Les "loonshots", un outil efficace pour stimuler la créativité des collaborateurs
Rares sont les salariés qui pensent "out of the box". Et ceux qui le font sont souvent mis à la marge bien qu'ils proposent les meilleurs idées. Mais encore faut-il les écouter... Les "loonshots", un mix de deux termes anglais (cinglé et vers la lune), permettent de leur donner la parole.

Cette semaine, les rédacteurs de la revue de web Time to sign off (TTSO) ont mis à l'honneur les loonshots, une façon de penser en entreprise, qui sont la contraction des termes anglais loony (cinglé) et moonshot (destination lune). C'est Safi Bahcall, un physicien américain, qui a présenté le premier cette théorie dans un livre du même nom. Le sous-titre de son ouvrage est éclairant : "how to nurture crazy ideas", soit comment nourrir les idées les plus folles.
Ces idées qui permettent à une entreprise de lancer un business tellement novateur que son créateur paraît au début un peu fou, mais que tous les concurrents finiront pas copier. Le cas le plus emblématique est évidemment Steve Jobs. Mais s'il a pu développer ses idées c'est aussi qu'il était entouré d'une équipe de dirigeants qui contrôlaient la validité de son génie. Pour Bahcall, il faut ainsi trouver un "équilibre dynamique" entre exploration et exploitation. Une bonne idée seule ne suffit pas à faire une innovation. C'est d'ailleurs dans cet équilibre que se niche le rôle de leader, qui aime "également ses artistes et ses soldats".
Kodak, ou l'art de rater l'innovation digitale
En 1975 Eastman Kodak est le premier à inventer la caméra digitale, rapporte le Financial Times dans un article sur les loonshots. Il a pourtant échoué à le développer. Autre cas d'échec cuisant : en 1971, Edwin Land, le fondateur des mythiques Polaroid, aurait également pu faire partie des premiers sur le numérique. Cette année-là, il plaide dans le cadre d'une commission secrète auprès du président des Etats-Unis en faveur de la photographie numérique qui sera utilisée pour les satellites espions. Mais Land ne croit pas du tout que cette innovation puisse intéresser le grand public...
Comment expliquer un tel échec ? Par l'aveuglement du leader de l'entreprise. Franc-tireur, inventeur de génies - Land avait mené des percées révolutionnaires (des loonshots) dans le développement de filtres polarisant - mais à la tête de son entreprise il n'a pas su écouter les idées des autres. Lui ne jurait que par les Polavision, une imprimante haute-résolution de photos instantanées, qui fut un échec commercial cuisant. Plus tard, dans un entrepôt remplit de Polavision il fit remarquer à un de ses invités : "Voici à quoi ressemble l'hubris", ce syndrome qui transforme la personnalité des dirigeants.
A l'inverse, chez AT&T, avait été créé un département de loonshots où des créatifs "étaient libres d'explorer l'étrange", rapporte le quotidien américain. Mais, pour que cela fonctionne, il y avait en permanence un transfert d'idées entre les créatifs du laboratoire et les personnes sur le terrain. Une façon de garantir une attention égale portée aux deux groupes et d'être certain que les idées qui sortaient de ce département étaient viables.
Evidemment toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre de lancer un département spécial "bonnes idées" mais il est possible de contribuer à ce qu'elles se diffusent dans l'organisation et ainsi ne pas brider les plus imaginatifs.
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