Votre niveau de vie est-il supérieur ou inférieur à la moitié des Français ? Ce que révèle la dernière étude de l’Insee

Dans sa dernière étude « Revenus et patrimoine des ménages », publiée le 17 octobre 2024, l’Insee nous en apprend plus sur le niveau de vie des Français, les inégalités et le taux de pauvreté.

En France, le niveau de vie médian est de…

Selon les dernières données de l’Insee, la moitié de la population a un niveau de vie inférieur à 2 028 euros par mois. C’est le niveau de vie médian des ménages en France. Un calcul qui ne prend en compte que les personnes vivant en logement ordinaire (hors Ehpad, cités universitaires, foyers, personnes SDF, etc.).

Le niveau de vie correspond ici à un ménage, c’est-à-dire un ensemble de personnes partageant la même résidence principale – un ménage peut être constitué d’une seule personne ou de deux personnes sans lien de parenté.

Pour l’Insee, le niveau de vie est égal « au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau est le même pour tous les individus d’un même ménage ». Une unité de consommation est attribuée au premier adulte du ménage, puis 0,5 UC pour les personnes de plus de 14 ans et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Exemple de calcul de niveau de vie

Un couple a trois enfants, de 16 ans, 13 ans et 6 ans. L’un perçoit un salaire de 1 600 euros et l’autre 2 350 euros.

Niveau de vie du ménage = (1 600 + 2350) / (1 + 0,5 + 0,5 + 0,3 + 0,3) = 1 519 euros.

Le niveau de vie de chaque membre de cette famille (1 519 euros) est donc inférieur au niveau de vie médian des Français (2 028 euros).

Depuis 1996, le niveau de vie médian a grimpé de 24%. Jusqu’à la crise financière de 2008, le niveau de vie médian augmentait de 1,4% par an en moyenne. Il a ensuite stagné jusqu’en 2015, avant de retrouver une croissance moyenne de 0,9% par an entre 2016 et 2021. D’après l’Insee, le niveau de vie médian est resté stable entre 2021 et 2022.

Un taux de pauvreté qui augmente en France

A partir de quand est-on considéré comme pauvre en France ? Le seuil de pauvreté est établi par convention à 60% du revenu de vie médian. Selon les dernières données de l’Insee, le seuil de pauvreté est donc de 1 216 euros par mois.

Une personne seule qui gagne un revenu inférieur à 1 216 euros par mois est considérée comme pauvre en France au sens de l’Insee. Pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, ce seuil est fixé à 2 554 euros de revenu. A noter que près de la moitié des personnes pauvres ont un niveau de vie inférieur à 981 euros, soit presque 20% de moins que le seuil de pauvreté.

En 2022, 9,1 millions de personnes en France vivaient sous le seuil de pauvreté, soit 14,4% des Français. Une proportion qui a augmenté ces 20 dernières années, puisqu’elle était de 12,4% en 2004. Sur le temps long, l’Insee précise que le taux de pauvreté a diminué dans les années 1970 et 1980 avant de se stabiliser au milieu des années 1980. Il a atteint un pic en 2021, atteignant l'un des niveaux les plus élevés de la dernière décennie.

Si on rajoute les personnes non comptabilisées habituellement, comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous, le nombre de personnes en situation de pauvreté en France s’établit même à 11,2 millions de personnes (données 2021).

Toutes les catégories sociales ne sont pas exposées avec la même intensité au risque de pauvreté. Le taux de pauvreté est par exemple cinq fois plus élevé chez les chômeurs (35,1%) que les actifs (6,3%) ! Parmi les catégories les plus touchées, on retrouve également les familles monoparentales (32,3%), les couples avec trois enfants ou plus (24,6%) ou les enfants de moins de 18 ans (20,6%).

Face à l'augmentation des inégalités, la redistribution joue son rôle

Malgré l'augmentation et la stabilisation du taux de pauvreté à un niveau élevé ces dernières années, les inégalités de niveau de vie n'ont pas explosé en France. Les inégalités y sont même relativement faibles par rapport aux autres pays de l'OCDE et le revenu disponible brut des ménages par habitant est équivalent dans l'Hexagone à celui de l'Italie ou du Royaume-Uni.

Grâce à ce que l'Insee nomme le "système sociofiscal" français. D'une part, la progressivité des impôts directs, d'autre part, les nombreux systèmes redistributifs, tels que l'allocation adultes handicapés (AAH), le minimum vieillesse (ASPA), le revenu de solidarité active (RSA), la prime d'activité ou encore l'allocation de soutien familiales (ASF), qui soutiennent le niveau de vie des plus modestes et dont bénéficient un grand nombre de ménages.

• 6,4 millions de ménages (22%) bénéficient d'une prestation familiale
• 6 millions de ménages (20%) bénéficient d'une aide au logement
• 3,2 millions de ménages (11%) bénéficient d'un minima social (RSA, AAH, ASPA)
• 5,2 millions de ménages (18%) perçoivent la prime d'activité

Depuis 1996, tous les indicateurs témoignent ainsi d'une nette augmentation des inégalités en France... avant redistribution (impôts directs et distribution des prestations sociales). Comme en témoigne le graphique ci-dessous, les inégalités se sont pourtant maintenues à des niveaux stables, grâce à la redistribution.

Calculer son salaire brut en net