressantes. Il y a d’ailleurs une prise de conscience des entreprises sur le sujet pour favoriser les carrières de tous les salariés afin qu’ils puissent concilier leur vie professionnelle et personnelle. » Sentez-vous libre de parler de votre parentalité si le sujet est important pour votre équilibre de vie actuel !
Crédits photo : geargodz/stock.adobe.com
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