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Évoluer dans sa vie pro

INTERVIEW. Raconte moi ton métier de Noël : « Dans les yeux des enfants, j'ai l'impression d'être une rockstar »

Par Hugo Diverres • Publié le

Rencontre avec un père Noël aux multiples talents.

INTERVIEW. Raconte moi ton métier de Noël : « Dans les yeux des enfants, j'ai l'impression d'être une rockstar »
"Quand j’ai vu les étincelles dans les yeux des enfants, c’était incroyable." © Julian Picot / Hellowork

Hello Anthony, est-ce que tu peux nous présenter ton métier ?

Je suis intermittent du spectacle, conteur, percussionniste et aussi officier en cérémonie de mariage. Depuis deux ans, je suis également père Noël pendant la période des fêtes.

Comment es-tu devenu père Noël ?

Pour avoir le statut d’intermittent, il faut cumuler des cachets. Et quand on n’a pas assez de cachet, on accepte des boulots à droite et à gauche. L’année dernière, j’ai reçu une offre de France Travail et je me suis dit « pourquoi pas ? » J’ai été honnête en répondant à l’offre, en expliquant que je voulais avant tout des cachets. Ils m’ont fait confiance et finalement je me suis pris au jeu. Quand j’ai vu les étincelles dans les yeux des enfants, c’était incroyable. Cette année, je n’étais pas en manque de cachets et c’est moi qui suis revenu vers eux. C’était une super expérience et j’avais envie de recommencer.

Où est-ce que tu exerces cette activité ?

Dans un centre commercial près de Rennes. Deux heures le matin et quatre heures l’après-midi. Je n’ai pas trop à me plaindre des horaires.

Quelles sont les qualités pour devenir père Noël selon toi ?

Il faut être sociable et aimer un minimum les enfants. Mon expérience de conteur me sert énormément. Je leur raconte l’histoire du renne Rudolf, ma vie en Laponie, comment la mère Noël me force à faire des bêtise, etc. Pour les mettre à l’aise, il vaut mieux savoir raconter des histoires.

Et il ne faut clairement pas être déprimé pour exercer cette activité. Avec le monde qu’on rencontre, les nombreuses familles, les enfants… il vaut mieux avoir la pêche!

Quelles sont les conditions du métier ? Tu n’as pas chaud sous ton costume et ta fausse barbe ?

Oh que si ! J’ai une tenue de sumo pour me donner la carrure du père Noel et j’ai une barbe qui recouvre tout mon visage, sauf les yeux. Au bout de plusieurs heures, j’ai hâte de pouvoir enlever le costume. En plus, le centre commercial met le chauffage à fond… On ne se rend pas compte mais c’est assez physique comme job.

Est-ce que c’est bien payé ?

C’est correct. Cela me permet d’avoir des cachets pour garder mon statut d’intermittent. C’est quelques semaines dans l’année et ça me convient très bien comme ça.

Comment ça se passe avec les enfants et les parents ?

Plutôt bien avec les grands enfants ou même les adolescents, qui sont toujours contents de me voir et de prendre une photo. Les tout-petits, il y a vraiment de tout : des enfants qui ont les étoiles dans les yeux et courent pour me faire un câlin, d’autres qui me regardent avec un air suspicieux, l’air de dire ‘toi je sais que tu es un usurpateur et si tu te retournes je te plante un couteau dans le dos’, certains qui se mettent à pleurer parce qu’ils sont impressionnés par ce gros bonhomme rouge. Il y a aussi ceux qui s’installent et repartent sans dire un mot : j’essaie de leur faire comprendre que le père Noël est une vraie personne et qu’il faut bien le traiter. L’autre jour, on est venu me filmer pour un petit reportage : je voyais les enfants qui regardaient les caméras et se disaient que si la télé venait, c’est que j’étais forcément le vrai.

Mais même quand les enfants sont insupportables, ce n’est vraiment pas un problème. Le plus gros problème, ce sont plutôt les parents ! Globalement, j’ai toujours eu de la chance et il n’y a jamais eu de scènes marquantes. Ils doivent sentir qu’il ne faut pas trop me manquer de respect. Mais certains ont des comportements déplacés, parfois très limites. Par exemple, il y en a qui forcent leurs enfants à prendre une photo alors qu’ils sont complètement apeurés, en pleurs, sous peine « de ne pas avoir de cadeaux ». D’autres me demandent carrément de dire à leurs enfants d’être sages s’ils veulent des cadeaux. C’est le genre de chose qui m’énerve : est-ce qu’ils vous ont apporté du bonheur cette année ? Si oui, alors je pense qu’ils méritent d’avoir des cadeaux. Ce n’est pas mon rôle de menacer ou gronder les enfants

Tous les ans, des pères Noël manquent à l’appel… tu comprends pourquoi les candidats ne se précipitent pas ?

Oui je peux comprendre, c’est un drôle de métier on va dire… Entre les parents parfois pas très agréables, les enfants en bas âge qui peuvent avoir des problèmes de couche, les heures qui s’enchainent sous le costume qui tient chaud, ce n’est pas toujours si simple. Il y a une certaine magie pour les enfants mais aussi parfois un peu de nervosité de part et d’autre.

C’est quoi ton anecdote la plus mémorable ?

Une anecdote assez émouvante : je me rappelle une jeune femme arménienne qui était vraiment heureuse de faire sa photo avec le père Noël et qui m’a demandé une carte de séjour comme cadeau… Ça m’a fait un petit pincement au cœur.

Sinon, j’aime bien rencontrer les familles qui débarquent en nombre en ayant tous mis leur plus beau pull moche. On sent que pour eux, c’est LA sortie du weekend et on rigole bien à chaque fois. L’autre jour, il y avait aussi un groupe de musiciens qui travaillaient en même temps que moi dans le centre commercial et qui sont venus mettre le feu sur mon stand et se prendre en photo ! Mais ce qui me fait vraiment rire, c’est le regard de certains enfants quand ils me voient : ils sont choqués, ouvrent grand la bouche et restent sans voix, immobiles. Dans leurs yeux, j’ai l’impression d’être une rockstar !

Est-ce que tu croyais au père Noel quand tu étais petit ?

Oui. Et apprendre qu’il n’existe pas m’avait traumatisé à l’époque. Du coup, j’ai décidé de ne pas faire croire au père Noël à mes enfants quand ils étaient petits. Les dragons, les korrigans, les fées... pas de souci. Mais pas le père Noël. Selon moi, c’est un « mensonge » qui a un goût de trahison pour certains enfants et je ne voulais pas leur faire vivre ça. Ils m’en sont plutôt reconnaissants aujourd’hui mais beaucoup de personnes dans leur entourage ou à l’école sont choqués. Bref, rien ne me destinait à incarner le père Noël un jour.

Cette année, j’ai aussi découvert le phénomène des lutins farceurs. Certains enfants m’expliquent que les « lutins » ont recouvert le sapin de papier toilette et je vois les parents qui sourient en coin juste à côté… Comme quoi, même la fête de Noël continue à évoluer et je trouve ça très bien !

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