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L’histoire de la retraite en France en 5 dates clefs

Par Adèle Charrier • Publié le

Décryptage de l’instauration de cet acquis social, de ses origines à sa plus récente réforme.

L’histoire de la retraite en France en 5 dates clefs
C’est 1945, qu'est né le régime général des retraites que l’on connait aujourd’hui. © Sacher@stockadobe.com

Depuis la promulgation de sa réforme en avril 2023, la retraite est sous le feu des projecteurs. Recul de l’âge légal, allongement de la durée de cotisations, calcul des trimestres, son existence soulève de nombreux débats.

Longuement attendue par certains, redoutée par d’autres, la retraite est aujourd’hui la norme. Tous les travailleurs finissent leur vie par cette période de repos financée par les actifs, et rendue possible grâce au système par répartition fondé sur une solidarité entre les générations. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Voici les dates clefs qui ont marqué son histoire.

Les prémices de la retraite dès 1673

Officiellement, on parle de système de retraites depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la création de la Sécurité sociale. Mais dans les faits, les premières mesures y faisant référence remontent à 1673, sous le règne de Louis XIV. Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances du roi, est à l’initiative d’une pension réservée aux navigateurs et matelots de la marine royale, qui n’étaient plus en mesure de partir en mer. C’est la première fois de l’histoire qu’une profession obtient un dédommagement financier pour compenser une période d’inactivité.

Ces pensions vont ensuite se développer dans les rangs des services royaux, avant que le concept apparaisse pour la première fois à l’écrit dans l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Les philosophes des lumières y apportent alors cette définition : "En finance, faire sa retraite, c'est se retirer des affaires pour vivre paisible et dégagé de tous les soins qu'elles entraînent. Demander sa retraite se dit d'un employé qui, après avoir rempli les fonctions attachées à son titre pendant un long espace de temps, désire jouir du calme de l'esprit et du repos du corps, qui sont si nécessaires quand la vieillesse commence à appesantir toutes les facultés."

Les premières caisses de retraite réservées aux élites au début du 19ème siècle

Le concept est ensuite repris dans les doléances des révolutionnaires en 1789, mais il faut attendre le début du 19ème siècle pour que des initiatives voient le jour dans certains secteurs : « les employés de la Banque de France bénéficient d'un régime de retraite en 1806, et la Comédie Française et l'Imprimerie Nationale en sont pourvues en 1812 et 1824 et de nombreuses administrations se dotent de caisses de retraite », peut-on lire sur le site du Sénat. Ce système à petite échelle, engendre d’importants déficits dans les différentes caisses. C’est pourquoi en 1853, le premier système particulier, commun à tous les fonctionnaires civils apparaît, précise le Sénat. Cette pension est encore réservée aux classes favorisées.

Il faut attendre 1910 pour que soit votée une loi pour la retraite ouvrière et paysanne. Cette dernière prévoit une cotisation des employeurs et des salariés, complétée par l’État. En pratique elle est très peu utilisée, puisque l’espérance de vie est à l’époque de 45 ans, alors que l’âge fixé pour son départ est de 65 ans.

1945 : création de la sécurité sociale et du régime général des retraites

C’est finalement en 1945, après la guerre et la création de la Sécurité sociale, que naît le régime général des retraites que l’on connait aujourd’hui. Ce système par répartition (les actifs cotisent pour financer les retraites de leurs ainés) s’applique désormais à tous les salariés du privé, à l’exception des agriculteurs. Certains secteurs font, malgré tout, le choix de conserver des régimes spéciaux, assez décriés aujourd’hui. L’âge de départ à la retraite est alors fixé à 65 ans, mais les travailleurs ont la possibilité de partir dès 60 ans avec une pension plus faible, ou à taux plein s’ils ont effectué des travaux dits pénibles.

Alors que la France se reconstruit et que le pays connaît l'une des périodes les plus prospères de son histoire, l’inflation gagne du terrain. Certaines catégories de retraités, comme les cadres ou les travailleurs indépendants et les professions libérales, ont du mal à s’en sortir. Des caisses complémentaires sont alors créées. En 1947, l’AGIRC (Association générale des institutions de retraite des cadres) voit le jour. Il fonctionne comme le régime général par répartition, mais se comptabilise par points. Puis, les professions indépendantes suivent le même chemin deux ans plus tard, avec la création de la CNAVPL pour les professions libérales, la CANCAVA pour les artisans et l’ORGANIC pour les commerçants et les industriels.

La réforme Boulin de 1971, première d'une longue série

Dans la foulée, en 1956, le minimum vieillesse est créé afin d’assurer un revenu minimum aux personnes n’ayant pas assez cotisé. Il s’agit notamment des mères au foyer, nombreuses à l’époque. Ce dispositif n’existe plus sous les mêmes conditions aujourd’hui, mais il a été remplacé en 2006 par l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). En 1961, en plus de l’Agirc pour les cadres, un régime complémentaire est instauré pour tous les salariés du privé. L’Arrco fonctionne aussi par points et vient compléter les pensions du régime général.

Les règles des retraites sont, pour la première fois depuis 1945, remises en jeu avec la réforme Boulin en 1971. Elle « améliore très sensiblement les retraites et apporte des mesures favorables à de nouvelles catégories, en particulier les femmes mères de famille », peut-on lire dans une note sur la réforme publiée par l’Ina. Les pensions du régime général comme du régime agricole sont ainsi revalorisées à 5 %, et d’autres paramètres sont modifiés, notamment au niveau des années de cotisation, sans que l’exécutif ne touche à l’âge légal. L’année suivante, la retraite complémentaire est rendue obligatoire.

Avancée de l’âge légal à 60 ans en 1982 sous Mitterrand, puis recul…

En 1982, sous la présidence de François Mitterrand, l’âge légal de la retraite passe à 60 ans. A condition néanmoins d’avoir cotisé 37 ans et demi. D'autres réformes s'enchainent en 1993, 2003, sous le gouvernement d'Edouard Balladur puis de François Fillon. En 2007, les régimes spéciaux disparaissent lentement au profit du régime de la fonction publique. Durant le mandat de Nicolas Sarkozy, l’âge légal recule et passe à 62 ans avec la réforme Woerth, suivi de la réforme Touraine en 2014. Cette dernière offre notamment la possibilité de partir plus tôt à la retraite grâce au compte pénibilité.

En 2019, l'Agirc et l'Arrco fusionnent en une seule caisse pour les salariés du privé, cadres et non cadres. Puis en 2023, la réforme des retraites est promulguée malgré les vives contestations de l’opinion publique. Elle fixe l’âge légal de départ à 64 ans, avec une augmentation de la durée de cotisations à 43 ans dès 2027. D’autres mesures comme le dispositif des carrières longues et la suppression des régimes spéciaux sont adoptées. Retrouvez toutes les mesures de la loi, dans un article précédent publié sur HelloWork.

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