Et si votre futur métier avait déjà été imaginé par la science-fiction ?

Si on attend toujours la téléportation et les taxis volants, la science-fiction a déjà plusieurs fois visé juste dans ses prédictions. Avènement de la radio, de la vidéo-conférence, des tablettes tactiles, des membres bioniques : des auteurs comme Jules Verne, Philip K. Dick ou Arthur Clarke ont décrit des univers qui paraissaient à l’époque hautement improbables… avant que la réalité dépasse la fiction !

La Silicon Valley et l’armée s’intéressent d’ailleurs de près aux œuvres de SF. En France, le ministère de la Défense a, par exemple, créé sa Red Team, une équipe de dix scénaristes de science-fiction chargés d’anticiper les défis technologiques et militaires à venir.

Vous vous demandez quelles professions vont apparaître ou se développer dans un futur plus ou moins proche ? Voici 5 métiers imaginés par la SF qui valent leur pesant de cryptos !!

1)    Concepteur de mondes numériques

La fiction :

Dans le film de Spielberg Ready Player One, les humains s’évadent, dès qu’ils le peuvent, dans un univers virtuel sous les traits de leur avatar. Il faut dire que leur réalité ne fait pas vraiment rêver. Dérèglement climatique, crise énergétique, pauvreté, guerre… Comme des millions de ses concitoyens, le héros du film vit dans un bidonville constitué de conteneurs empilés les uns sur les autres. Plusieurs heures par jour, le jeune homme se connecte à l’Oasis, le métaverse du futur, via un casque de réalité virtuelle et une combinaison haptique. Avec, pour objectif ultime, de gagner le concours lancé cinq ans plus tôt par le créateur de l’Oasis. En jeu : son immense fortune estimée à 500 milliards de dollars !

La réalité :

Si les jeux vidéo enregistrent des records de vente ces dernières années, ce n’est pas seulement à cause des confinements successifs. Selon une étude du Sell* publiée en novembre 2021, près de six Français sur dix (58%) y jouent au moins une fois par semaine. Et la gamification s’étend à de plus en plus de domaines : formation, marketing, management…

Les entreprises sont déjà très intéressées par le potentiel qu’offre le métavers, notamment par le biais des NFT (un titre de propriété numérique). Dans ce contexte, le métier de concepteur de mondes numériques a de beaux jours devant lui. A l’image du génial créateur de l’Oasis, ce spécialiste conçoit d’ores et déjà des produits multimédias en mêlant textes, images et sons afin de créer la meilleure expérience utilisateur sur les plateformes en ligne.

*Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs

2)    Pilote de drone (spécialisé)

La fiction :

Publié en 1977, le roman multirécompensé La Stratégie Ender décrit un futur en proie à la surpopulation et à la guerre. Et pas n’importe quelle guerre, car elle oppose depuis soixante-dix ans les humains et la seule espèce extraterrestre connue : les Doryphores. Pour former une nouvelle génération de soldats d’élite, le Grand Quartier Général sélectionne génétiquement des enfants puis les entraîne au sein d’une école de guerre spatiale.

Vous trouvez ce scénario un peu farfelu ? Il est pourtant visionnaire sur un certain nombre de sujets. L’auteur anticipe en effet avec brio l’avènement des réseaux sociaux, des jeux de simulation ou de la sélection génétique… mais aussi l’apparition du métier de pilote de drone !

La réalité :

La mission du pilote de drone ? Téléguider un aéronef pour obtenir des données ou des images en vue de réaliser un certain type d’intervention. Dans l’armée ou le civil, ce métier est en pleine expansion. BTP, énergie, transport, urbanisme… les domaines d’activités sont désormais plus que variés !

Cette profession se spécialise aussi de plus en plus, notamment dans l’agriculture afin de répondre aux prochains défis de l’alimentation mondiale. Les drones et capteurs embarqués facilitent en effet la gestion des surfaces cultivées, souvent immenses. Ils sont, par exemple, utilisés pour la dispersion des semences et pour analyser les zones les moins fertiles ou en manque d’irrigation.

