Les jeunes veulent plus de flexibilité dans leur travail

Qu’ils soient alternants, stagiaires ou jeunes diplômés, les jeunes âgés de 15-24 ans n’ont jamais été aussi présents dans les entreprises ! Un tiers d’entre eux sont en emploi actuellement. Un niveau jamais atteint depuis 1990 selon la « photographie du marché du travail en 2022 » publiée par l’Insee la semaine dernière. Et, attention au choc des générations car ils ont des attentes différentes de leurs aînés concernant leur travail. Management, horaires, modalités de télétravail : ils ont envie de faire évoluer certaines pratiques dans un souci de meilleur équilibre vie pro/vie perso.

L’apprentissage dope l’emploi des moins de 24 ans

Après un net recul en 2020 en raison de la crise sanitaire (-1,2 points sur un an), le taux d’emploi des jeunes a fortement augmenté en 2021 (+3,4 points) pour se stabiliser autour de de 2,6 points en 2021 soit le plus haut niveau jamais atteint depuis 1990. 34,9% des jeunes entre 15 et 24 ans sont en activité au sein d’une entreprise.

Selon l’Insee, l’alternance et les stages contribuent pour moitié à la hausse de 2022 et les emplois à durée indéterminée (CDI, fonctionnaires) pour l’autre moitié.

Le succès de l’apprentissage se confirme : en 2022, près de 837 000 contrats ont été signés en France. Selon la dernière étude publiée par la Dares, 70% des apprentis de niveau CAP à BTS ayant achevé leurs études en 2021, ont trouvé un emploi au bout d’un an. En comparaison, le taux d’emploi des lycéens professionnels, un an après leur sortie d’études en 2021 est de 50% selon les statistiques du ministère de l’Education nationale.

De nouvelles attentes par rapport au travail chez les jeunes diplômés

Les jeunes n’ont donc jamais été aussi nombreux en entreprise mais le travail selon d’anciens modèles ne leur convient plus forcément. Une étude réalisée par le cabinet de conseil Obea et l’école de management Léonard de Vinci révélée par The Conversation, révèle que l’utra-flexibilité est une demande forte chez les futurs diplômés !

Cette étude est basée sur les réponses de 403 étudiants issus de trois cursus de formation différents : management, digital et ingénieurs. Ils ont réfléchi à leur vision de l’organisation de l’entreprise en 2030 et 43% d’entre eux ont cité le télétravail et la flexibilité comme futures normes.

Cette demande de flexibilité se traduit sur tous les aspects du travail : horaires, lieu mais aussi organisation des missions et des modes de management. Les jeunes interrogés aimeraient notamment choisir leur temps de travail, pouvoir configurer leurs modalités de télétravail, avoir un management par objectifs et développer le « job crafting » pour adapter son travail selon sa personnalité. Certains aimeraient aussi des espaces de travail plus modulables avec le développement de bureaux en coworking.

Une forte envie de liberté et d’autonomie qui pourrait créer des difficultés pour les RH et les managers

En clair, les jeunes veulent toujours s’investir dans leur travail mais selon leurs envies et leur contraintes personnelles. « Ce qui s’explique par un besoin très élevé d’individualisation dans le management et les pratiques de travail, ce qui s’avère un véritable paradoxe puisque l’entreprise est par essence « un collectif organisé » note l’étude.

En effet, cette demande de flexibilité et de liberté dans le travail pourrait créer des problèmes d’adaptation et d’organisation du côté des employeurs et responsables RH « avec des problématiques de management intergénérationnel au sein des grandes entreprises. »

L’évolution des pratiques managériales apparaît donc comme l’un des enjeux du monde du travail d’ici 2030. Certaines entreprises de secteurs ultra-concurrentiels l’ont d’ailleurs bien compris et lancent des initiatives en faveur des jeunes diplômés afin de leur offrir plus de flexibilité.

Crédits photo : Brooke Cagle / Unsplash