IVG : comment se passe le retour au travail ?
L’avortement reste encore tabou dans le monde professionnel.

Alors que le Congrès réuni à Versailles s’apprête à voter l’inscription de l’IVG (interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution, ce sujet reste encore difficile à aborder ou à prendre en charge dans le cadre du travail. De plus en plus d’entreprises commencent pourtant à s’intéresser à la santé des femmes dans leurs aspects les plus intimes, et mettent en place des congés pour faire face à l’épreuve de l’interruption involontaire de grossesse ou des règles douloureuses. Mais l’avortement reste sous silence alors que son recours est loin d’être anecdotique. En France, 234 000 femmes réalisent une IVG chaque année soit sûrement un nombre conséquent de salariées, d’alternantes ou de stagiaires concernées.
Arrêt de travail ou pose de congé pour se reposer
Même si l’avortement reste un choix librement consenti, il n’en est pas moins difficile à vivre pour certaines femmes, qui peuvent ressentir des effets secondaires ou traverser une courte période de déprime après l’intervention. Et, en fonction des villes ou des régions, il n’est pas toujours facile de choisir son jour d’intervention et de l’adapter à ses jours de congés.
De plus, après une consultation pour réaliser une IVG, les professionnels de santé ne proposent pas systématiquement un arrêt de travail, sauf en cas de complications, et certaines patientes n’osent pas le demander, par crainte aussi de devoir se justifier auprès de leur employeur ou d’être stigmatisées.
En effet, cet arrêt maladie entraîne un délai de carence de trois jours avant de percevoir les indemnités journalières de la sécurité sociale, ce qui peut pénaliser les ressources de certaines salariées.
Quand ce n’est pas possible d’obtenir un arrêt de travail, reste donc la solution des congés… mais il est toujours embêtant pour une salariée d’entamer son solde de congés ou de RTT annuel pour une raison médicale qui n’a rien d’un temps de repos choisi et attendu !
Un congé IVG, sur le modèle du congé fausse couche ou congé menstruel ?
Aussi, les salariées confrontées à une grossesse non désirée se retrouvent à camoufler cette intervention, et se confient rarement sur leur lieu de travail à ce sujet. Evidemment, le sujet de l’avortement est très intime donc les femmes n’ont pas nécessairement envie de se confier à leurs collègues ou à leur manager mais il renvoie encore parfois à des suspicions de frivolité ou d’irresponsabilité, la plupart craignent d’être jugées et préfèrent taire l’évènement. La question d’un congé pour IVG semble ainsi totalement absente des réflexions actuelles dans le monde du travail alors que le sujet du congé menstruel commence à émerger, et que le congé fausse couche a été acté par une loi votée à l’été dernier.
Pour l’instant, le problème de la confidentialité accordée à ce type de congé pose aussi question. Par exemple, le congé fausse couche dont peuvent bénéficier toutes les femmes concernées, oblige ces dernières à remplir un formulaire de l’Assurance maladie spécifique qui laisse percevoir la raison de l’arrêt à l’employeur et donc brise le secret médical.
Là, est donc tout le dilemme sur la question des congés spécifiques pour raisons gynécologiques. Si les progrès en matière de prise en charge de la santé des femmes sont donc à encourager dans les entreprises, ils ne doivent pas rajouter une stigmatisation supplémentaire. Si un congé IVG devait voir le jour dans le monde du travail, sa confidentialité devrait donc absolument être garantie vis à vis de l’employeur et du service RH qui le reçoit.
Crédits photo : Krakenimages.com/stock.adobe.com
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