"Ce n'est pas juste on coupe du bois et on s'en va" : un technicien forestier nous raconte son quotidien
Jérémy Lainé, technicien forestier territorial à l’Office national des forêts (ONF) nous raconte son métier.

La forêt ça pousse tout seul ? Un cliché qui a la vie dure ! Ce technicien forestier d’Ille-et-Vilaine nous prouve pourtant que c’est tout le contraire. On l’a suivi lors d’une journée en forêt pour vous faire découvrir cette profession essentielle encore mal comprise par le grand public.
Quel est le rôle du technicien forestier en charge d’une forêt ?
D’aussi longtemps qu’il s’en souvienne, Jérémy a toujours voulu faire ce métier ! Après un reportage à la télévision sur les techniciens forestiers, il se prend de passion pour cette activité et décide dès la classe de troisième de faire un stage découverte dans ce domaine : « C’était il y a 22 ans déjà, et j’ai fait mon stage avec Olivier qui est encore dans l’équipe aujourd’hui. »
Mais quel est son métier justement, à quoi sert un technicien forestier ? « Ce qu’on fait, cela s’appelle la sylviculture : c’est la culture des arbres, le fait de les conduire. Il existe plein de techniques différentes : la futaie régulière, la futaie irrégulière, la futaie jardinée… Bref, il y a beaucoup de termes techniques… Ce n’est pas pour rien qu’on fait des études ! » détaille-t-il avec malice.
Un métier utile aux rencontres parfois étonnantes !
Une activité utile à tous et qui ne devrait pas connaître la crise dans les prochaines années, bien au contraire : « Si on fait de la sylviculture en France, c’est pour répondre aux besoins de la société. C’est un métier qui est très vieux et pourtant encore plein d’avenir car le bois est un matériau renouvelable, qui stocke du carbone quand il est utilisé. (…) Le but du forestier, c’est de produire du bois d’œuvre. Produire du bois de chauffage n’est qu’une conséquence de l’abattage de jeunes arbres. L’enjeu c’est vraiment d’améliorer le peuplement de la forêt pour sélectionner les plus beaux arbres en vue de produire du bois d’œuvre pour tout ce qui est charpente, palettes, ameublement, etc. On retrouve le bois partout et c’est une matière qui est locale. Le forestier est là pour exprimer au mieux le potentiel de chaque arbre avec un certain nombre de critères de beauté d’un point de vue forestier. Par exemple si l’arbre a beaucoup de nœuds, on sait que ça va être compliqué pour la menuiserie. »
Et Jérémy ne travaille pas tout seul. Non seulement il fait partie d’une équipe, mais il côtoie aussi au quotidien… tous les habitants de la forêt : « On a parfois des rencontres sympathiques. Le chevreuil évidemment, qu’on voit très souvent. Il n’y a pas longtemps j’ai aussi vu deux petites martres en train de jouer l’une avec l’autre. Récemment, une chouette effraie est venue nous rendre visite à la maison forestière. On a même un collègue dans l’Ain qui a fait une vidéo avec des lynx ! »
Combien gagne un forestier débutant ?
Tenté par une reconversion de forestier ? Sachez que si Jérémy est fonctionnaire, vous ne pourrez plus obtenir de contrat sous ce statut dans les années à venir : « il n’y a plus aucun recrutement sous ce statut depuis 2018, uniquement des contrats de droit privé. »
Et côté salaire ? « Un jeune qui rentre à l’ONF va toucher entre 1 500 et 1 700 euros net à peu près. » Si le métier recrute, il est souvent mal connu et véhicule encore quelques clichés comme le déplore cet amoureux de la forêt :
« Vu de l’extérieur, la forêt pousse toute seule et n’a pas besoin de l’homme. Ce sont des métiers techniques et par définition le forestier passe son temps seul dans la forêt, donc on n’entend pas beaucoup parler de nous. On essaie de faire des efforts de communication pour faire découvrir cette profession et surtout faire comprendre aux gens que si on fait telle ou telle action sur la forêt - car oui notre métier a un impact sur la nature - c’est dans un but précis. Ce n’est pas juste : on arrive on coupe du bois et on s’en va. On a une gestion durable des forêts. On ne travaille pas sur une année quand on coupe du bois. Un forestier se projette sur 10, 15 ou 20 ans. »
Crédits photo : ronstik/stock.adobe.com
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