Pour Maureen, guetteur sémaphoriste, la Marine nationale c’est « voyager, découvrir, apprendre et aider les gens »

Depuis le sémaphore de Villerville dans le Calvados, la quartier-maître chef Maureen surveille les côtes françaises avec attention. Cette varoise de 24 ans a pour mission de guetter l’entrée et la sortie des bateaux militaires, de commerce et de plaisanciers. « On prend note de tout ce qu’il se passe et on l’inscrit dans une base de données, précise Maureen. On travaille également avec le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Jobourg pour du sauvetage de personnes à la mer. Quand cela arrive, on prévient notre chef de quart et le CROSS. Très concrètement : on rapporte ce que l’on voit et ce que l’on entend », explique-t-elle.

Une inspiration paternelle

Il y a quatre ans et demi, Maureen décide de marcher dans les pas de son père. Dans une résidence militaire de Toulon, elle grandit entourée de marins comme lui. Après son bac, alors qu’elle se pose des questions sur l’avenir, sa mère lui propose de se renseigner sur les métiers de la Marine dans un Centre d’information et de recrutement des Forces armées (Cirfa). Car dans le civil, Maureen a déjà acquis des diplômes et expériences professionnelles. En parallèle d’un BEP et d’un bac ARCU (Accueil-Relation Clients et Usagers), elle effectue des stages et travaille à la boutique de sa mère, avant de se laisser séduire par la Marine !

Après une formation initiale, la future quartier-maître devient adjointe timonier et part pour l’île de La Réunion, pendant deux ans. « Je suis ensuite entrée au Centre territorial d’action sociale de Toulon, puis un an au Pôle écoles Méditerranée à Saint-Mandrier (Var), pour gérer le foyer. Après cela, j’ai été formée six semaines à l’école de Lanvéoc, dans le Finistère, pour devenir sémaphoriste », détaille Maureen. Elle y obtient un brevet élémentaire (BE), délivré à la fin de la formation des matelots. Prochainement, Maureen passera son brevet d’aptitude technique (BAT). Cette formation de quatre mois et demi à six mois, permet aux jeunes marins d’acquérir les connaissances maritimes, militaires et techniques indispensables à leurs premiers embarquements à bord des unités de la Marine nationale.

Des quarts bien remplis

A 136 m au-dessus du niveau de la mer, la quartier-maître est de quart, de midi à 18h et de minuit à 4h du matin. « Lors du quart je suis en passerelle et je surveille ce qu’il se passe en mer et sur les côtes. Je reporte ce qu’il se passe, explique-t-elle. Je fais aussi de la météo, que l’on retranscrit à Météo France. » La sémaphoriste appelle également les bateaux par VHF, des radios à très haute fréquence, pour leur signifier un problème, leur demander s’ils ont besoin d’assistance ou encore combien de personnes sont à bord. « Je retransmets par la suite au chef d’opération et au CROSS. On surveille tout ce que l’on voit et ce que l’on entend, et on le rapporte aux bonnes personnes », continue Maureen.

En dehors de ces temps, les guetteurs s’occupent du pavillon - matin et soir - et ont la possibilité de s’exercer physiquement. « Nous avons une salle de sport dans le sémaphore et nous pouvons également aller courir ou faire du vélo, avec l’autorisation du chef de quart », précise Maureen.

A la découverte de nouveaux paysages et cultures

En haut du sémaphore de la Hague (Manche), Maureen en prend plein les yeux ! Elle y effectue une mission de courte durée appelée une mise en emploi. « Nous avons une très belle vue ! Il y a quelques temps, lors de ma surveillance en passerelle, j’ai vu quelques bêtes s’échapper d’un troupeau », se souvient-t-elle. Pourtant, son plus beau souvenir dans la Marine nationale, pour l’instant, reste sa première escale. « Je n’étais jamais allée à La Réunion et cette île est devenue mon lieu de vie pour ma première affectation. J’ai découvert sa culture, une nouvelle gastronomie et j’ai pu faire de nombreuses randonnées », relate-t-elle. C’est d’ailleurs la seule contrainte qu’observe Maureen depuis son entrée dans la Marine : être loin de chez soi. Une exigence à laquelle elle s’est pourtant habituée dès son départ outre-mer.

Car « voyager, découvrir, apprendre et aider les gens », c’est ce que signifie être marin pour la quartier-maître. C’est pourquoi Maureen souhaite, une fois son BAT obtenu, devenir navigateur timonier (NAVIT). Ce dernier assiste, à bord des bâtiments de la Marine, l’officier chef du quart de navigation. Il détermine entre autres la position du navire à l’aide des instruments de navigation et tient à jours les cartes et les documents nautiques. Il est également responsable des transmissions radiotéléphoniques de la passerelle, des signaux lumineux et des pavillons flottants.

Un dernier conseil ? « Venez découvrir les différents métiers que propose la Marine au travers d’un contrat d’un ou deux ans ! recommande Maureen. Cela vous permettra de connaître les options qui s’offrent à vous et d’apprendre de nouveaux métiers. Les métiers dans les armées sont très peu représentés dans les lycées ou collèges. Ce contrat est l’occasion pour vous de voir si cela vous correspond. »

Rejoindre la Marine nationale vous intéresse, mais vous souhaitez en savoir plus ? Il suffit de contacter un marin ! 

Pour cela, trois possibilités :

• Prendre rendez-vous depuis le site internet de la Marine nationale pour rencontrer l'un des marins conseillers en Cirfa.
• Poser vos questions sur la plateforme de discussion en ligne de la Marine.
• Échanger avec les marins ambassadeurs de la Marine.

Crédit photo : HelloWork/Marine nationale