Job alimentaire bien payé vs job passion mal payé : comment choisir ?

Le choix entre le cœur et la raison survient parfois dans nos vies professionnelles. Quand arrive enfin la proposition du job de nos rêves mais que le salaire ne nous permet pas forcément d’en vivre convenablement, que faut-il faire ? Doit-on renoncer à une voie incertaine pour privilégier le confort et la sécurité ou faut-il persister pour vivre de sa passion malgré tout ? On vous aide à y réfléchir.

Job alimentaire bien payé, entre avantages, résignation et épanouissement retrouvé

Quand les études sont longues ou les débuts dans un métier particulièrement précaires et que les offres d’emploi rares, il est courant de prendre un travail à côté, souvent en dehors de sa voie professionnelle idéale, juste pour subvenir à ses besoins quotidiens. C’est le cas, par exemple, quand on choisit une filière artistique (cinéma, dessin, stylisme) ou un métier avec un marché de l’emploi caché, avec beaucoup d’offres de contrats courts et une nécessité de se constituer un réseau pour y avoir accès. Parfois, on a besoin d’un travail à côté de son activité, pour gagner son indépendance financière et occuper ses journées. Et, souvent, on postule dans des métiers qui recrutent facilement, ou qui sont en lien avec une activité sportive ou associative qu’on pratique.

En général, ce job, dit « alimentaire » pour vous, est également un travail que d’autres ont choisi et qu’ils ne considèrent pas comme alimentaire, car ils ont réalisé des formations pour accéder à ce poste et s’en satisfont. Et il arrive, bien souvent, que ce travail vous offre une rémunération confortable ou, en tout cas, vous permette d’assurer vos besoins essentiels : logement, courses et loisirs. En plus d’un bon salaire, certains jobs alimentaires peuvent aussi vous apporter une forme d’épanouissement car les missions vous intéressent ou que le cadre et l’ambiance de travail sont très agréables. D’ailleurs, certains finissent par faire carrière et rester plusieurs années dans ce job considéré comme alimentaire au début mais devenu, au fil du temps, le métier qu’ils ont choisi !

Parce qu’après tout, pourquoi chercher à tout prix à exercer un métier mal rémunéré alors que vous gagnez bien votre vie dans celui que vous appréciez au quotidien ! Certains de vos anciens camarades d’école y verront peut-être une forme de résignation ou d’abandon de votre part, mais après tout, est-ce que ce sont eux qui payent votre loyer à la fin du mois ?  De plus, rien ne vous empêche de continuer l’activité pour laquelle vous avez été formé pendant votre temps libre.

Elise, journaliste, lassée d’une profession précaire et d’une succession d’expériences décevantes, s’est lancée dans une activité hôtelière et se forme en parallèle à des ateliers d’écriture pour finir son premier roman. Il y aussi cette dessinatrice qui exerce le métier de lingère tout en ayant créée sa micro-entreprise d’illustrations, à qui cette vie professionnelle tranquille convient très bien, sans sentiment de regrets pour sa carrière délaissée dans un job passion. Parce qu’au final, toutes les deux exercent leur passion comme elles l’entendent et sont libérées de la pression financière !

Job passion précaire : obstination nécessaire ou absurde ?

Parce que c’est le métier dont on rêve depuis petit, il est très tentant de vouloir persister dans un job passion, même si les fins de mois sont difficiles ou les exigences très élevées. Certains vous diront « que vous étiez prévenu » ou que « c’est comme ça, il faut de l’acharnement pour réussir dans cette voie » et peut-être que l’avenir leur donnera raison. Mais vous pouvez très bien considérer aussi que vous n’avez tout simplement pas envie de sacrifier un confort de vie pour exercer votre passion.

Vous pouvez également déterminer un délai pour persister : envoyer des projets de création, postuler à des offres malgré les refus, et même continuer de pratiquer votre activité tout au long de votre vie sans chercher à en faire votre métier du quotidien. Dans ce cas, privilégiez un job avec des horaires fixes, une charge de travail pas trop importante ou un rythme saisonnier : vous aurez ainsi l’énergie nécessaire pour vous consacrer à votre passion sur votre temps libre ou pendant les périodes creuses. Et peut-être qu’à force de travail et d’audace, vous allez enfin réussir à vivre de votre passion !

Evidemment, si vos conditions économiques vous le permettent, il est tout à fait possible de poursuivre dans un métier passion mal payé, tant que vous ne souffrez pas de sa précarité financière. C’est le cas si, par exemple, vous pouvez être hébergé par un proche pour vous éviter des frais de logement. Fixez juste pour seule limite, votre santé morale et physique. Faut-il vraiment persévérer dans un métier où les conditions de travail et le management s’opposent à vos valeurs ? Ce job dont vous rêviez mérite-t-il vraiment ce sacrifice sur vos heures de sommeil et ce stress accumulé ? Est-ce que votre travail ne mérite pas plus de reconnaissance ? Interrogez-vous sur vos motivations profondes à exercer ce métier.

Peut-être que la réussite d’un projet récent, une nouvelle prise de contact ou une perspective de travail plus sécurisante dans ce secteur vous laisse espérer une situation plus confortable dans les prochains mois. On vous le souhaite en tout cas ! Un équilibre est peut-être aussi possible entre deux activités : l’une recoupant votre passion et l’autre représentant plus la stabilité et la sécurité. À vous de voir comment vous organisez votre temps pour concilier les deux, sans trop rogner sur votre vie personnelle et vos temps de repos et de loisirs !

Crédits photo : autumnn/stock.adobe.com