PageGroup analyse l’emploi en région Ouest : quels sont les impacts de la crise sanitaire ?

Après la crise économique de 2009, la région Ouest avait su capitaliser sur ses atouts pour se relever rapidement. Elle s’était appuyée sur une réelle diversification des territoires et des métiers, et une innovation intense autour de pôles de compétences, dans les nouvelles technologies notamment. Début 2020, avant la crise du Covid-19, le marché de l’emploi régional, plus que dynamique, se trouvait même florissant.

En tant qu’acteur important du recrutement en région Ouest, quelles sont vos observations ?

Il y a quelques mois, la France entrait dans une crise sanitaire sans précédent, qui allait mettre à mal les perspectives d’emploi sur notre territoire. La région Ouest, grâce à un tissu économique diversifié mais aussi au poids conséquent du secteur agroalimentaire, a, comparativement à d’autres régions, bien résisté. Le 21 avril, le président Emmanuel Macron se rendait d’ailleurs en Bretagne, région relativement épargnée par le virus, afin de soutenir la filière agricole et le secteur de la distribution alimentaire, fortement implantés dans la région. De mars à mai, l’agroalimentaire et le secteur de la logistique ont largement tiré leur épingle du jeu, stimulés par les besoins d’acheminement de denrées vers des Français confinés. Ces acteurs ont porté le dynamisme économique régional dans une période où l’activité de nombreuses industries était à l’arrêt (automobile, aéronautique, chantiers navals, …).

Quels sont les secteurs et métiers qui recrutent actuellement en région Ouest ? Et quels sont les besoins sur les différents pôles de recrutement de la région ?

La Bretagne, première région agroalimentaire française, occupe le premier rang en matière de valeur ajoutée pour la transformation des produits animaux (industrie laitière, viande et poisson) à destination des hommes comme des animaux de compagnie ou d’élevage. L’agroalimentaire constitue un important pilier économique en matière d’emplois, et représente plus de 40 % des emplois industriels de la région.

Malgré les incertitudes et tensions économiques liées à la situation que nous connaissons cette année, la filière agro-industrielle a renoué avec les embauches dès l’annonce du déconfinement pour maintenir le niveau d’activité requis.

A Rennes, notre bureau Page Personnel a enregistré une reprise importante en matière d’ouverture de postes dès le 11 mai, avec un dynamisme très important sur le front de l’emploi. Les profils techniques en production, maintenance, qualité, approvisionnement, supply chain, déjà pénuriques avant la crise, restent très recherchés. On observe en parallèle une forte demande sur des fonctions support en IT, comptabilité, RH et juridique essentiellement. Cette dynamique traduit un certain niveau de confiance au sein des groupes et PME de la région, qui affirment leur volonté de poursuivre les investissements et se positionnent sur l’acquisition de talents en CDI.

Si le secteur aéronautique connaît certaines difficultés à Nantes en rebond de la crise, l’agroalimentaire est toujours un secteur ambitieux et créateur d’emplois, dont l’activité reste soutenue par le contexte actuel.

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Qu’est-ce que la crise sanitaire a changé selon vous côté client ? Et côté candidat ?

Si nous avons bel et bien constaté, au cœur de la crise, que nos clients se montraient prudents dans l’attente d’évolutions (suspensions temporaires de certains recrutements, recherche de flexibilité, …), nous avons également pu observer un retour rapide à la normale dès l’annonce du déconfinement. Les clients qui ont maintenu leurs recrutements durant le confinement, ou qui les ont repris malgré la distanciation physique toujours imposée, ont accepté de faire évoluer leurs processus de recrutement vers du « 100 % à distance », de l’entretien d’embauche à l’intégration des nouveaux collaborateurs pour certains.

Les candidats sont peut-être paradoxalement plus inquiets, anticipant une situation de crise économique généralisée. Encore une fois : le marché de l’emploi en région Ouest n’a pas subi les mêmes soubresauts que dans certaines régions plus fragilisées. De ce fait, le renversement du marché ne s’est pas tout à fait opéré, et les opportunités perdurent pour les candidats de la région ! L’Ouest était déjà une région attractive, et cette résistance à la crise pourra venir renforcer l’attractivité auprès de candidats issus de régions plus touchées ou des grandes métropoles, que bon nombre de citadins semblent aujourd’hui vouloir fuir.

Quelles sont vos prévisions pour le reste de l’année ?

A juillet 2020, le volume de recrutements enregistré dans la région retrouve progressivement le niveau de 2019. Un signal à la fois rassurant et porteur de perspectives très positives pour le second semestre. Le dernier point de conjoncture de la Banque de France confirme d’ailleurs la résistance du secteur agro-alimentaire : en juillet, l’activité dans ce secteur a atteint 97 % du niveau jugé normal par les chefs d’entreprises, au plus haut parmi les différents secteurs industriels.

Quels seraient vos trois arguments pour convaincre un candidat de venir travailler en région Ouest ?

Je leur dirais que la région Ouest est une région attractive en termes de cadre et de qualité de vie (littoral, infrastructures, transports, écoles, soins, accès au logement…). Elle offre aussi de belles opportunités professionnelles, et une forte capacité de résistance aux crises grâce à un maillage économique à la fois éclaté et diversifié.

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