Management : quand Facebook impose la "non-dissidence" à ses salariés

Les startups n'ont plus la cote ! Déjà jugé ringard par un grand nombre d'utilisateurs, Facebook est aussi vivement critiqué par ses salariés. Le réseau social est ainsi passé de la première à la septième place du classement Glassdoor en 2018 (notation par les employés), selon Le Figaro qui révèle les méthodes de management douteuses de la firme de Palo Alto. D'anciens salariés ont dénoncé le leadership de l'entreprise et son système de notation, le "stack ranking", visant à étouffer toute forme de contestation et de dissidence.

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C'est face au juge Brett Kavanaugh qu'une dizaine d'anciens du GAFA ont pris la parole. Venus se confier sur les cas de harcèlement sexuel, ils ont ont révélé une ambiance délétère. Un culte de l'entreprise idéale empêchant de se plaindre sur son lieu de travail. "Même si vous êtes malheureux vous devez agir comme si vous adoriez cet endroit, dénonce un employé. Il faut faire comme si Facebook était le meilleur endroit du monde où travailler". Suivre les ordres et ne pas lancer de conversations "conflictuelles" sous peine d'être mal-perçus. Une culture de la "non-dissidence" qui aurait empêché de critiquer les dérapages sur le réseau social lors des élections en 2016 et qui ternissent aujourd'hui sa réputation.

Le "stack ranking", une notation à 360° décourageante

En cause notamment le système d'évaluation mis en place par l'encadrement. Nommé "stack ranking" ou classement de la pile, il permet à chacun - managers comme subordonnés - de se noter par niveau et comparaison (bon, moyen, médiocre). Les salariés de Facebook reçoivent ensuite sept notes d'évaluation différentes : "Attentes à redéfinir", "Dépasse largement les attentes" ou à l'inverse "Ne remplit pas les attentes" par exemple. Un système qui incite à nouer des amitiés fictives pour se faire bien voir et entraîne un concours de popularité. "Si vous avez un environnement coupe-gorge comme Wall Street, ce système marche très bien, mais pas si les salariés veulent s'épanouir, apprendre et s'attacher à leur entreprise", confie un ex-manager.

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Le "stack ranking" a pourtant déjà été fortement critiqué. En 2013, Microsoft annonçait d'ailleurs abandonner ce processus de gestion des ressources humaines. Chaque trimestre environ, les responsables de branche établissaient un classement des employés. En fonction de leurs résultats, on les plaçait dans des "paniers" ce qui leur permettait, ou non, de bénéficier d'une prime, d'un avancement ou de tout autre avantage professionnel. Le problème du "classement par piles" c'est qu'il est arbitraire. Ses tenants estiment qu'il motive pourtant les employés de milieu de gamme qui aspirent à grimper dans le classement mais il semble surtout qu'il décourage la coopération et encourage des comportements non-éthiques, qu'il nuit à la cohésion de groupe et plombe le moral des employés.

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