3)    Designer d’organes

La fiction :

Vous vous souvenez sans doute de cette scène surréaliste du Cinquième Elément (film de Luc Besson de 1997) : à l’aide d’une super-imprimante 3D, des chercheurs parviennent à reconstituer en quelques minutes un corps entier (celui de Leeloo)… à partir d’une simple main (qui plus est d’origine extraterrestre). Cette innovation made in 2263 est-elle si extravagante ?

La réalité :

La première expérience de bio-impression a été menée dès 1988, à l’aide d’une imprimante de bureau et de fibronectine, une protéine présente à la surface des cellules. Les progrès ont depuis été fulgurants et les perspectives thérapeutiques sont enthousiasmantes. En 2019, des scientifiques israéliens ont, par exemple, réussi à imprimer un cœur miniature à partir de tissus et de vaisseaux sanguins humains. Si les organes ne sont pas encore assez stables pour être viables dans le temps, cette technologie pourrait, à terme, pallier le manque de donneurs, enrichir nos connaissances médicales… Voire améliorer nos performances, qui sait (coucou le transhumanisme) ?

4)    Guide touristique spatial

La fiction :

Dans L’Homme qui vendit la Lune (Robert Heinlein), court roman paru en 1950, un riche directeur américain décide d’organiser le premier voyage sur la Lune. Ce projet vire rapidement à l’obsession pour le magnat, persuadé que l’avenir de l’humanité se joue dans les étoiles. Pour parvenir à ses fins, cet antihéros est prêt à tout, ou presque !

Arthur Clarke a, lui aussi, imaginé, dès 1962, une Lune colonisée par les humains. Dans son roman Les Gouffres de la Lune, les colons organisent même des croisières sur les mers lunaires grâce à des vaisseaux conçus pour glisser sur la poussière recouvrant le satellite.

La réalité :

Le milliardaire dépeint par Robert Heinlein n’est pas sans rappeler Elon Musk et sa folie des grandeurs. Le patron de SpaceX compte bien s’imposer dans le tourisme spatial, et même terraformer Mars à terme ! En septembre 2021, quatre touristes américains ont déjà séjourné en orbite autour de la Terre sans aucun astronaute professionnel à bord de la fusée. Richard Branson et Jeff Bezos se sont aussi lancé dans la course à l’espace via leurs sociétés, Virgin Galactic et Blue Origin.

Si le prix d’entrée est, pour l’instant, exorbitant (comptez au minimum 250 000 dollars), le tourisme spatial pourrait coûter (un peu) moins cher d’ici une dizaine d’années. De nouveaux métiers apparaitraient alors, comme celui de guide touristique spatial. Certes, ce n’est pas encore pour demain. Et puis l’empreinte carbone actuelle des voyages suborbitaux est, elle aussi, astronomique. D’après le rapport d’évaluation environnementale de SpaceShipTwo (Virgin Galactic), l’émission de CO₂ par passager équivaut à faire le tour de la Terre seul en voiture. Mais si ce type de carrière vous tente quand même, rien ne vous empêche de potasser votre encyclopédie des planètes en prévision de votre entretien d'embauche avec ce cher Elon !

5)    Mineur d’astéroïde

La fiction :

Dans la série de SF The Expanse, l’Homme a colonisé le système solaire, faute de place et de ressources sur Terre. Mars est devenue une colonie indépendante et des ouvriers, appelés les Ceinturiens, exploitent une ceinture d’astéroïdes gorgée d’eau solide au profit des Terriens et des Martiens.

La réalité :

Au train où vont les choses, les ressources planétaires finiront par s’épuiser plus vite qu’on ne le pense. Creuser les astéroïdes est une option envisagée par certains pour pallier la pénurie à venir. Ou pour s’enrichir grâce aux minéraux précieux qu’ils contiennent. Elon Musk en salive d’ailleurs déjà (oui encore lui !). Si ce forage délicat sera sûrement assuré par des machines, des mineurs spécialisés pourraient superviser les opérations. Attention, dans la série ça ne se passe pas toujours très bien, ce sera donc à vos risques et périls !

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