Miss France 2025 : des métiers plus si clichés

Les métiers des candidates à l'élection de Miss France ont souvent fait l’objet de railleries, tant ils étaient genrés et renvoyaient aux clichés que le grand public avait sur les candidates, les cantonnant à des critères de beauté ou à des fonctions essentiellement féminines. Ainsi, les métiers d’hôtesse de l’air, mannequin, esthéticienne ou infirmière étaient souvent cités. Depuis quelques années, le profil des candidates a pourtant évolué, et les prétendantes au titre sont de plus en plus souvent à des postes de management, commerciales, ingénieures voire cheffes d’entreprise. Leur CV bien rempli, leur profession ou leurs études sont désormais mises en avant, même si évidemment leurs silhouettes restent beaucoup plus commentées durant l’élection par les téléspectateurs (cela reste un concours de beauté).

Conseillère numérique, ostéopathe animalière, business developper

Cette année, l’élection de Miss France 2025 compte 30 prétendantes, avec une variété de métiers et d’études secondaires (la plupart sont encore étudiantes). Parmi les candidates déjà en postes, Miss Franche-Comté représentera pour la première fois la gendarmerie. Sous-officier au sein de la brigade de l’Île-Rousse en Corse, elle a d’ailleurs eu envie de se présenter au concours après un accident survenu lors d’une interpellation particulièrement musclée.

Les métiers de la tech et du commerce sont aussi bien représentés cette année. Miss Guadeloupe est conseillère numérique au sein du conseil départemental de l’île. Parmi ses nombreuses missions, elle travaille notamment sur l’accompagnement aux outils numériques pour les habitants bénéficiaires du RSA. C’est aussi derrière un ordinateur et des logiciels informatiques que Miss Picardie passe l’essentiel de ses journées en tant que business developper, après un diplôme de la prestigieuse école de commerce, ESSEC.

Plus surprenant, Miss Auvergne exerce la profession d’ostéopathe animalier. Un métier méconnu qui soulage certains troubles du comportement ou douleurs physiques chez les animaux. Cinq années d’étude sont nécessaires afin d’obtenir ce diplôme. La candidate serait d’ailleurs confrontée à tout type de patients à poils et à plumes, notamment des aigles ou encore des hiboux. Un métier forcément passion !

Un signe d’une évolution du concours

Ces métiers reflètent l’évolution des carrières féminines, et soulignent aussi la volonté de rendre les Miss France plus en phase avec leur époque. Depuis deux ans, les règles du concours ont évolué en enlevant la limite d’âge maximum et en autorisant les mères de famille, les femmes trans et les prétendantes tatouées.

Ainsi, les candidates au concours Miss France correspondent de moins en moins au cliché que le grand public peut s’en faire. L’image de la candidate ingénue et timide a vécu. Actuellement, la majorité des candidates ont déjà des parcours professionnels bien engagés, et ont l’habitude de parler en public puisqu’elles le font parfois au quotidien dans leur métier lors de réunions stratégiques.

L’élection de Miss France n’est donc plus forcément un tremplin quand elles ont déjà des carrières brillantes et toutes tracées. Mais, souvent l’élection continue d’ouvrir des portes dans le monde très fermé de l’audiovisuel, et nombre d’anciennes Miss France sont devenues présentatrices ou comédiennes à la télévision. Le concours de Miss France serait-il donc plutôt une excellente opportunité pour se reconvertir dans ce secteur quand on a fait le tour de son précédent métier ? Beaucoup de prétendantes au titre voient en tout cas le concours comme un moyen de changer de vie ou de réaliser leur rêve… Des arguments que l’on entend aussi souvent dans les discours des candidats en reconversion !